Le mardi 10 octobre 2017, à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales les agents de la Fonction publique d’État, territoriale et hospitalière se sont mis en grève et ont manifesté massivement contre le gel du point d’indice, contre le rétablissement de la journée de carence, contre la suppression de 120 000 emplois et contre la suppression des 166 000 contrats aidés.
Comme l’a souligné Roland Thonnat, au nom des fonctionnaires FO (UIAFP FO), le gouvernement met en œuvre la même politique pour les salariés du privé comme du public, c’est-à-dire, de baisser le coût du travail et individualiser les droits.
Les ordonnances Travail c’est la primauté des accords d’entreprise, et les mesures prises pour le public, c’est la destruction du statut, des droits collectifs et la privatisation.
Voici le discours de Roland Thonnat :
Mes chers collègues, mes chers camarades,
Nous, Fonctionnaires de Haute Loire mais aussi agents publics, salariés du privé, sommes en grève à l’appel de FORCE OUVRIERE, CGT, FSU, UNSA, Solidaires CFTC et CGC
Et nous avons bien raison de revendiquer :
- l’augmentation générale de nos salaires et traitements, 16 % au moins perdus depuis l’année 2000,
- L’arrêt du gel du point d’indice qui a débuté en 2000, cadenassant ainsi le pouvoir d’achat de tous les fonctionnaires et au-delà,
- l’arrêt de la remise en cause des services publics et de nos statuts de fonctionnaires,
- l’arrêt des suppressions de postes,
- l’arrêt du recours à la précarité et le réemploi de tous les personnels en contrat précaire et leur titularisation sur des emplois statutaires,
- l’abandon du rétablissement du jour de carence,
Et nous avons bien raison !
Nous avons raison de faire grève et de manifester aujourd’hui contre les orientations de ce gouvernement, qui comme le précédent et celui d’avant, entend casser du fonctionnaire, entend bloquer le point d’indice, et privatiser les services publics.
Nous avons mille fois raison comme ont mille fois raison les salariés du public et du privé de se mobiliser contre les ordonnances MACRON qui, après la loi EL KHOMRI, cassent un peu plus le code du travail et la liberté syndicale élémentaire.
Ce sont les mêmes orientations qui s’appliquent dans le public et dans le privé.
Que l’on soit salarié du public ou salariés du privé, les orientations gouvernementales visent à baisser le cout du travail pour la réalisation des profits maximum sur le dos des salariés.
Ces orientations visent à individualiser les salariés du public comme du privé face à leurs employeurs, face à leur chef de service. Elles visent à instituer le salaire au mérite, le salaire à la tête du client, et surtout les primes au mérite, en lieu et place du salaire, et cela suivant le degré individuel de soumission. Pour certains fonctionnaires, cela s’appelle le RIFSEEP, pour d’autres, c’est la mise en place de l’évaluation individuelle à partie de grilles de compétences. C’est la conséquence d’ailleurs de l’application de l’accord minoritaire PPCR que Manuel VALLS, la brute épaisse a imposé aux fonctionnaires et que son successeur continue à mettre en œuvre.
Et ce n’est pas tout, Salariés du public comme du privé, nous serions frappés au même titre par l’augmentation de la CSG synonyme de destruction de l’assurance chômage et de la Sécurité Sociale que veut imposer le gouvernement MACRON. Nous serions à nouveau frappés de plein fouet par une possible réforme des retraites !
Salariés du privé et du public, nous subissons de plein fouet la destruction des services publics, liés en particulier à la mise en place de la territorialisation régionalisation, négation de la République et du principe du traitement à égalité de droits pour tous les citoyens.
Comme tous les services publics, l’école est frappée de plein fouet, et les hôpitaux ne sont pas en reste. Cela se traduit par la baisse de la qualité de l’accueil et des soins hospitaliers, des menaces de fermeture de services, voire d’hôpitaux.
Ainsi comme prévus, les Groupements Hospitaliers de Territoires conduisent à la remise en cause des hôpitaux de proximité, qui à l’image de celui de Craponne, sont menacés dans leur existence même avec la fermeture des lits de convalescence.
Dans le même temps dans le même temps où il jette les CUI à la rue, ce gouvernement institue le recrutement d’agents contractuels comme la règle générale en lieu et place de la création d’emplois statutaires.
Et comme il faut faire passer ces orientations coute que coute, ce gouvernement n’hésite pas à contester le rôle et la place des syndicats. C’est le cas avec l’interdiction pour les représentants des personnels d’effectuer plus de 3 mandats, disposition contenue dans les ordonnances.
On sait ce que cela veut dire. Au bout de 3 mandats, l’employeur pourra se débarrasser comme il l’entend, du délégué syndical qui n’aura pas courbé l’échine.
Peut-on imaginer deux secondes que ce que le gouvernement impose via les ordonnances, à la demande du MEDEF dans les entreprises du privé, ne va pas mettre en pratique ces dispositions liberticides dans la fonction publique ? Nous connaissons tous la réponse.
Et pourtant ! Quel est ce gouvernement qui se permet de se livrer à de telles attaques ?
C’est un gouvernement dont le président n’a recueilli que 23 % des voix des inscrits au 2nd tour de l’élection présidentielle et encore moins au 1er tour. C’est un gouvernement dirigé par BRUXELLES, sans réelle assise, un gouvernement à la solde des banques et de la finance, à qui le président MACRON doit toute sa carrière.
Dans ces conditions, les responsabilités de nos organisations syndicales sont essentielles.
A FO, nous les avons prises aujourd’hui en appelant à la grève. Notre Comité Confédéral National vient de les prendre à nouveau en décidant de proposer à toutes les organisations syndicales la mobilisation interprofessionnelle pour faire échec aux ordonnances MACRON.
Oui, il faut imposer un premier recul à ce gouvernement afin de le faire reculer sur toutes ses orientations réactionnaires dictées par la finance.
Face à un gouvernement de guerre contre les salariés, ce ne sont pas des successions de journées d’action qui nous permettront de gagner.
Pour gagner, y a-t-il une autre voie que de préparer le blocage de la production, le blocage des administrations, des écoles, des établissements, des services ? C’est d’abord la grève puis la menace du blocage qui vient de permettre aux routiers de faire reculer leurs patrons mais aussi le gouvernement puisqu’ils ont obtenu le maintien de toutes leurs primes dans la convention collective sans dérogation possible. C’est une brèche ouverte contre les ordonnances !
Y a t’il une autre voie que de bloquer le pays pour bloquer le gouvernement et ses commanditaires ?
Pour FORCE OUVRIERE la grève des fonctionnaires s’inscrit dans ce mouvement d’ensemble.
Comme le propose FORCE OUVRIERE à toutes les organisations syndicales, c’est bien la mobilisation interprofessionnelle qui est à l’ordre du jour d’abord pour obtenir l’annulation de la loi EL KHOMRI et l’annulation des ordonnances MACRON, mais aussi pour obtenir toutes nos revendications.