Belle affluence au meeting intersyndical au Puy en Velay ce 16 janvier. 280 participants de toutes les organisations syndicales avaient pris place dans la salle Jeanne d’Arc pour venir s’informer et débattre. La banderole avec les sigles des 8 organisations syndicales donnait le la : « Retraites, ensemble contre la réforme ».
Tour à tour les représentants de chacune d’entre elles se sont exprimés : l’absence d’urgence financière tout comme la grande injustice de la réforme revenait dans toutes les interventions.
L’Union Départementale FO a insisté dans son intervention (en pièce jointe) sur la nécessité d’agir rapidement car l’adoption complète de loi nécessite 50 jours au maximum du fait de la procédure parlementaire choisie.
« Le gouvernement n’est pas tranquille, il a du reculer sur l’assurance chômage ou sur le transfert à l’URSSAF des cotisations ARCCO AGIRC. Nous avons un atout maître dans notre jeu, c’est notre unité entre confédérations. La mobilisation le 19 janvier s’annonce forte, il faudra continuer forts ! »
Indiquant que la confédération FO tous comme les fédérations FO avaient déposé des préavis de grève illimités il concluait : « Alors partout, dans les usines, les administrations, les établissements, tous en grève le 19 ! Et dès ce jour, mettons en discussion dans des réunions, des assemblées, la poursuite de la grève.
Oui, nous devons nous donner les moyens d’imposer le retrait en faisant du 19 janvier le point de départ d’une puissante mobilisation dans la durée. Tous ensemble, nous gagnerons ! »
Puis la salle s’exprimait.
Un vieux militant, retraité : « Je voulais vérifier que l’unité était réelle entre les syndicats et je vois que c’est bien le cas. Vous devez conserver ça précieusement pour emporter la victoire. »
Un responsable CGT de l’Hôpital Sainte Marie : « C’est le moment d’agir ensemble. A l’hôpital nous avons mis nos divergences dans notre poche et demain nous ferons ensemble une réunion d’information du personnel. Nous avons déposé ensemble, CGT, FO et CGC un préavis de grève illimitée auprès de la direction. »
La déléguée syndicale FO de l’hôpital Sainte Marie : « Je confirme ce qui vient d’être dit. On ne se voit pas soigner les malades jusqu’à 64, 65, 67 ans. On ne gagnera pas avec du saute-mouton, c’est pour cela que nous avons déposé ce préavis illimité intersyndical. »
Un salarié, du fond de la salle : « Je voudrais poser une question aux organisations syndicales : est ce que personne ne va lâcher ? Est-ce que vous aller faire du saute-mouton, ou une profession après l’autre comme on l’a déjà vu ? Ce n’est pas comme ça qu’on y arrivera »
Un retraité : « J’ai fait beaucoup de luttes dans ma vie. Je ne vous dirai pas ce qu’il faut faire car je ne me suis jamais battu avec la poitrine des autres, mais comment pouvons-nous vous aider ? Bien sûr nous viendrons manifester mais peut-on faire plus ? »
Un militant CGT de l’Enseignement agricole : « on a des échos de grève massive. Dans mon lycée des gens qui n’ont jamais fait grève la feront jeudi, tous les AED aussi. Ils ont de petits salaires. Si le camarade veut aider, il peut donner à la caisse de grève. Le car de l’Union Locale est plein avec beaucoup de gens de petites boites. »
Le secrétaire du SNUDI-FO intervient. Il commence à égrainer la liste des écoles qui seront totalement fermées, vite interrompu par les applaudissements de la salle : « 50 écoles fermées totalement, dans la quasi-totalité des autres, il y aura des grévistes. Nous sommes au même niveau que le 5 décembre 2019. On avait fait reculer Macron sur son régime à points par la grève, on fera pareil.
Nous avons fait des dizaines de réunions intersyndicales dans le département. Aujourd’hui les personnels de COHADE se sont réunis, enseignants, AESH, ATSEM et il disent : pas de journées d’action ! Nous nous réunirons le 19 janvier pour discuter de la reconduction et nous appelons tous nos collègues à faire de même et à se retrouver au niveau départemental le jour de la grève pour décider ensemble. Les fédérations syndicales doivent être avec nous. Pour FO, nous répondrons présents. »
Une militante FO, AESH : « Chez les AESH ce sera encore plus fort qu’en 2019. Je n’ai jamais vu ça. C’est une trainée de poudre. Pas de saute moutons, il faut une grève générale. Merci à la confédération FO pour l’aide de 30 € par jour amenée aux adhérents. »
Le responsable CGT ENEDIS : « Il y a 50 jours, il ne faut pas perdre de temps. Le responsable régional FO ENEDIS est dans la salle et mercredi nous nous réunirons pour discuter de ce que l’on fait. Une grève reconductible ça ne se décrète pas, ça se construit avec les salariés, dans les assemblées générales. Il faut écouter tout le monde et prendre les décisions qui rassemblent. Au camarade retraité qui ne sait pas comment nous aider, je dis que peut-être il faudra amener à manger aux grévistes sur les piquets de grève. »
En réponse le secrétaire général de l’UD CGT indiquait : « la discussion sur la reconduction est valable. Ça ne peut pas être plaqué d’en haut, ça ne marche pas. Il faut que dans chaque entreprise les salariés discutent entre eux avec les organisations syndicales et prennent les décisions pour la poursuite du mouvement. Ce ne sera peut-être pas partout identique. Nous, les Unions Départementales, nous soutiendrons, nous appuierons. C’est vrai qu’on a gagné en 2019 et cette fois ci nous sommes encore plus forts parce que tous ensemble. »
Même musique côté Union Départementale FO : « Nous sentons bien tous les uns et les autres que cette bataille, c’est la mère des batailles. Nous avons tous des échos que le 19 ce sera une mobilisation à un niveau jamais atteint. Nous avons même une usine de la métallurgie où les camarades nous disent : nous seront tous en grève, même le directeur ! Nous avons subi de ce gouvernement des attaques sans nom, le droit du travail, les services publics, le pouvoir d’achat, l’assurance chômage et nous nous disons tous que nous avons l’occasion de le mettre en échec sur sa réforme des retraites, ce qui ouvrira les portes sur toutes les autres revendications.
Pendant que nous discutions, nous apprenions que dans de nombreux secteurs il y a des préavis intersyndicaux en reconductible : chez France Télévision, dans la Santé Privée et l’Action Sociale, au Ministère de l’Écologie, dans les organismes de sécurité sociale…
Alors le 19, tous en grève. Réunissez vous dans chaque service, entreprise, établissement, hôpital pour discuter de la suite et décider.
Nous nous reverrons entre organisations syndicales le vendredi 20 janvier à 14h30 et sur la base de ce que vous nous aurez fait remonter et de ce qui aura été arrêté par les confédérations, nous prendrons les décisions pour aider et appuyer pour que la grève soit la plus large. Tous ensemble nous gagnerons. »
Réforme des retraites : un meeting au Puy avant la manifestation de jeudi - La Commère 43
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