Mardi 14 septembre c’était la veille des menaces de sanction à l’encontre du personnel travaillant dans les établissements où la vaccination est obligatoire. Venus des hôpitaux, des EHPAD, des établissements médico-sociaux, de l’aide à domicile, des EHPAD, de la territoriale, des labos d’analyse, de l’enseignement, deux cents se sont rassemblés à l’appel des syndicats FORCE OUVRIERE, soutenus par leur Union Départementale à 14h devant l’ARS, rue de Vienne au Puy en Velay.
Le syndicat CGT action Sociale et santé privée ainsi que des citoyennes et citoyens qui manifestent également le samedi avaient tenu à venir marquer leur solidarité.
Après des prises de parole, une délégation des syndicats FORCE OUVRIERE et du syndicat CGT a été reçue par Mr BIOT, Directeur Départemental de l’ARS Haute-Loire pour lui présenter nos revendications.
L’Union Départementale FO a tout d’abord indiqué la raison de sa présence : nous n’accepterons aucune sanction contre les personnels.
Ce n’est pas par la contrainte que l’on administre un vaccin. Les personnels ont été soumis depuis deux ans à des injonctions contradictoires : travailler sans masque et sans matériel, travailler même infecté… Les restructurations hospitalières n’ont pas cessé même pendant la pandémie. C’est d’abord cela qui alimente le doute et la colère des personnels hospitaliers.
Par ailleurs, nous n’acceptons pas la remise en cause des garanties du code du travail et du statut de la fonction publique puisque la suspension sans salaire est normalement une sanction pour laquelle le salarié peut présenter ces arguments pour sa défense, ce qui n’est pas le cas !
C’est pour cela que nous estimons que la loi sur le passe sanitaire et l’obligation vaccinale et les décrets d’application doivent être retirées.
Les membres de la délégation sont ensuite intervenus.
« Je suis vaccinée depuis janvier 2021, c’est mon choix. Mais depuis le mois de juillet l’obligation crée une zizanie dans les équipes hospitalières alors que notre métier se doit d’être solidaire. S’il y a des sanctions ce sera autant de travail qui retombera sur les autres, des congés annulés, des rappels sur les repos. Les personnels sont épuisés, au bord du burn out, et les arrêts maladie explosent. C’est l’hôpital qui risque de s’effondrer alors que depuis des mois nous mettons en place des procédures pour éviter les contaminations qui sont efficaces. »
« Dans mon hôpital il y a des dizaines de personnels qui n’ont pas présenté leur passe. Nous sommes allées travailler avec la peur au ventre en avril 2020 avec les moyens du bord comme protection. Le remerciement aujourd’hui c’est de nous suspendre sans salaire ! La conséquence ce sera de fermer à nouveau des services. Est-ce cela que veut votre ministère ? »
« Dans les établissements médico sociaux, on sait nous mettre sur les mêmes obligations que les hôpitaux pour le vaccin, mais nous sommes oubliés quand il s’agit de l’augmentation des 183 € !
Une infirmière suspendue dans une structure, cela veut dire qu’il n’y aura plus de préparation des médicaments et plus de soins. Est-ce que c’est acceptable pour nos usagers ? Déjà que nous manquons de personnel de façon générale… »
« Dans l’aide à domicile, il y a une pénurie de personnels. Les salaires sont très bas et les horaires compliqués. Nous non plus nous n’avons pas eu les 183 € des hôpitaux mais nous avons la même obligation et on nous a fait travailler sans masque en 2020 en nous disant que c’était sans risque. On a du se débrouiller avec les moyens du bord.
Si demain nos associations mettent en suspension sans salaire des dizaines de collègues, cela voudra dire moins d’interventions auprès de nos ressortissants, des personnes fragiles, et une dégradation des conditions de travail qui risque de précipiter de nouveaux départs dans l’aide à domicile. »
Le directeur départemental a tenu à préciser qu’il ferait remonter les revendications et a donné plusieurs précisions techniques qui ne remettent pas en cause l’obligation vaccinale.
Il a indiqué que si le passe sanitaire était annoncé jusqu’au 15 novembre (pour le moment), l’obligation vaccinale serait pérenne, c'est-à-dire sans limitation de durée, donc pourquoi pas administration d’une troisième dose, quatrième dose…
Pour conclure FO a indiqué que notre détermination restait intacte et que si des personnels se trouvaient en suspension sans salaire, nous les défendrions et n’hésiterions pas à appeler à la mobilisation toutes celles et ceux qui les avaient applaudi pendant le premier confinement.
D’ores et déjà, mercredi 15 septembre, nous savons que des personnels se sont vus refuser l’entrée de leur établissement. Nous n’acceptons pas et FORCE OUVRIERE appelle tous ses militants et tous les salariés à venir manifester samedi 18 septembre à 14h devant la Préfecture au Puy en Velay :
- Aucune sanction, aucune mise à pied contre les salariés qui refusent l’obligation vaccinale
- Abrogation du passe sanitaire et de la loi du 5 août 2021
- Retrait de la réforme de l’assurance chômage et de la réforme des retraites