"Premiers pour dépister, dernier à être augmentés", "Sans nos analyses, impossible de gérer la crise", "Des journées d'enfer, rien de plus pour les salaires, labo en colère", ce sont ces phrases que les salariés de chez ALTILABO avaient rédigées à l'occasion de leur débrayage ce mardi 18 mai 2021.
Agissant dans le cadre de l'appel national de plusieurs organisations, le syndicat FO, seul présent au laboratoire, avait appelé à un débrayage de 13h30 à 14h30. Pour une première, ce fût un pari réussi puisqu'ils se sont retrouvés à une cinquantaine à l'entrée du parking. "Ce mouvement est suivi par une très large majorité des personnels en service" se réjouit Karine Ginter, déléguée syndicale, " il y a même quelques membres de l'encadrement avec nous. Les CDD par contre ne sont pas là, et on les comprend".
Depuis le début de l'épidémie de COVID, les salariés sont très sollicités : heures supplémentaires, cadences infernales. "Il y a eu 20 CDD de recrutés en plus des 100 CDI, mais cela reste très insuffisant pour faire face". En effet, certains jours, ce sont 1900 tests covid qui sont analysés , en plus du travail habituel.
"Il y a eu des investissements sur les machines, les résultats financiers sont bons, et pourtant nous devons nous contenter de primes et on nous dit non à toutes nos revendications salariales", poursuit Karine.
En discutant avec les salariés, tous se disent épuisés et peu reconnus dans l’effort qu'ils fournissent au quotidien en ayant répondu présents y compris au plus fort de la crise sanitaire. Les techniciens, nombreux, formés à bac+2 minimum, ceux qui analysent chaque jour des centaines de prélèvements débutent à des salaires à peine décrochés du SMIC.
"Dans les labos hospitaliers, qui ont la même formation et le même travail, tous les personnels ont perçu les 183 € mensuels nets du Ségur, pourquoi pas nous ?" telle est la revendication posée par le syndicat dans les négociations salariales.
Se réjouissant de leur unité et de leur cohésion constituée grâce à l'initiative syndicale de FO, les personnels sont bien décidé à recommencer si leurs revendications ne sont pas entendues, aussi bien dans l'entreprise qu'au niveau national.