Le samedi 20 mars encore 200 manifestants ont battu le pavé ponot entre la Place Cadelade et la Préfecture du Puy. Côté syndicats, FO, la CGT, la FSU et Solidaires avaient appelé en commun. Ils côtoyaient dans le cortège de nombreuses associations et organisations attachées également à la défense des libertés.
Voici le discours prononcé par l'Union Départementale FO en fin de rassemblement :
Mes chers camarades
Jeudi soir, le premier ministre a annoncé le confinement de 11 millions de nos concitoyens mais le Sénat, lui, n’est pas confiné. Depuis une semaine il examine le projet de loi sur la sécurité globale qui remet en cause gravement la liberté de manifester, et la liberté de la presse.
Et ce n’est pas la seule attaque contre nos libertés collectives. Les décrets du 2 décembre autorisent le fichage des adhérents des organisations syndicales aux fins de lutte contre le terrorisme.
Quant à l’état d’urgence sanitaire, c’est une arme aux mains des patrons et du gouvernement pour remettre en cause la libre circulation des militants syndicaux, le droit de réunion, le droit de manifestation.
C’est clair, la lutte contre la pandémie continue à servir de prétexte pour poursuivre la remise en cause nos droits. La réforme de l'assurance chômage et des retraites ne sont toujours pas abandonnées. Des plans de licenciements et de baisses des salaires sont annoncés chaque jour. L’attaque en règle contre les services publics se poursuit...
Alors l’Union Départementale FORCE OUVRIERE est du côté de toutes celles et ceux qui manifestent et font grève ces dernières semaines : les enseignants et parents contre les fermetures de postes et de classes, les artistes et techniciens pour la réouverture des théâtres, les salariés de chez Harmony jouets contre les licenciements, ceux de chez Bricocash pour leurs salaires, les retraités pour leur pouvoir d’achat et on pourrait encore allonger la liste.
Nous n’acceptons pas la poursuite du saccage de l’hôpital public. Les suppressions de postes et les plans de restructurations n’ont jamais cessé et le Canard Enchaîné a révélé qu’il y a en Ile de France 1700 lits de réanimation contre 2500 il y a un an. Et plus près de nous, aujourd’hui dans la Tribune Le Progrès, le médecin urgentiste Gérald Kierzek explique « il y a saturation des services de réanimation à Saint Etienne d’abord parce que ceux des hôpitaux de Saint Chamond, Firmininy et Roanne ont fermé ». Et il s’en prend aux réformes initiées par Mme BACHELOT et Mr VERAN.
Non ce ne sont pas ces manifestations - pas plus que les barbecues ou les soirées amicales d’ailleurs - qui sont responsables des morts du COVID. Les responsables, ils sont au gouvernement dont la seule réponse est de s’en prendre par tous les moyens à nos libertés individuelles et collectives. Il veut essayer d’endiguer la colère qui monte dans tout le pays. Il n’y parviendra pas.
Alors poursuivons la résistance et la mobilisation pour reconquérir nos libertés : stop à l’état d’urgence, abrogation des décrets du 2 décembre, retrait du projet de loi sécurité globale.
Nous ne lâcherons rien.