Malgré la pluie, les manifestants déterminés se sont retrouvés à 500 au Puy en manifestation de la Place Cadelade à la Préfecture, à l'appel des organisations syndicales FO, CGT, CFTC, Solidaires et FSU.
Voici l'intervention prononcée au nom de l'Union Départementale FO en fin de manifestation.
Mes chers camarades,
Pour l’Union Départementale FORCE OUVRIERE nous ne pouvons que nous féliciter d’avoir manifesté ensemble en cette journée internationale de revendications de la classe ouvrière. C’est d’autant plus important que nos confédérations, la CGT-FORCE OUVRIERE, la CGT, FSU et Solidaires nous y ont appelé également, malgré le confinement.
Oui mes camarades, depuis un an, ce n’est pas parce qu’il y a une épidémie que le combat syndical a cessé, que les grèves, que les manifestations ont cessé. Car ce virus a bon dos. Alors qu’il n’y avait pas de masque, pas de respirateur, pas de lits de réanimation, n’oublions jamais que le premier conseil de défense qui s’est réuni en février 2020 a pris une décision, celle de faire passer la réforme des retraites à l’Assemblée Nationale par le 49-3. Et quelques jours plus tard, nous étions tous confinés.
Mais les mauvais coups du gouvernement et du patronat ne sont pas confinés, eux : réforme des retraites, réforme de l’assurance chômage, suppressions de postes dans les services publics, attaques contre le Code du Travail, plans de licenciements décidés alors que les milliards d’argent public pleuvent, secteurs entiers mis à l’arrêt parce que jugés non essentiels, dont la culture, le sport, les loisirs !!! Et le Président de la république a annoncé hier qu’il poursuivrait les réformés jusqu’au dernier quart d’heure.
D’un côté gouvernement et patronat nous disent qu’il n’y a pas d’argent pour nos revendications et de l’autre les multinationales du CAC 40, gavées de notre argent, annoncent qu’elles vont verser 54 milliards à leurs actionnaires. Alors oui, tous les combats que nous avons menés ensemble ces derniers mois, souvent ensemble, sont tous légitimes : grèves chez Aubrilam, Géant, Bricocash, dans les crèches, dans les hôpitaux, dans l’enseignement, chez les AESH, chez les retraités, dans le médico-social, dans l’énergie, dans le spectacle et j’en oublie certainement.
Oui, mes camarades, et pour la défense de nos libertés nous avons eu raison aussi de manifester et nous avons raison de continuer à exiger ensemble le rétablissement de nos libertés syndicales, le retrait de cet état d’urgence permanent, comme celui de la loi de sécurité globale ou des décrets sur le fichage.
Face aux patrons et aux pouvoirs publics qui profitent de cette situation pour multiplier les entraves à l’action syndicale et même à accentuer la répression, nous avons raison d’être solidaires avec tous les militants syndicaux qui en sont les victimes, tous comme nous sommes solidaires avec les citoyens contrôlés et verbalisés au nom de l’état d’urgence ou avec les gilets jaunes qui viennent d’être condamnés au Puy en Velay.
Oui, mes camarades, il souffle un vent nauséabond qui nous rappelle certaines périodes noires de notre histoire. L’Union Départementale FORCE OUVRIERE a ce matin célébré la commune au Puy en Velay devant le buste de Jules Vallès. Ce buste avait été caché par la résistance pour le protéger du régime national socialiste.
Mais en ce premier mai 2021, à Paris, ce sont les directives de Lallement, mises en œuvre par Madame la Maire, qui ont interdit à nos camarades de célébrer les 150 ans de la Commune de Paris devant le mur des fédérés, comme ils le font pourtant chaque année. L’histoire se répète.
Comment voulez vous que tous les réactionnaires, ennemis du syndicalisme et de la résistance, ne se croient pas tout permis ?
Il y a quelques semaines, se discutait au Sénat, un amendement visant à dissoudre le syndicat étudiant UNEF, celui qui a été au cœur de la grève générale de 1968 et plus récemment en 2006 à nos côtés dans le combat pour défendre le CDI. Cet amendement à la loi «séparatisme » a été voté par des sénateurs de toutes couleurs politiques, je dis bien toutes. La dissolution d’un syndicat, cela rappelle Vichy.
Mardi dernier à Clermont Ferrand, nos camarades de l’Union Départementale FO ont vu leurs locaux vandalisés et saccagés, dans l’unique but de les empêcher d’exercer leur mandat de défense des salariés.
A Clermont toujours, le tribunal judiciaire a condamné plusieurs responsables syndicaux enseignants et étudiants à de lourdes amendes pour leur action syndicale, ce qui a donné lieu à une réaction intersyndicale.
De même à Tarascon notre camarade Yannick Farré, délégué syndical FO chez Fibre Excellence qui respecte la volonté majoritaire des salariés de défendre leurs acquis et de leurs emplois, s’est vu menacé d’une sanction lourde. C’est grâce à l’appui de ses collègues de travail et à la campagne de solidarité que FO a organisé dans tout le pays que le patron semble avoir reculé.
Comme l’affirmaient nos camarades espagnols en 1936 : « Ils ne passeront pas ! No pasaran ! »
Alors mes camarades, faisons en sorte que ce premier mai soit un jalon supplémentaire dans notre combat revendicatif commun, aux côtés de toutes celles et ceux qui se battent pour faire reculer tous les suppôts du CAC 40, ennemis de nos conquêtes sociales collectives et de nos libertés.
Aux côtés des salariés du spectacle, nous continuerons notamment à exiger, comme nous l’avions fait le 27 mars dernier l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage, la reprise de l’activité dans tous les secteurs de la culture, de l’événementiel, de la restauration, de l’hôtellerie, du tourisme, dans tous les lieux et dans l’espace public avec la mise en place d’un soutien financier massif aux emplois et aux lieux de diffusion de l’art jusqu’au retour à la normale et la prolongation de l’année dite blanche.
Et parce que le droit à la culture, c’est aussi le droit à l’instruction, aux côtés des personnels de l’Education Nationale, nous continuerons à exiger le recrutement des enseignants nécessaires pour maintenir les écoles et les classes ouvertes, tout comme des moyens pour que l’hôpital public puisse réouvrir tous les lits qui ont été fermés, notamment les lits de réanimation.
Oui, mes camarades, nous continuerons à défendre toutes les revendications à vos côtés, mais face à la dérive liberticide du gouvernement et à l’état d’urgence permanent, face à l’avalanche des licenciements, face à la perte du pouvoir d’achat, face à la casse des services publics et de l’hôpital public, face à la réforme des retraites qui pointe à nouveau son nez et celle de l’assurance chômage qui a été promulguée , ne faut-il pas maintenant construire une riposte interprofessionnelle tous ensemble pour nos revendications, pour nos libertés et pour nos droits ?
Vive le premier mai, Vive la solidarité internationale entre les travailleurs,
Vive la commune de Paris !