Les mesures sanitaires n'ont pas arrêté les personnels de l'Education Nationale en grève à 40 % le 26 janvier. Les manifestations ont été massives dans tout le pays avec le renfort dans les villes universitaires des étudiants qui veulent la réouverture de leurs facs !
250 personnels de l'Education Nationale ont manifesté dans les rues du PUY, de la préfecture à l'Inspection Académique, avec la FNEC FP FO, la FSU, la CGT, SUD et l'UNSA pour exiger la satisfaction immédiate des revendications:
- L'augmentation des salaires, à l'image des 183 euros net en point d'indice obtenu par les personnels hospitaliers, à l'inverse des misérables miettes individuelles et sous forme de prime envisagées par Blanquer.
- L'arrêt des suppressions de postes qui remettent en cause les conditions de travail des personnels et d'enseignement des élèves.
- L'arrêt de la destruction des structures spécialisées, en particulier de l'EREA de Brioude soumis à une grave pénurie d'enseignant.
- La création massive de postes d'enseignants sous statut comme premier des gestes barrières à l'opposé de l'embauche de quelques contractuels exploités pour seulement quelques semaines.
- Un vrai statut et un vrai salaire pour les AESH et les AED massivement mobilisés
- L'abandon des contre-réformes gouvernementales qui territorialisent l'école et explosent les statuts (loi Rilhac, loi 4D, réforme de la formation, ...)
Les 250 manifestants ont vivement exprimé leur opposition à la modification de calendrier scolaire que veut leur imposer le ministre en déplaçant 15 jours de congés de Juillet aux congés d’hiver, conformément aux exigences répétées du MEDEF.
FORCE OUVRIERE s'est exprimée clairement dans son intervention sur le perron de l'Inspection Académique:
Chers collègues, chers camarades
Si nous sommes rassemblés ici, c’est parce que nous sommes indignés, révoltés par la situation qui nous est faite.
Indignés par ce qui nous est imposé. Notre vie se résume à travailler et à se coucher avec les poules.
Nous sommes outrés par ce paradoxe : la vie est invivable, les conditions de travail impossibles et le gouvernement continuent à prendre les pires décisions.
Sur le plan sanitaire d’abord :
Ce sont les mêmes qui veulent nous culpabiliser. Nous serions responsables de la circulation du virus. Ces mêmes prennent les décisions lourdes de conséquences.
Les mêmes qui ferment tous les lieux de plaisir de la vie, bars restaurants remontées mécaniques, les mêmes continuent de fermer des lits d’hôpitaux, ne produisent pas les masques protecteurs, ne produisent pas suffisamment de vaccins.
Les mêmes qui nous contraignent à enseigner devant 255, 30 35 élèves, refusent toutes réunions en présentiel avec les délégués, avec les représentants syndicaux.
Ils ne protègent pas la situation, ni les salariés mais leurs décisions aggravent la situation.
Notre camarade du syndicat FO du CHU de Clermont nous indique qu’il faut s’attendre à une vague de 6000 décès liés aux cancers non traités parce qu’on a fermé les lits et qu’on poursuit l’austérité de l’hôpital public.
Tout est fait pour tenter de nous museler.
Le Président va parler demain soir et annoncer un 3éme confinement alors même que les chiffres sont moins élevés qu’à l’automne.
Et le Ministre BLANQUER, il s’apprête à réaliser un vieux rêve du MEDEF : imposer des vacances d’hiver rallongées de 2 semaines avec un rattrapage en juillet.
Vous avez bien entendu, vous serez privés de liberté pendant un mois et pour récompense, vous travaillerez en juillet.
Alors, nous avons raison d’être là. Il faut les arrêter parce que les mêmes qui veulent décider de nos vies, de l’heure de notre lever de notre coucher de qui nous fréquentons et quand, les mêmes qui écrivent des lois et décrets liberticides pour permettre la répression dans les manifestation et le fichage des militants, les mêmes veulent aussi décider de nos conditions de vie : ils n’ont pas renoncé à la réforme des retraites, ils continuent de piller la Sécurité Sociale, ils veulent pénaliser les chômeur avec la réforme de l’assurance chômage…
Dans l’Education Nationale, la première des mesures barrière évidente serait le recrutement de professeurs, la création de postes pour de petits effectifs. Et bien BLANQUER fait le contraire.
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Il supprime des postes (1800 dans le 2° degré, 140h dans le département),
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il recourt aux travailleurs précaires
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il a un calendrier de réforme impressionnant pour l’année 2021 pour remettre en cause l’école républicaine et les statuts, c’est ce qu’il appelle le GRENELLE de l’EDUCATION que FO mais aussi la FSU et la CGT ont quitté.
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Il profite de la situation pour remettre en cause le Bac
Le Grenelle de l’Education c’est un plat de lentilles pour quelques-uns et rien pour les autres et surtout rien pour les AED et les AESH pour qui il faut urgemment un vrai statut et un vrai salaire.
