Après avoir décidé d'autoriser l'ouverture des commerces tous les dimanches de janvier, le Préfet de la Haute-Loire envisage de remettre ça pour février. Dans ce but il consulte les organisations syndicales.
Ce ne sont plus des dérogations au repos hebdomadaire le dimanche, mais une généralisation !
Une fois de plus, la crise du COVID est utilisée pour remettre en cause les droits des salariés. Pour l'Union Départementale FO, très clairement c'est non. Voici la lettre rédigée à l'intention du Préfet :
Monsieur le Préfet,
Vous nous saisissez pour avis par courrier du 19 janvier sur une demande de dérogation pour l’ouverture des commerces chaque dimanche de février. Vous aviez déjà décidé de procéder ainsi pour tout le mois de janvier.
Madame la Ministre du Travail encourage, dans un message aux préfets que vous nous avez joint, à observer une suite favorable à ces demandes.
Monsieur le Préfet, notre organisation émettra un avis négatif à ces dérogations, et ceci pour plusieurs raisons.
Le principe du repos hebdomadaire le dimanche est une des plus vieilles législations sociales. Il existe des possibilités de dérogations qui, de gouvernement en gouvernement, vont en s’élargissant. Nous nous y sommes toujours opposés sauf pour les raisons touchant à la santé et la sécurité. Et aujourd’hui la crise sanitaire est mise à profit pour que le travail du dimanche dans le commerce, de mois en mois, devienne un principe. Nous ne l’acceptons pas.
Bien entendu, nous sommes solidaires des petits commerces et de leurs salariés qui rencontrent des difficultés compte tenu des mesures sanitaires qui ont été prises. Elles mettent en danger leur pérennité et déjà des fermetures ont eu lieu. Par contre, il est établi que ce sont les groupes de la grande distribution qui ont tiré leur épingle du jeu du confinement. Ces mêmes groupes ont eu recours massivement aux aides publiques et annoncent pour certains des plans de licenciement comme Auchan et Carrefour, pour d’autres des ventes de magasins afin de faire baisser le coût du travail, comme Casino,.
Nous ne pouvons donc donner notre accord à une mesure qui aboutirait à enrichir encore des actionnaires qui s’en prennent aux droits des salariés.
Couvre-feu à 18 h aujourd’hui, confinement imminent : les salariés et la population sont aujourd’hui privés de toute vie sociale avec de plus la fermeture des lieux de culture, de loisir, de restauration, de vie sportive et associative au motif de précaution sanitaire. Les salariés de ces secteurs à l’arrêt sont inquiets de la perte de leur emploi mais aucune réouverture n’est envisagée pour eux. Par contre Madame la Ministre n’a aucun complexe à vous inciter à prendre des mesures pour que les clients se retrouvent par centaines dans les centres commerciaux tous les dimanches. Où est la logique sanitaire dans ces décisions ?
Monsieur le Préfet, je pense que vous comprendrez les raisons qui nous amènent à nous opposer à cette décision de renoncement permanent au principe du repos hebdomadaire le dimanche au prétexte de la crise sanitaire. Nous rendrons publique cette position.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Préfet, toutes mes meilleures salutations.