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30 novembre : grève historique des travailleurs sociaux du conseil départemental
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90 % de grévistes chez les assistants socio-éducatifs du conseil départemental de Haute-Loire dont 70 présents dans la cour d'honneur du Département le lundi 30 novembre à l'appel du syndicat FO : "c'est un mouvement HISTORIQUE ! " pour Fabien Boyer secrétaire du syndicat.

C'est ce jour là que l'Assemblée Départementale était réunie en session budgétaire pour valider entre autres  les mesures salariales, principal sujet du conflit.

Ils étaient nombreux -avec banderoles, drapeaux et sifflets- et déterminés pour exprimer leur colère de voir le blocage de leur rémunération. Ils demandent une revalorisation de leur régime indemnitaire.

L'action du syndicat avait permis que celui-ci soit revu à la hausse par rapport aux propositions initiales de la collectivité, mais le compte n'y est toujours pas : il n'est pas au niveau des autres collègues de la catégorie A de la collectivité.

La collectivité a refusé depuis des mois de répondre à leurs demandes, en les traitant de plus avec mépris : « au vu de la crise sanitaire mais aussi des personnes qui vivent qu’avec 490€ par mois, il est incorrect de demander encore plus » « vous ne représentez qu’une toute petite partie des personnels »…

Comme l’ont indiqué ces travailleurs sociaux en colère, qui n’acceptent pas cette réponse : « La crise sanitaire que nous traversons a remis en lumière la nécessité d’un service public solide et d’agents de terrains engagés. Même au plus fort de la « tempête », nous avons répondu présents en maintenait du mieux possible le lien avec notre public… Les travailleurs sociaux seront encore une fois en première ligne pour répondre à la crise sociale qui s’annonce ».

Après avoir fait entendre à l'exécutif (à coup de sifflet et sirène) qu'ils étaient  fortement mobilisés malgré leur mépris de leur représentativité, il y a eu finalement  l'interruption de la séance de l'Asssemblée Départementale pour recevoir une délégation de 5 Représentants du Persinnel FO par le Directeur Général des Services,  la DRH et le Vice Président DECOLIN. FO a redit le sentiment de manque de reconnaissance institutionnelle vérifié par un Régime Indemnitaire encore loin des collègues de catégorie A.

La collectivité prend l'engagement de revoir le Régime Indemnitaire d'ici 2022 et de mettre en place un dialogue social spécial DIVIS (Direction de la vie sociale).

FORCE OUVRIERE, syndicat attaché à la discussion dans l'intérêt des agents, prend acte de ces annonces et veillera à ce qu'elles se traduisent par des avancées concrètes dans la reconnaissance des travailleurs sociaux.

 

A lire ci dessous les déclarations lues lors de la grève par le syndicat FO et un porte-parole des grévistes.

 
La déclaration lue par le syndicat FO

FO CD43 a toujours été force de proposition et dans une démarche constructive.  Mais voilà,  le travail sur la mise en place du Rifseep n’avance pas, les rencontres sont souvent annulées et le dialogue social est au point mort.

Aussi, le 05 novembre 2020, nous avons dépoun préavis de grève pour porter les revendications suivantes :

          - Respect du calendrier du dialogue social avec mise en place du nouveau           régime indemnitaire RIFSEEP au 01/11/2020

          - Gommage des écarts entre filières et tout particulièrement la filière médico-           sociale (assistant socio-éducatif, psychologue, sage femme et puéricultrice)           avec un RI = à celui d’un agent de catégorie A administratif.

           - Mise en place d’une politique RH avec transparence et équité validée avec les      partenaires  sociaux.

A réception de ce préavis de grève, la réaction de la collectivité est immédiate et une cadence de travail très soutenue s’impose puisqu’ en deux rencontres sur 15 jours nous devons faire ce que nous aurions du faire en plus de 4 mois selon le calendrier de mise en application voté à la dernière AD de février 2020.

La collectivité justifie l’absence de rencontre de février au 10 novembre 2020 en raison des deux mois de confinement liés à la crise sanitaire du COVID.

Pourtant, le travail sur la prévoyance n’a lui jamais été impacté et la collectivité a su maintenir les échéances.

Il est intéressant de souligner que la première proposition de RI par la collectivité pour les Travailleurs Sociaux était de 320€ ! On peut se demander laquelle il aurait faite en l’absence de pétition, de mobilisation et de préavis de grève de notre part…

Au CT du 19/11, on note l’effort louable de la part de la collectivité au regard : de l'enveloppe budgétaire consacrée, d’une revalorisation des RI des agents de catégorie C de 60€ pour les salaires les plus bas de la collectivité ainsi que des prémices de rattrapages des écarts entre filières :

Ce qui permet aux assistants socio-éducatifs, infirmiers territoriaux et psychologues (emploi de la catégorie A) de voir un rééquilibrage de leur régime indemnitaire.

En effet, l’inventaire des régimes indemnitaires existants met en lumière que ces trois métiers ont le plus petit régime indemnitaire de la collectivité et cela depuis plus de 17 ans. 220€ alors que le plus petit RI des agents de catégorie C est de 296€

L’augmentation mensuelle brute de 190€ que percevront les assistants socio-éducatif du 1er grade d’ici 2022, n’est qu’un juste réajustement.

Nous sollicitons à nouveau notre collectivité pour demander une revalorisation car les assistants socio-éducatifs ainsi que les infirmiers territoriaux se retrouvent avec un RI qui ne valorise pas réellement leurs compétences et qui ne reflète pas la catégorie A à laquelle ils appartiennent.

