La banalisation du travail du dimanche continue ! En pleine trêve des confiseurs, un décret daté du 31 décembre 2013, signé de Jean-Marc Ayrault et de Michel Sapin, inscrit donc le bricolage parmi les nouvelles dérogations temporaires.
C’est un chèque en blanc que le Premier ministre signe en faveur de la déréglementation et pour légaliser ce qui est illégal. C’est un encouragement à la délinquance patronale.
Car il ne s’agit pas ici de la nécessité pour les consommateurs d’acheter d’urgence un marteau ou des clous toutes affaires cessantes le dimanche, mais bien de permettre aux grosses enseignes telles Leroy-Merlin, Castorama ou Bricorama de continuer à prendre les parts de marché des petites enseignes et des commerces indépendants, entrainant par un effet domino leur disparition à court terme et des emplois qu’elles représentent, sans oublier le commerce de gros qui ne travaille qu’avec le petit commerce.
Dans ce décret permettant à tous « les établissements de vente au détail faisant commerce à titre principal de matériaux et matériels de bricolage, de quincaillerie, de peintures-émaux-vernis, de verre plat, et de matériaux de construction », de faire travailler les salariés le dimanche, c’est le désert !
Rien de rien, aucune garantie, aucune protection, aucune contrepartie n’est prévue pour les salariés dans ce décret. Par manque de courage ou de partialité ?
Le gouvernement a répondu au-delà à la commande des LEROY MERLIN, CASTORAMA, BRICORAMA et consoeurs.
Aucune limite territoriale n’est prévue dans ce décret. Le champ professionnel n’est pas celui de la convention collective « Bricolage - Vente au détail en libre-service ». C’est « open bar ».
Michel Sapin, Ministre du travail a dû s’inspirer de l’amendement « Debré » pour l’ameublement et du projet pour le bricolage de son prédécesseur Xavier Bertrand.
Le gouvernement plie devant les plus grandes fortunes françaises :
- la famille MULLIEZ – LEROY MERLIN entre autres, Patrimoine en 2013 = 19 milliards d’euros,
- la famille BOURELLIER – BRICORAMA entre autres, Patrimoine en 2013 = 195 millions d’euros.
Ce qui n’est pas la situation des salariés de la branche du bricolage qui sont payés, pour une grande partie, entre le SMIC et 1,6 fois le SMIC, pour que leurs employeurs bénéficient d’exonération sur les cotisations sociales sur les bas salaires.
Les organisations syndicales ne seraient que supplétives pour négocier des contreparties, maintenant que le chèque en blanc est signé.
Dans ce premier acte, l’autocratie patronale aura vaincu la démocratie parlementaire et l’Organisation Internationale du Travail.
145 ans après la grève des salariés des grands magasins, pour obtenir le droit de se reposer le dimanche, FO n’a pas dit son dernier mot !
Source : Section Fédérale FO du Commerce
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