Dès 10 heures, des centaines de manifestants étaient déjà là, souvent venus en groupe d'amis ou en famille. Le pari d'une manifestation le samedi matin était réussi pour les organisations syndicales. Comme d'habitude, leurs cortèges avec banderoles et drapeaux se sont mis en place mais cette fois-ci , c'était bien une foule de tous les âges, sans autocollants, avec des pancartes en carton qui avait décidé de répondre massivement à l'appel intersyndical national.
Pour respecter le déroulement du marché, la manifestation est partie vers la gare pour ensuite redescendre par le carrefour de baccarat et rejoindre le Breuil. Au moment où la tête de cortège s'avançait sur le boulevard, elle pouvait voir les derniers n'avaient pas encore démarré de la Place Cadelade. Autant dire que le chiffre de 3500 annoncé par la Préfecture a provoqué colère et sarcasmes et c'est une clameur de joie qui s'est élevée quand le camion sono a annoncé sur la Place du Breuil, avant les prises de parole : "nous sommes en 11000 au Puy, 1000 à Brioude, nous avons fait encore mieux que le 31 janvier !"
Cette force rassemblée est un point d'appui pour monter d'un cran, par la grève totale, "mettre le pays à l'arrêt" le 7 mars, comme l'a décidé l'intersyndicale, et prolonger si le gouvernement n'entend pas raison.
C'est ce qu'à développé FORCE OUVRIERE dans l'intervention lue dans les deux manifestations :
" Mes chers camarades,
Ce samedi, pour la quatrième fois en moins de 4 semaines nous nous retrouvons par milliers et milliers ici au Puy, par millions dans le pays, avec toutes nos confédérations, unies, pour une même exigence : le retrait de la réforme des retraites. 11 000au Puy, 1000 à Brioude, c’est mieux que le 31 janvier !
C’est tout un pays qui est debout, des jeunes aux retraités, pour refuser cette régression sociale sur toute la ligne.
Chaque jour, les mensonges du gouvernement apparaissent au grand jour et il ne peut pas le cacher : sa réforme c’est deux ans fermes pour tous et une durée de cotisation allongée.
Salariés du public, salariés du privé, femmes, jeunes, carrières longues, précaires, régimes spéciaux, privés d’emploi , retraités, métiers pénibles … nous serons toutes et tous perdants alors qu’il n’y a aucune justification financière à cette réforme .
Oui le seul but du gouvernement, c’est bien de nous payer le moins cher possible à la retraite, et le plus tard possible .
C’est un déni de justice quand le CAC 40 réalise des bénéfices records de 80 milliards en 2022 ou que 435 milliards de crédits sont votés pour le budget militaire.
Emmanuel MACRON nous demande de ne pas bloquer le pays, mais c’est bien lui qui a décidé de ne pas écouter les 70 % qui refusent sa réforme, ni les millions qui manifestent.
Respecter la démocratie, c’est écouter la majorité.
C’est le gouvernement et le Président de la République qui ont allumé l’incendie. S’ils veulent calmer le jeu il doivent annoncer dès maintenant qu’ils retirent le projet de loi. S’ils le ne font pas, alors ils porteront la responsabilité de la suite du mouvement.
Ce matin nos confédérations ont décidé de monter d’un cran. Elles appellent à la grève totale les 7 et 8 mars prochains. Elles ont raison !
C’est une décision à la hauteur de la situation, car Macron et Borne ne nous laissent pas d’autre solution pour bloquer la réforme.
Ce gouvernement est très arrogant mais il est très affaibli, alors nous pouvons le faire céder.
Dès maintenant nous allons multiplier les initiatives, en manifestant à nouveau jeudi prochain, en allant en délégation auprès des les parlementaires pour qu’ils ne votent pas la loi, en renforçant la signature sur la pétition nationale, en tractant partout.
Et sur chaque lieu de travail dès maintenant nous allons continuer à discuter et à convaincre, nous allons aller encore plus à la rencontre des salariés, nous allons nous réunir pour décider de la grève les 7 et 8 mars. Oui, nous sommes capables de bloquer l’économie puisque ce gouvernement reste sourd à nos revendications.
Et pour FORCE OUVRIERE, un grand merci à celles et ceux qui sont là en nombre aujourd’hui et qui n’avaient pas encore décidé de rejoindre nos grèves en semaine. Cela nous donne encore plus de force et nous espérons bien vous retrouver à nouveau bientôt avec nous.
Le combat continue. Ne lâchons rien. Tous ensemble, déterminés, unis, avec nos confédérations, nous aurons la peau de la réforme des retraites ! Nous pouvons gagner, nous devons gagner, nous allons gagner.