Bricocash à Brives Charensac : grève gagnante !

C'est une première dans ce magasin de bricolage installé depuis 25 ans sur la zone commerciale de Brives Charensac : depuis 6h45 du matin, les salariés, dans leur quasi-totalité, décident de la grève ce samedi 23 janvier.

L'objet de leur litige ? Le versement de leur prime annuelle et l'arrêt des sanctions comme le respect des libertés individuelles des salariés.

La semaine dernière, en négociation, le délégué syndical FO, Badis DEGAICHIA, avait obtenu que le nouveau propriétaire du magasin Bricocash leur réintègre la prime qui leur été versée chaque année en Janvier, mais au lieu des 800 € promis à tous, les sommes ont varié d'un salarié à l'autre, selon des critères obscurs qui relèvent de la seule "côte d'amour". Cerise sur le gâteau, on leur annonce qu'il y avait une erreur sur les sommes versées, que le montant net aurait été confondu avec le montant brut et qu'il serait donc prélevé 20% du montant de la prime sur la paye du mois suivant.

C'est cette goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Les revendications ont été présentées à l'employeur en amont et en toute responsabilité, face à l'absence de réponse, la grève s'est donc engagée.

Les salariés se sont regroupés devant le portail avec les drapeaux de FO. C'est une jeune équipe, soudée et professionnelle, ils connaissent bien leurs clients et au fur et mesure de leur arrivée, ils les informent des raisons de leur grève. La plupart, par solidarité, rebroussent chemin. Quelques uns vont procéder à leurs achats quand même, sans aucune obstruction.

Tout se passe dans la détermination et la bonne humeur malgré les tentatives d'intimidation de la direction qui a dépêché un huissier, omniprésent à quelques mètres des grévistes. La sono portable installée sur le piquet de grève lui répond avec humour par la diffusion du rap de James Deano : "faîtes entrer l'huissier"

"Nous sommes une équipe unie, c'est sans doute ce qui ne plaît pas à nos patrons, affirme un salarié". Un autre continue : "le magasin à réouvert dès le début du mois d'avril, alors que toutes les conditions de sécurité sanitaire n'étaient pas rassemblées. Pourtant nous avons été nombreux à nous porter volontaires pour redémarrer une activité, et voilà comment nous sommes remerciés". Aux dires des grévistes, les chiffres de l'année n'ont pas pâti de la crise sanitaire, le bricolage ayant connu une recrudescence avec le confinement, les restrictions de circulation et l'activité partielle.

C'est à 11 h qu'une délégation a été reçue pendant plus de deux heures par l'employeur. Le résultat n'est pas négligeable : chaque salarié recevra 300 € de plus sur sa prime, avec un échéancier différencié selon le montant de la prime initiale et toutes les sanctions prises sont annulées.

Pour tous les grévistes, c'est un résultat positif de leur grève qui sera concrétisé par un écrit en début de semaine.

Pour Badis, "c'est la solidarité entre salariés qui a gagné et merci aussi aux camarades de l'Union Départementale FO pour leur présence. Cette grève doit aussi être l'occasion de renforcer la section syndicale, tout le monde en a vu l'utilité.

Maintenant il va falloir être vigilants pour veiller à ce que les engagements soit tenus et continuer à faire respecter nos droits."