Mardi 10 septembre : tous en grève
et en manifestation
à l'appel de FO - CGT FSU Solidaires
Le premier ministre a annoncé sa nouvelle réforme des retraites. FORCE OUVRIERE vous informe de toutes les mesures qui sont annoncées.
Une fois de plus, en allongeant la durée de cotisation, les salariés vont être obligés de travailler plus longtemps pour gagner moins à la retraite.
Pour obtenir l'abandon pur et simple de ce projet et la satisfaction de nos revendications : tous en grève et en manifestation le 10 septembre !
Allongement de la durée de cotisation à 43 ans !
Après les gouvernements Balladur en 1993, Raffarin en 2003 et Fillon en 2010, Ayrault allonge une nouvelle fois la durée de cotisation : elle sera portée à 43 ans pour les salariés qui ont 40 ans aujourd’hui. Selon le premier ministre lui-même, cette mesure « conduira petit à petit à un recul effectif de l’âge de départ à la retraite ». C’est donner raison au MEDEF qui exige un nouveau recul de l’âge légal.
Voici les années de cotisation qui seront maintenant exigées pour bénéficier d’une retraite à taux plein :
1956-57 (loi Fillion) : 41 ans 6 mois
1958 – 1959 – 1960 : 41 ans 9 mois
1961 – 1962 – 1963 : 42 ans
1964 – 1965 – 1966 : 42 ans 3 mois
1967 – 1968 – 1969 : 42 ans 6 mois
1970 – 1971 – 1972 : 42 ans 9 mois
1973 et suivants : 43 ans
Il faut rappeler que pour chaque trimestre de cotisation qui manque dans le public et dans le privé, la pension est lourdement réduite. Un décote (malus) de 5% du salaire de référence par an s'applique en plus de la baisse proportionnelle de la pension
Par exemple pour un salarié né en 1973 dont la pension serait de 1000 € à taux plein, une année de cotisation manquante représente une baisse de 72 €, deux années 144 €…
Le choix sera difficile: partir à 62 ans avec une retraite amputée ou prolonger jusqu’à 67 ans pour avoir un taux plein, sans décote. Quel recul social !
Les retraités taxés
Si les retraites restent indexées sur l’indice des, leur revalorisation annuelle est reportée d’avril à octobre, ce qui veut dire 6 mois de gel des retraites en 2014 !
De plus, pour les parents de 3 enfants et plus, l'exonération d'impôt de la majoration de retraite de 10% est supprimée.
C’est bien une baisse du pouvoir d’achat des retraités.
Une hausse des cotisations largement compensée pour les employeurs
Une hausse progressive de la cotisation retraite de 0,3 points est prévue jusqu’en 2017 (part patronale et part salariale).
Pour les salariés, il n’y a ni coup de pouce au SMIC pour relever les grilles de salaires dans le privé, ni augmentation du point dans la fonction publique pour compenser cette baisse de pouvoir d’achat.
Par contre pour les employeurs, une réforme du financement de la protection sociale et notamment des allocations familiales est annoncée (actuellement 5,4 % de cotisation payée par les seuls employeurs qui seraient transférés sur « les ménages », c'est-à-dire principalement les salariés, retraités et chômeurs).
Les avantages familiaux pour les parents de 3 enfants supprimés
Pour les parents de 3 enfants ou plus, la majoration de retraite de 10 % sera plafonnée en 2020 pour être progressivement supprimée et remplacée par une majoration par enfant dont les modalités ne sont pas précisées et qui profiterait plus aux femmes…
Pénibilité : une usine à gaz et une arnaque
Il sera créé en 2015 un compte individuel de pénibilité par points selon 10 critères d’exposition. Chaque trimestre de « travail pénible » donne droit à 1 point (2 en cas de cumul de critères). Chaque salarié pourra capitaliser jusqu’à 100 points qui lui permettront au choix :
- De suivre une formation qualifiante pour changer de poste de travail (obligation pour les 20 premiers points)
- De prendre un temps partiel de fin de carrière compensé financièrement
- D’obtenir des trimestres de départ anticipé (10 points = 1 trimestre). Les 20 premiers points doivent être consacrés à la formation, donc il y aura au maximum 8 trimestres de départ anticipé (2 ans).
Ce système va créer :
- une division entre salariés dans une même entreprise: un poste classé pénible, l'autre non.
- une individualisation des droits
- un résultat plus qu’illusoire : dans le meilleur (ou le pire) des cas, un salarié qui a le maximum de points pourra obtenir un départ à 60 ans . C'était un droit ouvert pour tous les salariés jusqu’en 2010 !
Quelques mesures correctives
Quelques « mesurettes » sont annoncées pour certaines situations particulières qui ne changent pas le fond de la réforme :
- Départ anticipé à 60 ans pour carrière longue: prise en compte de deux trimestres de chômage supplémentaires; 2 trimestres supplémentaires d'invalidité et de tous les trimestres de congé de maternité
- Jeunes en apprentissage ou alternance : prise en compte de tous les trimestres pour le calcul de la retraite
- Années d’étude : aide forfaitaire pour le rachat de 4 trimestres post bac
- Temps partiel : validation d’un trimestre à partir de 150 h de SMIC au lieu de 200 actuellement
- Congé maternité : 1 trimestre validé pour 90 jours de congés maternité
Même si ces mesures prennent en compte des revendications syndicales, en aucun cas elles ne rétablissent les droits perdus par les salariés depuis 1993, 2003 et 2010.
Il faut rappeler que :
- pour le secteur privé le passage des 10 aux 25 meilleures années pour le calcul de la retraite a conduit à lui seul à 17% de baisse du montant de la retraite.
- la durée de cotisation était de 37,5 ans pour tous en 1993 et de 40 ans pour tous en 2010
- l'âge de départ en retraite était de 60 ans pour tous en 2010
Pour FO : "le marqueur et la ligne rouge du projet de loi Ayrault,
c’est l’allongement de la durée de cotisation."
C'est une mesure qui touche d'abord les jeunes générations qui ont commencé à travailler tard et sont confrontées encore plus à la précarité !
C'est travailler plus longtemps pour gagner moins à la retraite !
C'est la continuité des réformes Balladur, Raffarin et Fillon dont nous avons pour toutes exigé le retrait !
Déjà le gouvernement a été obligé de renoncer à certaines pistes exigées par le MEDEF et la CFDT: CSG, réforme systémique, remise en cause du Code des Pensions…
Tout cela prouve qu'il craint la mobilisation des salariés: il se souvient de 2003 et 2010
La force de la grève et des manifestations du 10 septembre doit permettre d’arracher
- le retrait pur et simple du projet de loi Ayrault
- le retour à la retraite à 60 ans, à taux plein, en stoppant l’allongement de la durée de cotisation et en revenant aux conditions d’avant 1993 (37,5 ans, calcul sur les 10 meilleures années dans le privé)
Mardi 10 septembre : toutes et tous en grève
à l'appel de FO - CGT - FSU - Solidaires
Manifestation à 10h30 Place Cadelade au Puy
En version word, cliquez ici