Cette année, le premier mai FO au Puy en Velay était vraiment exceptionnel. Pour les intempéries d’abord puisque depuis 2h du matin, la ville se trouvait sous une pluie serrée et continue, tant et si bien qu’après une rapide concertation les téléphones portables des responsables de l’Union Départementale FO crépitaient : « Changement de programme, cette année le rassemblement FO n’aura pas lieu Place de la Plâtrière mais à l’Union Départementale. On ne va pas se tremper, après à 11h il y a la manifestation avec la CGT : il vaut mieux éviter la pneumonie ».
Deux camarades FO étaient présents aussi place de la Plâtrière dès 9h15 afin de prévenir tout le monde, si bien qu’à 10h, dans une Union Départementale FO pleine, une soixantaine de militants FO étaient dans la salle Robert Bothereau pour écouter le discours confédéral.
Il faut dire que Didier PORTE, secrétaire Confédéral venu en Haute-Loire « apporter le salut de Jean Claude Mailly et de la Confédération » n’y est pas allé de main morte.
« Oui, nous sommes bien dans une politique d’austérité qui ne veut pas dire son nom » expliquait le responsable FO. Première pomme de discorde : la loi dite de sécurisation du marché du travail. « C’est la flexibilité pour les salariés et la sécurité pour les patrons ! » explique Didier Porte, en colère que des organisations prétendument syndicales (CFDT,CFTC, CGC) aient apposé leur signature au bas de cet accord national interprofessionnel.
Côté secteur public, les choses ne vont pas mieux avec la Modernisation de l’Action Publique qui est pire que la RGPP en termes de suppressions de missions publiques et de non remplacement des départs en retraite. En ligne de mire également, l’acte 3 de la décentralisation « chaque collectivité va venir faire son marché sur les compétences de l’Etat qu’elle souhaite s’approprier. C’est le dépeçage de la République ! Heureusement les citoyens et surtout les travailleurs sont attachés à l’égalité des droits, c’est ce qu’on fait les alsaciens en votant non, comme FO les y invitait, au référendum sur la mise en place d’une collectivité unique ».
Terminant sur l’action, le secrétaire confédéral traduisait bien l’état d’esprit général des militants : « Il n’y a pas eu de coup de pouce au SMIC, les fonctionnaires ont leur salaire gelé depuis 4 ans, si en plus le gouvernement touche aux retraites, ça risque de bouger, et nous ne le ferons pas seuls si les revendications sont communes et les modalités d’action aussi ».
Second aspect exceptionnel de ce premier mai 2013, après leur rassemblement propre, les militants FO ont rejoint sous la pluie battante le cortège CGT, FSU, Solidaires qui a rassemblé 300 manifestants. Utilisant le podium de la course pédestre, les prises de parole des organisations ont eu lieu. Pour l’Union Départementale FO, c’est Pascal SAMOUTH qui s’est exprimé :
« Mes chers camarades,
Il n’est pas habituel pour l’Union Départementale FO de participer à des défilés communs le premier mai. (…)Nous ne confondons pas l’intersyndicale permanente, appelée aussi syndicalisme rassemblé, et l’action commune sur des revendications communes.
Comme beaucoup de militants, les adhérents FO gardent un goût amer de la mobilisation de 2010. Il y a eu en France un nombre inégalé de manifestants et de grévistes et pourtant le gouvernement de l’époque a réussi à imposer la remise en cause de la retraite à 60 ans et un nouvel allongement de la durée de cotisation. Cela a pu se faire parce que, à aucun moment, l’intersyndicale nationale n’a voulu exiger le retrait de ce projet de loi, ni appeler à la grève interprofessionnelle pour y parvenir. C’est pourtant ce que proposait notre confédération, la confédération FORCE OUVRIERE.
En 2013, fort heureusement, les choses ont changé. Le 5 mars puis le 9 avril nos confédérations, FORCE OUVRIERE et la CGT, ont appelé à manifester et à faire grève pour refuser la transcription dans la loi de l’accord national interprofessionnel MEDEF-CFDT-gouvernement.
Ce premier mai, les organisations qui soutiennent cet accord de la honte, la CFDT, l’UNSA et la CFTC, font aujourd’hui ensemble un rassemblement à Reims, la ville où l’on sacre les rois. Cela a le mérite de la clarté. Il y a ceux qui collaborent, il y a ceux qui résistent !
Comme nous l’affirmons ensemble dans notre appel au premier mai, les travailleurs sont en France, comme dans toute l’Europe, confrontés à un plan d’austérité. Il s’agit de faire payer la dette aux salariés, c'est-à-dire de nourrir encore les marchés financiers qui sont pourtant les premiers responsables de la crise qui nous mène à la ruine, qui jette des familles entière dans la misère, qui condamne nos jeunes au chômage!
Pour sortir de cette situation, pour ce premier mai nous avons élaboré ensemble notre cahier de revendications commun. FORCE OUVRIERE s’y retrouve sans réserve ni arrière pensée.
Il faut que soit retirée la loi de sécurisation de l’emploi contre laquelle nous nous avons manifesté ensemble
Nous devons imposer l'arrêt des suppressions d’emplois dans le public, des licenciements dans le privé et de la désindustrialisation
Au lieu de la loi qui facilite les licenciements, nous exigeons du gouvernement une loi qui les empêche.
Il faut l'abandon de l’acte 3 de la décentralisation et de la loi d’orientation de l’école qui sont liés. C'est l'égalité républicaine qui est en danger
Et puis bien sûr, nous exigeons l'augmentation des salaires et des pensions. Plus de salaire, c'est plus de consommation, donc plus de d'emploi, c'est plus de recettes pour notre sécurité sociale, nos caisses de retraite et de chômage!
Nous sommes unis pour défendre la retraite par répartition, le retour aux 60 ans pour tous à taux plein ce qui veut dire que nous refusons tout allongement de la durée de cotisations pour revenir au 3è ans et demi, dès que cela sera possible.
Nous refusons toutes les formes de discrimination
Maintenant il s’agit de faire avancer ces revendications face au plan d’austérité. Comme l’a dit Jean Claude Mailly lors du meeting FO du 24 janvier, et à l’Union Départementale FO de la Haute-Loire nous nous retrouvons dans ces propos « Il appartient aux travailleurs et à leurs organisations syndicales de combattre l’austérité par tous les moyens, y compris la grève lorsque c’est nécessaire ». C’est ce que nous préparons aujourd’hui. Alors vive le premier mai, vive la journée internationale de revendication de la classe ouvrière ! »
Et comme il n’est pas de premier mai sans fraternité ouvrière, un « communard » était ensuite servi à l’Union départementale FO, manière de rendre quand même hommage à Jules Vallès, ce grand communard né en Haute-Loire mais aussi à sa sœur d’armes et de convictions Louise Michel, née en haute Marne, département de résidence de Didier Porte…
Et bien sûr tout cela s’est terminé par l’excellente et généreuse paëlla de chez Maria, mais le diaporama qui retrace cette grande journée vous en dira plus…