Le trimestriel gratuit "strada" a commis un article de louanges sur la mise en place de l'Imprimerie Coopérative des Sucs dans lequel, sans avoir pris son avis, il se livre à une attaque contre le délégué du personnel dont le licenciement a été refusé par l'Inspection du Travail.
Plusieurs militants FO ayant été choqués par l'article, l'Union Départementale FO a donc demandé un droit de réponse à la directrice de publication du journal, également signataire de l'article.
En voici la teneur.
" Demande de droit de réponse
Madame la Directrice,
De nombreux adhérents de notre organisation nous ont alertés sur un article, signé semble-t-il de votre main (J.A.), à propos de la constitution de l’Imprimerie Coopérative des Sucs. Il est paru dans le N°35 – Hiver 2017, de votre magazine STRADA.
Le passage de l’article qui a révolté nos camarades est le suivant :
Un seul problème: l'intégration d'un salarié inutile à la nouvelle organisation. ICS a été sommée d'embaucher l'ancien délégué du personnel alors que son profil de compétence ne correspond pas au recentrage de l'activité de la nouvelle entreprise. Certes, les représentants du personnel doivent être protégés du licenciement abusif, mais dans ce cas-ci : "ce poste imposé par la direction du travail coûte de l'argent et fragilise le nouvel équilibre" nous explique le co-gérant, décidé à faire appel de cette décision. JA
Vous devez connaître comme moi le Code de la Déontologie journalistique qui prévoit que les journalistes « vérifient la véracité » des informations qu’ils diffusent et que lorsque celles–ci sont « susceptibles de porter atteinte à la réputation ou à l’honneur d’une personne, ils donnent à celle-ci l’occasion de faire valoir son point de vue avant diffusion de ces accusations ».
Vos informations sont fausses.
ICS n’a pas été « sommée d’embaucher l’ancien délégué du personnel ». La décision de l’Inspectrice du Travail n’a pas autorisé son licenciement, ce qui est totalement différent puisque le contrat n’a donc jamais été rompu entre l’imprimerie Phil Print et la société ICS. Cette décision est fondée sur des agissements discriminatoires à son égard, y compris dans la constitution de la SCOP.
Ainsi l’Inspectrice du Travail a considéré que le contrat de travail du délégué du personnel et délégué syndical FORCE OUVRIERE devait se prolonger au sein d’ICS pour les raisons suivantes :
Il « n’a pas été informé des difficultés économiques de l’entreprise en tant que délégué du personnel »
« Les futurs dirigeants ne lui ont pas permis de venir à une réunion de préparation le 8 juin 2016 de la SCOP entre futurs associés »
« Un vote a été proposé aux membres présents pour savoir si oui ou non ils souhaitaient la présence » du délégué du personnel « dans la SCOP en libellant le bulletin de vote ainsi, citant nommément son nom »
« Il nous a été invoqué comme motif à ce vote contre » le délégué du personnel « sa forte personnalité et ses conflits avec l’ancien dirigeant qui donnaient une mauvaise image de l’entreprise alors qu’en partie ces conflits étaient liés à ses mandats de délégué du personnel et délégué syndical »
Toutes ces citations sont extraites de la décision de l’Inspectrice du Travail que vous auriez pu vous procurer, y compris auprès du dirigeant d’ICS, si vous aviez voulu faire votre travail d’information honnêtement.
Quant à mettre en avant « l’inutilité » du poste de travail de ce salarié, il s’agit d’une affirmation grave qui porte atteinte à sa dignité : la Haute-Loire est un petit département où tout le monde se connaît même si vous ne citez pas le nom. Votre magazine étant gratuit et diffusé dans de nombreux points publics (salles d’attente des cabinets médicaux, commerces…) il touche un lectorat qui va bien au-delà de ceux qui se reconnaissent dans votre ligne éditoriale.
Vous n’avez même pas pris la peine de vous renseigner auprès du délégué du personnel sur la prétendue « inutilité » de son poste! Il aurait pu vous mettre en avant l’ensemble de ses qualifications dans l’imprimerie et des postes qu’il y a tenus qui montrent qu’une intégration aurait pu se réaliser, y compris sur d’autres postes de travail vacants. Il aurait pu vous informer des démarches qu’il avait faites en ce sens auprès des porteurs de projet SCOP.
Et quant à son activité actuelle, vous savez parfaitement que, par exemple, c’est lui qui a livré l’édition d’hiver de STRADA. Considérez-vous cela comme inutile ?
Vous avez préféré prendre pour argent comptant les affirmations des co-gérants de la coopérative.
Voilà pourquoi, Madame la Directrice, je me permets de vous demander de bien vouloir insérer cette lettre en « droit de réponse » dans votre publication et je vous informe que nous rendons publique la teneur de ce courrier.
Dans l’attente, recevez mes salutations.