Le 17 octobre dernier, une grève suivie à 98 % a eu lieu au Géant de Vals Près le Puy à l'appel des trois syndicats : FO, CGT et CFDT. En un an, 21 personnes de moins dans l'hypermarché : les conditions de travaillent se dégradent, les personnels sont de plus en plus stressés, l'absentéisme se développe.
A la même période d'autres magasins se sont mis en grève aussi ; Narbonne, Albertville, Firminy, Chambéry... Partout une même réponse de la Direction Générale : le mépris. Aucune discussion ni dialogue dans aucun des sites.
Puis le confinement a été décrété. "Du coup, les rythmes de travail ont été un peu plus détendus avec moins de clientèle, mais la direction générale, toujours à l'affut de profits à réaliser, s'est précipitée sur l'activité partielle, et à nouveau, cela a été la débandade !" explique Stéphane BARRIOL, responsable syndical FO chez Géant à Vals. "33 arrêts de travail sur 140 personnels, c'est du jamais vu !" rajoute-t-il.
C'est aux caisses que la situation est la plus tendue. Pour 800 h nécessaires pour les faire fonctionner, il n'y en a plus que 678 du fait des absences, non remplacées, et pour couronner le tout il n'y a plus de responsable qui effectue un travail compliqué : l'organisation des plannings.
Ce sont les "premières hôtesses" des caissières plus qualifiées sur qui retombe tout ce travail. Et vendredi 20 novembre, il y a eu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : surchargées de travail et de responsabilité, elles se sont retrouvées en plus seules derrière leurs caisses du fait des absences non remplacées de leurs collègues. Et c'est l'effondrement psychique sur le lieu de travail, conséquence de cet épuisement.
"Le CSE était réuni au même moment, immédiatement nous l'avons suspendu et nous nous sommes rendus auprès de nos collègues, les trois organisation syndicales" poursuit Stéphane. "Nous avons aidé nos collègues à déposer un droit de retrait pour les couvrir et nous nous sommes adressés à la direction pour demander immédiatement des embauches pour que cessent les burn-out".
Des intérims et des membres de l'encadrement sont dépêchés en catastrophe pour pallier au problème et c'est le directeur de bassin (responsable CASINO d'une partie de la France) qui se rend en personne à Vals pour discuter avec les représentants.
4 CDD de remplacements de congés longs à temps plein sont immédiatement recrutés "ce ne sont pas des CDI mais au moins cela évitera le yoyo des contrats précaires d'une semaine qu'on nous enlève et nous remet selon l'humeur".
Quant a la responsabilité caissière, une remplaçante a été dépêchée au magasin valladier. C'est une solution interne à Casino France dans l'attente d'un recrutement de manager. "Si je compte bien, cela fait 165h de remplacement, ce qui comble les heures manquantes. Un pas a été fait".
Autre engagement du directeur de bassin : effectuer un diagnostic sur l'emploi par secteur du magasin, ces "moyens" sont promis. "Nous serons vigilants sur ce qu'il en ressort. On ne veut pas se laisser endormir. S'il le faut nous demanderons une expertise sur les risques psycho sociaux si ça n'avance pas, et puis nous avons démontré que nous savons faire grève..." conclue Stéphane.