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Blanquer remet en cause l’architecture de l’Ecole Républicaine et les statuts en poursuivant l’autonomie des établissements et tout particulièrement des écoles avec la loi Rilhac
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Il poursuit les transferts de personnels vers les collectivités comme les médecins et infirmières scolaires et maintenant les gestionnaires
Et j’en passe
Pour la FNEC FP FO il faut que tout cela s’arrête c’est une question de survie.
FORCE OUVRIERE revendique pour tous et tout de suite 183€ sans contrepartie à l’image de ce qu’on obtenu les hospitaliers.
Mais Les salariés ne sont pas prêts à se laisser tondre la laine sur le dos. De très nombreux secteurs d’activité rentrent en résistance pour garder ce qui a été acquis, faire reculer les employeurs.
C’est notre cas, nous salariés de l’Education Nationale aujourd’hui, mais je n’oublie pas la très forte grève des AED le 1er décembre et le 19 janvier. Ils sont encore là aujourd’hui.
C’est le cas des salariés d’EDF contre le projet Hercule,
C’est encore le cas des salariés de la raffinerie de GrandPuits en grève reconductible ou alors dans notre département des oubliés du SEGUR,
Les salariés de l’ADAPEI du Puy de Dôme contre la dénonciation de leur accord d’entreprise.
Les salariés du médico-social et de l’action sociale qui exige les 183€ d’augmentation de salaire,
ou alors ceux de Casino qui ont organisé une grève historique,
Tout comme ceux d’AUBRILAM à BRIOUDE ou encore de BRICOCASH qui ont menés des grèves victorieuses.
Et puis comment ne pas parler des manifestations d’étudiants exigeant le retour de leurs cours en présentiel. 1000 à Clermont jeudi dernier. Bravo !
Alors mes camarades, pour conclure.
Cette journée ne doit pas rester une journée d’action banale. Pour la FNEC FP FORCE OUVRIERE elle doit être un point d’appui pour faire valoir nos revendications, organisez la résistance dans les écoles, les établissements, les services mais aussi avec les autres salariés dans le cadre de l’action interprofessionnelle contre les projets destructeurs, inquiétants, liberticides.
C’est ainsi que nous ferons reculer ce gouvernement à la solde du MEDEF.
Alors que les personnels ont fait part, sur le perron de l'Inspection Académique, de tous les problèmes dont ils sont assaillis, Madame l'Inspectrice d'Académie a refusé de recevoir les représentants de la délégation intersyndicale en souhaitant exclure le représentant de la FNEC FP FO (fédération majoritaire).
L'Inspectrice d'Académie confirme par son attitude le mépris constant vis-à-vis des personnels et de leurs représentants qui la conduit à multiplier les refus de dialogue.
Dans ces conditions, le SNUDI-FO 43 se félicite du communiqué commun des fédérations syndicales de l'enseignement de Haute-Loire FO, FSU, UNSA, CGT, SUD en pièce jointe qui indique:
"Les fédérations syndicales mettent solennellement en garde Mme la DASEN pour qu’elle mette un terme à ses pratiques, qui ternissent la fonction d’inspecteur d’académie garant du bon fonctionnement de l’école de la République. Elles mettent en garde les uns et les autres sur les communiqués produits par Mme la DASEN qui ne sont que des opérations de communication non conformes aux faits. De par son expérience, Madame la DASEN devrait d'ailleurs savoir que tôt ou tard, la vérité reprend le dessus."
Il devient donc évident que face à ce mépris, seul le rapport de force conséquent permettra aux personnels d'être entendus et d'obtenir satisfaction sur leurs revendications.
Alors que dans de très nombreux secteurs, les salariés entrent en résistance pour défendre leurs acquis (EDF, dans le secteur médico-social, à la Raffinerie de Grandpuits, à l'ADAPEI du Puy-de-Dôme, à AUBRILLAM de Brioude, CASINO et BRICOCASH au Puy, les étudiants, …), la journée de grève du mardi 26 janvier est un point d'appui pour organiser et amplifier le rapport de force.
Le gouvernement tergiverse face à la pression sociale qui monte, mais sa volonté c'est bien d'annoncer un nouveau confinement en imposant une rallonge des vacances d'hiver. Les personnels seraient privés de liberté pendant au moins 4 semaines avec rattrapage du travail en juillet! Nous n'accepterons pas!
Aussi, la FNEC-FP FO , avec les fédérations syndicales de l'enseignement de Haute-Loire, appelle les personnels à se réunir dans les lycées, les collèges, les écoles et les secteurs pour prendre position contre les projets gouvernementaux, préciser les cahiers de revendications, et revenir plus nombreux encore les déposer à l’Inspection Académique.