« Non au régime universel de retraites par points », « Défense de tous les régimes de retraites », « retraites par points, retraite en moins » pouvait on lire sur les banderoles et affiches qui ornaient la salle du Conseil Départemental annuel des syndicats FORCE OUVRIERE ce vendredi 19 octobre à Blavozy.
200 militants avaient tenu à être présents à ce moment privilégié de démocratie syndicale, sous la présidence –actualité oblige- de Philippe PIHET, Secrétaire Confédéral chargé des retraites.
Le rapport introductif se félicitait notamment de la réussite de la journée de mobilisation et de grève du 9 octobre. « Il s’agit clairement d’un avertissement adressé au gouvernement face à sa volonté de remettre en cause tout notre modèle social fondé sur des droits collectifs : retraites, sécurité sociale, assurance chômage, service public, conventions collectives et statuts, salaires» indiquait le secrétaire général de l’Union Départementale, Pascal SAMOUTH.
« Ce gouvernement miné par les affaires, les désertions, le coulage dans l’opinion publique n’est pas si serein. S’il a attendu la date du 10 octobre pour présenter sa réforme des retraites, c’est certainement aussi pour ne pas amplifier notre mobilisation. Mais il en a été pour ses frais et nous restons sur le pied de guerre pour expliquer et réunir afin de préparer les conditions pour pouvoir monter d’un cran dans l’action ».
Philippe PIHET a ensuite exposé les positions de FORCE OUVRIERE face à la décision gouvernementale de mettre en place un régime universel par points.
« D’abord un régime universel, c’est la disparition des 42 régimes, ce que nous refusons. Quant au régime par points c’est simple : aujourd’hui quel que soit le régime dont vous dépendez, vous savez ce que vous aurez à la retraite en fonction de votre salaire et de votre durée de cotisation (d’ailleurs au final le résultat est à peu près le même que vous soyez du public ou du privé). Si un régime universel par points se mettait en place, vous saurez combien vous payez, mais pas combien vous percevrez puisque la valeur du point peut être modifiée à tout moment : valeur d’achat ou valeur de service. »
Le Secrétaire Confédéral a ensuite développé les risques qui pesaient sur la valeur future des retraites payées, en particulier pour les femmes : « Dans un système par points, seules les périodes travaillées sont prises en compte et sur toute la carrière. Cela veut dire que les périodes de congés maladie, congé parental, chômage, temps partiel… ne rapporteront rien, ou très peu. Les avantages familiaux, les pensions de réversion sont aussi dans le viseur.
Pour FO ce n’est pas acceptable. Nous ferons tout pour que ce régime universel par points ne voie pas le jour, nous défendrons tous les régimes avec leurs modes de calcul et le retour aux dix meilleures années dans le privé.
Mais nous n’y arriverons pas seuls et nous comptons sur vous pour nous appuyer le moment venu. »
Douze intervenants se sont succédés ensuite à la tribune pour évoquer la situation dans leurs secteurs : hôpitaux, enseignement, laboratoires d’analyses médicales, métallurgie, Pôle Emploi, locataires HLM, retraités…
La situation interne à la confédération a bien sûr été également présentée et discutée. A l’unanimité, le Conseil Départemental a approuvé la résolution de la commission exécutive confédérale, tenue deux jours plus tôt, qui considère que « La méthode des fichiers dénonçant le genre, l’appartenance politique, tout comme les jugements diffamatoires et les appréciations tendancieuses est étrangère à FORCE OUVRIERE » de même que les méthodes internes « dignes du management des entreprises » estimant que « ces agissements totalement contraires à nos valeurs fondamentales doivent être immédiatement stoppés » et « qu’un fonctionnement normal conforme à nos traditions doit être immédiatement rétabli ».
Tous les militants se sont félicités de la vitesse de réaction et de la netteté des décisions prises par les instances dirigeantes nationales, à la quasi unanimité. C’est une preuve de la vitalité des principes de l’organisation syndicale.
Une commission exécutive de l’Union Départementale a été convoquée pour le vendredi 16 novembre afin de donner mandat pour le Comité Confédéral National des 21 et 22 novembre qui doit élire la ou le nouveau secrétaire général et débattre de la situation. Pour conforter la démocratie et le débat internes, cette réunion sera en Haute Loire élargie à tous les représentants des syndicats qui souhaitent s’y exprimer.
Pour conclure, le Conseil Départemental s’est félicité des nouvelles implantations syndicales dans le département : à Intermarché à Langeac, chez Omnitrans et Mr Bricolage à Brives Charensac, chez DESTACO à Sainte Florine, à l’UNA au Puy, Brives et Brioude, à l’ADMR de Craponne, à la station de ski du Mézenc ou au CADA à Langeac…
Il s’est réjoui également que plus de listes qu’il y a 4 ans aient été déposées pour les élections dans les 3 fonctions publiques pour les élections qui auront lieu le 6 décembre 2018 et à appelé tous les militants et adhérents à d’inscrire dans cette campagne et à renforcer la syndicalisation à FORCE OUVRIERE.