C'est "l'arroseur arrosé" pour la CFDT chez MSDC (Merck) à Saint Germain Laprade.
Aux dernières élections seuls les syndicats FO et UNSA avaient présenté des listes, avec 72 % pour FO sur les 3 collèges confondus. Mais la CFDT, présente dans le groupe, ne supportait pas d'être écartée des discussions dans l'établissement. En débauchant un élu de l'UNSA, elle a donc essayé de le désigner comme délégué syndical, ce que la direction a immédiatement contesté.
La CFDT n'a pas demandé au juge le retour la libre désignation des délégués syndicaux, cela l'aurait amené à exiger, avec FO, l'abrogation de la loi liberticide du 20 août 2008. Et cette loi n'est que la transcription de la position commune MEDEF-CFDT-CGT.
Mais ce qui coince, c'est que là où la CFDT n'existe pas, ses militants sont victimes des turpitudes de ses dirigeants ! Au tribunal, la CFDT s'est donc livrée à des contorsions pour expliquer que les salariés qui ont voté UNSA ont en fait voté CFDT puisqu'un élu de l'UNSA, touché par la grâce, a changé de syndicat !
En plus de la représentativité élective née de la loi du 20 août 2008, il y aurait donc une représentativité de droit divin réservée à la seule CFDT et qui aurait le pouvoir de changer le contenu des bulletins de vote des salariés...
Mais le juge de la République du Tribunal d'Instance du Puy en Velay s'en est tenu au droit, c'est à dire à la loi CDFT-MEDEF-CGT, et a déclaré irrecevable la désignation d'un délégué syndical CFDT chez MSD à Saint Germain Laprade. "Le syndicat CFDT qui n'a pas présenté de liste et n'a donc pas recueilli de suffrages ne peut être considéré comme représentatif" édicte le jugement.
Le dicton se vérifie : "Dura lex, sed lex" (la loi est dure mais c'est la loi). Encore plus dure quand on l'a soi même rédigée.