Ce 18 mars c’était jour de grève et de manifestation dans toute la France à l’appel de FO, de la CGT, de la FSU et de Solidaires. Au Puy, ce sont plus de 1000 manifestants qui ont défilé jusqu’à la préfecture.
Cette mobilisation est supérieure à celle de l’automne sur les retraites. Dans de nombreuses entreprises et services publics des appels à la grève et aux débrayages avaient été lancés, souvent avec succès. On notait dans le cortège FO des militants venus de nombreuses implantations du département: les caisses de Sécurité Sociale, MICHELIN à Blavozy, l'enseignement public, écoles, collèges et lycées publics du département, MSD à Saint Germain Laprade, les Hôpitaux Publics (Le Puy, Langeac, Brioude, Yssingeaux, Craponne), International Paper à Espaly, la Sauvegarde de l’enfance, la Maison de Retraite Saint Joseph au Puy, YMERIS à Vergongheon, SIEL à Lempdes, les territoriaux (Mairie et Communauté d’agglo du Puy, Mairies de Brioude, Retournac, SGEV, personnels du conseil régional…), l’enseignement agricole, Lynamar Famer Transmissions à Montfaucon, la Poste, l’Hôpital Sainte Marie au Puy, les Tanneries du Puy, Pôle Emploi, Géant à Vals Près le Puy…
Incontestablement, la mobilisation militante était justifiée par la colère des militants FO face au pacte de responsabilité décidé par le Président de la République et signé par le MEDEF et la CFDT. C’est ce que l’Union Départementale FO a exprimé dans son intervention de clôture.
« Mes camarades, qui dirige le pays ? Le MEDEF exige depuis des mois une baisse du coût du travail, l’Union Européenne exige de la France de nouvelles diminutions des dépenses publiques comme elle le fait en Grèce, au Portugal, en Espagne ou en Ukraine, et le gouvernement s’exécute !
Le pacte dit de responsabilité, ce n’est rien d’autre que cela. Une nouvelle fois, le MEDEF et la CFDT se sont mis d’accord pour la régression sociale, et le gouvernement veut en faire une loi.
Le Pacte de Responsabilité, c’est notre Sécurité Sociale dans la ligne de mire. Il s’agirait de supprimer la cotisation employeur d’allocations familiales, un cadeau de 37 milliards au patronat !
Mes camarades, la cotisation c’est ce qui donne un droit, la supprimer c’est remettre en cause le droit. Ce n’est pas un hasard si nos camarades des organismes de Sécurité Sociale sont en pointe et à l’initiative dans la grève d’aujourd’hui.
Avec eux nous l’affirmons, oui notre Sécurité Sociale, celle que nos aînés ont mise en place en 1945, vaut bien une grève !
La Sécu, elle est à nous, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder !
Les exonérations de cotisations de sécurité sociale n’ont jamais créé un emploi, nous le savons tous. Plus il y en a, plus il y a de chômage.
Et d’ailleurs, dans le Pacte de Responsabilité, il n’y a aucune contrainte en matière d’embauche. Ce nouveau cadeau, il ira dans la poche des actionnaires, ceux des grands groupes qui vont pouvoir continuer à licencier sans entrave grâce à l’Accord National Interprofessionnel signé l’an dernier par le MEDEF et la CFDT et qui sécurise les licenciements !
Et comme si cela ne suffisait pas, mes camarades, dans le même temps le gouvernement décide de 50 milliards d’économies supplémentaires de la dépense publique. Cela veut dire la poursuite du démantèlement des services publics, hier avec la RGPP, aujourd’hui avec la MAP.
50 milliards d’économies, c’est renforcer la cure d’austérité pour nos camarades fonctionnaires qui ont leur salaire bloqué depuis 5 ans !
50 milliards d’économies, c’est 10 milliards de moins pour les collectivités locales, c’est moins d’investissements publics donc moins d’emplois, c’est plus de précarité dans les communes.
Mes camarades, le pacte de responsabilité, c’est un pacte d’austérité, c’est un pacte de régression sociale ! A FORCE OUVRIERE, nous affirmons que la relance économique, elle commence au contraire par la satisfaction des revendications.
Plus de salaires, c’est plus de consommation, donc plus d’emplois, plus de recettes pour la sécurité sociale.
La défense et la préservation des services publics, de leurs missions, de leurs agents, de leurs emplois, de leur statut, c’est garantir l’égalité de tous les citoyens. Le service public, mes camarades, c’est la richesse de ceux qui n’ont rien !
Le retour à la retraite à taux plein à 60 ans pour tous en abrogeant toutes les contre-réformes qui se succèdent depuis 1993, en revenant dès que possible au 37 ans et demi pour tous, c’est assurer à tous une retraite digne, c’est libérer des emplois pour les plus jeunes.
Et enfin mes camarades, disons non à la suppression de la cotisation d’allocations familiales, oui au retour à la Sécurité Sociale de 1945 !
Ce 18 mars, nous avons pris nos responsabilités entre organisations syndicales qui ont décidé de résister et de combattre, pas de collaborer, comme nous l’avions fait en 2013 contre l’accord national interprofessionnel ou pour le retrait de la contre réforme des retraites.
Le Parlement va être réuni pour faire une loi de ce pacte de responsabilité. Mes camarades, prenons aujourd’hui l’engagement que nous prendrons de nouvelles initiatives pour l’empêcher ! Pour la satisfaction de nos revendications, pour bloquer le pacte d’austérité, nous restons convaincus à FORCE OUVRIERE qu’il faudra bloquer le pays par la grève interprofessionnelle. »
Une délégation des organisations syndicales étaient reçue en fin de manifestation par le directeur de Cabinet du Préfet de la Haute-Loire. Pour FORCE OUVRIERE, les deux représentants étaient Pascal SAMOUTH, Secrétaire Général de l’union Départementale et Lionel MARTIN, du syndicat FO des organismes sociaux. Au cours de cette entrevue, les militants syndicaux ont expliqué leurs revendications et en particulier leur attachement viscéral à la Sécurité Sociale.
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