La collectivité prend acte de la demande des TS. Aussi, Elle propose de mettre dans la délibération une clause de revoyure qui prévoit dés 2023 une réouverture du dialogue social sur une modification du RI, sans pourvoir s’engager sur des montants. Le syndicat FO avait proposé que le CIA (prime au mérite) ne soit pas appliqué en 2023 mais que son montant, déjà voté soit réinjecté dans le RI des TS.

Nous n 'avons eu aucun retour à ce sujet.

Au CT du 26/11, vos représentants FO motivent par un courrier les raisons d’une augmentation même symbolique soit elle, les responsabilités qui incombent aux assistants socio-éducatifs, leur ressenti et leur mal être  savoir ce sentiment d’être méprisé une fois  de plus avec la sensation de ne pas être entendu et convaincus que la collectivité n’attache aucune valeur à la qualité de leur travail)

La collectivité exprime alors sa colère quant à ce courrier et les mots choisis.

Elle trouve toujours des arguments pour délégitimer notre demande de reconnaissance, et cherche à nous culpabiliser vis-à-vis des personnes que nous accompagnons.

On nous a dit  que:

-  « on a toujours été bienveillants à l’égard des travailleurs sociaux, donc ne parlez pas de mépris »

- «  pour le régime indemnitaire, vous n’êtes pas des catégorie A »

- « Au vu de la crise sanitaire mais aussi des personnes qui ne vivent qu’avec 490€ par mois, il est incorrect de demander encore plus. »

-  « ce n’est la majorité des travailleurs sociaux qui pensent cela, ce n’est qu’un minorité de TS qui râlent et qui râleront toujours »

Quant à la responsabilité des travailleurs sociaux, la collectivité fait de suite une comparaison avec les agents des routes qui risquent leur vie au bord de la route.

Au vu de l’argumentaire de la collectivité,  nous ne pouvons que nous interroger sur cette clause de revoyure en 2023 car ce RI semble bel et bien acté et laisse penser qu’en l’absence de ce mouvement d’aujourd’hui, ce Ri va une fois de plus s’inscrire dans le temps.

Il nous appartient donc dans un mouvement collectif de nous mobiliser maintenant et plus tard s’il le faut, ne rien lâcher et faire en sorte que notre passage en catégorie A qui date déjà de plus de trois ans ait enfin les retombées financières attendues.

Le "manifeste des travailleurs sociaux" lu par un représentant des grévistes

Le travail social, une mission noble,

Travailleurs sociaux, sortons de l’ombre !

 

               Nos métiers, assistants de service social, conseillers en économie sociale et familiale ou éducateurs spécialisés, sont basés sur des fondements, des valeurs, des savoir-faire et savoir être, qui, au fil d'une histoire longue, ont construit une

culture professionnelle riche et solide sur laquelle s'appuient nos pratiques et notre expertise des problèmes sociaux.

  La relation d’aide comme postulat de l’intervention sociale vise au développement des capacités d’agir des

personnes considérées avant tout comme des sujets. Nos accompagnements s’inscrivent dans une approche globale des situations et une temporalité qui est celle de l’usager.

               Notre intervention fait référence à la notion de proximité avec le public. Cette proximité nous immerge au sein des quartiers, des villages, des campagnes, au cœur de tissus locaux complexes. Au sein des territoires, nous sommes des professionnels reconnus par l'ensemble des autres acteurs, des organismes et des élus locaux.

Ces dernières années, l’accès au service public s’est restreint pour bon nombre de citoyens : fermetures d’accueils de proximité, développement massif du numérique source de fracture pour les personnes qui ne maîtrisent pas les nouvelles technologies notamment les personnes âgées et les plus vulnérables. Leur détresse et leur angoisse explosent et bousculent les services sociaux.

Nous, travailleurs sociaux, restons présents pour continuer à œuvrer au plus près du public : proximité géographique, permanence d’accueil physique inconditionnelle, visites à domicile.

Au quotidien, nous sommes témoins de la dureté de certains aspects de la vie : les violences intra-familiales (violences conjugales, envers les enfants, les minorités et les personnes vulnérables), les violences économiques et sociales (précarité financière extrême, expulsion locative, isolement social, discrimination), les violences institutionnelles (contrôles de la CAF, Pole emploi et Conseil Départemental envers les Bénéficiaires du RSA, ballottage et errance des personnes de services en services), les souffrances en lien avec le handicap et la dépendance etc…

Nos compétences relationnelles uniques nous permettent d’accueillir, écouter, apaiser et coconstruire des solutions avec les personnes. Nous créons des espaces d’écoute et de dialogue dans un souci constant de bienveillance et d’humanité.

Les précarités, les exclusions, les colères ne cessent de croître ces dernières années ; la plupart du temps invisibles, elles s’expriment parfois de manière éruptive et violente sur la scène publique. Nous sommes des acteurs essentiels qui contribuons à l’apaisement de la société.

La crise sanitaire que nous traversons a remis en lumière la nécessité d’un service public solide et d’agents de terrain engagés. Même au plus fort de la « tempête », nous avons répondu présents en maintenant du mieux possible le lien avec notre public. Nos qualités relationnelles se sont avérées indispensables face au sentiment de détresse. Les travailleurs sociaux seront encore une fois en première ligne pour répondre à la crise sociale qui s’annonce.

Plus que jamais, nous avons besoin de nos travailleurs sociaux !

Tag(s) : #Territoriaux, #grèves et manifs
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