Le 15 octobre en Haute-Loire, la grève a été massive dans la santé privée. A l'hôpital Sainte Marie, un "blocage" était organisé tout au long de la journée. "Même au plus fort de la grève de 2010 sur les retraites, il n'y avait pas eu autant de grévistes", explique Bernadette TAVERNIER, déléguée syndicale FO.
De tout le département, les salariés des maisons de retraite privée établissements de soins privés sans but lucratif avaient aussi débrayé massivement et rejoint leurs collègues : de Rosières, du Chambon sur Lignon, de Coubon, de Laussonne, de Saint Joseph ou de Nazareth au Puy, de Jalavoux...
A l'appel de FO, les salariés des établissements sociaux et médico-sociaux (convention collective 66) ainsi que nombre de militants de l'Union Départementale sont venus soutenir le mouvement une partie de la journée.
Jamais il n'y avait eu telle mobilisation dans ce secteur, il faut dire que la provocation patronale était de taille, une dénonciation de la convention collective de 1951 avec une nouvelle rédaction unilatérale qui remet en cause de ses principales dispositions : ancienneté, jours fériés, indemnités de licenciements et départs en retraite...
Dans la droite ligne des dispositions de restriction budgétaire du gouvernement, les employeurs ont annoncé clairement la couleur : récupérer 2,53% de la masse salariale.
Dans toute la France, la grève a été massive, des milliers de salaries se sont mis en grève à l'appel de leurs organisations syndicales et plus particulièrement de Force Ouvrière et ont manifesté aussi à Paris, Lyon, Nantes, Angers, Metz Clermont Ferrand etc.
Le pourcentage de grévistes à été très fort, jusqu' a 50% et plus dans certains établissements et ce dans une situation où les employeurs ont tout fait pour casser le mouvement y compris en faisant appel au préfet pour réquisitionner les personnels.
Cette mobilisation a produit un premier résultat. En effet, après avoir d'abord accepté la demande des employeurs de raccourcir le délai d'agrément de la nouvelle convention collective, Marisol TOURAINE, ministre de tutelle, a indiqué lundi dans un communiqué qu'elle était favorable à la reprise du dialogue social autour de l'avenir de la convention collective 1951.
Dans son communiqué, Marisol Touraine rappelle son "attachement au dialogue social" et se déclare "favorable à la reprise des négociations dans un cadre permettant aux parties prenantes de se remettre autour de la table". "Il apparaît essentiel que les discussions engagées sur l'évolution de la convention collective trouvent une issue négociée et apaisée", souligne-t-elle.
"C'est une première victoire!! Mais nous n'avons pas pour autant gagné la guerre!" expliquent Catherine ROCHARD et Pascal CORBEX responsables nationaux FO de la santé privée et de l'action sociale appelant à "maintenir la pression partout" en demandant aux structures syndicales FO de tenir des assemblées générales dans les établissements dans les prochains jours afin de confirmer les revendications et maintenir le rapport de force.
Affaire à suivre...
A lire l'article sur zoomdici avec une interview de Bernadette TAVERNIER