L’intersyndicale nationale a décidé de mettre en exergue, à l’occasion du 8 mars, les dangers que représente la réforme des retraites. C’est dans ce cadre là que les responsables de l’Union Départementale FO tenaient jeudi 6 mars une conférence de presse.
« Nous avons édité un tract, déjà distribué sur les lieux de travail, pour exposer nos arguments » expliquait Bernadette TAVERNIER, infirmière en hôpital. « Le gouvernement prétend que le système actuel de retraites serait défavorable aux femmes, mais ce qui crée les inégalités à la retraite, ce sont les inégalités au travail, pas le système.
Le revenu salarial des femmes inférieur de 24% et à travail égal, une femme gagne 9% de moins qu’un homme. De plus elles occupent des emplois moins qualifiés et avec moins de responsabilité.
Ce que nous revendiquons, c’est un salaire égal pour un travail égal et une retraite égale »
« C’est le système à points qui va défavoriser fortement les femmes », renchérit Agnès CHICHEREAU, professeure.
« Aujourd’hui nous avons un calcul sur les 25 meilleures années dans le privé, ou sur les 6 derniers mois hors prime dans le public. Avec un décompte en points on compte toutes les années, les bonnes comme les mauvaises. Or ce sont les femmes qui ont les carrières les plus accidentées et précaires.
80% des temps partiels sont occupés par des femmes. Le montant de leurs retraites va se trouver fortement amputé.»
De même, pour les syndicalistes, la mise en place de l’âge d’équilibre va obliger les femmes à partir plus tard en retraite. « Avec des retraites encore plus basses, quelle femme va pouvoir se permettre de se voir infliger une décote définitive de 5% par année manquante si elle part à 62 ans au lieu de l’âge pivot ? », lequel serait fixé à 64 ans dans un premier temps (en 2027) pour aller très vite à 67 ans.
La promesse d’une retraite minimale à 1000 € ne convainc pas plus les militantes FO.
« Ces 1000 € ne concernent que celles qui auraient une carrière complète au SMIC » explique Michelle LEYRE, « je travaille dans la grande distribution, une profession à majorité féminine. La plupart des contrats sont à temps partiel subi et beaucoup de mes collègues s’arrêtent pour des congés parentaux. Donc je n’en vois pas qui pourront aligner 43 ou 45 ans, surtout à temps plein. C’est donc une promesse qui ne les concerne pas. Et c’est vrai aussi dans d’autres secteurs professionnels féminins ».
Quant à la prise en compte de la pénibilité, le gouvernement n’a pas plus persuadé. « Je suis aide soignante en hôpital public », explique Chrystelle CHASTAGNER, « tout le monde reconnaît que c’est un métier pénible et c’est pour cela que nous avions la possibilité de partir à 57 ans. Beaucoup d’entre nous se trouvent en invalidité avant cet âge. Maintenant ce sera 62 ans avec décote ou 65 ans sans.
En plus le port de charges n’est pas reconnu dans les critères de pénibilité. Si malgré tout nous parvenons encore à avoir un départ anticipé à 60 ans il y aura quand même une décote à cause de l’âge pivot. Où est le progrès ? On sera perdantes dans tous les cas ! Travailler 3, 5, 7 ans de plus, c’est ce que nous promet le gouvernement. Pas question ! »
Bien décidées à continuer le combat pour le retrait de la réforme des retraites, dans les jours qui viennent les distributions de tracts et rencontres avec les salariées vont être multipliées afin de préparer les prochaines échéances revendicatives.