Ce mardi 9 octobre, nous étions plus de 1500 (dont près de 400 dans le cortège FO) à manifester au Puy dans le cadre de l'appel national à la grève des organisations CGT, FO et Solidaires et FSU. En Haute-Loire, le front syndical s'était même élargi à la CFTC et la CGC.
Ils étaient sortis de leurs hôpitaux, de leurs usines, de leurs écoles, lycées et collèges, de leurs grandes surfaces, de leurs EHPAD, de leurs collectivités territoriales, de leurs bureaux...
Un dénominateur commun : le refus de la destruction systématique par le gouvernement de toutes les conquêtes collectives.
Une volonté partagée : faire reculer le gouvernement sur ses projets antisociaux et en particulier sur la contre réforme des retraites qui devrait être dévoilée demain.
Dans leur discours de clôture, les responsables syndicaux de la CGT et de FO se sont félicités de la réussite de cette première mobilisation et ont rappelé les revendications communes présentes dans l'appel intersyndical départemental.
Pour FORCE OUVRIERE, c'est Pascal SAMOUTH qui est intervenu, dans les termes suivants :
Mes chers camarades,
Merci à vous tous d’avoir fait mentir les pronostics des médias. Oui, cette journée de mobilisation est une réussite : nous sommes 1500 dans les rues du Puy et encore plus dans les grèves et les débrayages dans nos usines, établissements scolaires, hôpitaux, magasins, bureaux, collectivités…
Nous sommes mobilisés tous ensemble, du privé et du public, dans l’action commune intersyndicale, contre les décisions antisociales de ce gouvernement.
Notre mobilisation fait déjà peur puisque le gouvernement a attendu demain 10 octobre pour recevoir les responsables de nos organisations syndicales pour leur exposer les grands principes de la nouvelle contre réforme des retraites.
Il ne s’agit pas de discuter sur les revendications que nous portons ensemble aujourd’hui.
Il ne s’agit pas d’écouter notre demande du retour à la retraite à 60 ans pour tous à taux plein.
Il ne s’agit pas de répondre à notre exigence de défendre l’ensemble des régimes de retraites des salariés : le régime général, le code des pensions, la CNRACL et les régimes spéciaux.
Non, ce que veut le gouvernement est simple, il l’a déjà annoncé, c’est un régime universel par points avec des retraites qui peuvent baisser à tout moment, avec un nouveau recul de l’âge de la retraite, avec la remise en cause des droits familiaux et des pensions de réversion.
Il veut détruire les garanties collectives que nos aînés ont conquises en 1945 : les retraites de la sécurité sociale et celles garanties par les statuts.
En voulant imposer à tous des retraites universelles de misère, il veut installer des retraites privées par capitalisation sur les cendres de la répartition.
Et pour nous, organisations syndicales, notre seul droit serait de discuter des paramètres de ce nouveau système.
Non, nous ne serons pas à FORCE OUVRIERE les auxiliaires de la destruction de tous les régimes de retraite ! Nous voulons au contraire les défendre et les conforter en rétablissant les règles antérieures supprimées par les précédentes réformes Balladur, Fillon, Woerth ou Ayrault.
Sur l’assurance chômage le gouvernement se comporte de la même manière. Il a adressé une lettre de cadrage aux organisations syndicales pour leur indiquer les objectifs à atteindre : de nouvelles contraintes pour les chômeurs, une remise en cause de leur indemnisation, une étatisation du régime pour ne servir que des droits à minima !
A FORCE OUVRIERE, nous ne sommes pas les hauts commissaires à la destruction de l’assurance chômage. Nous irons négocier sur nos seules revendications. Nous refuserons d’entrer dans une discussion sur les revendications du Gouvernement et du MEDEF.
Oui, Macron gouverne pour le seul intérêt des actionnaires. Pour eux tout va bien, les dividendes explosent. Nos salaires sont gelés ou presque, notre pouvoir d’achat diminue, les retraités sont tondus, mais pour ces messieurs des seules 40 entreprises les plus riches de France, ça roule ! 22% d’augmentation des bénéfices en 2017 pour un total de 90 milliards.
Et on nous dit qu’il n’y a pas d’argent pour nos revendications !
Des milliers de suppressions de postes sont annoncées dans l’enseignement, les finances, les hôpitaux, les collectivités territoriales, les services publics parce qu’il faudrait faire des économies et 200 milliards d’aides publiques sont versées aux entreprises privées.
Vous avez vu baisser le chômage, vous avec tout cet argent ? C’est le contraire, il ne cesse d’augmenter !
Alors oui, nous sommes légitimes à revendiquer et à nous mobiliser.
Nous sommes légitimes à exiger l’augmentation des salaires, retraites, pensions et allocations.
Nous sommes légitimes à défendre nos garanties collectives, notre code du travail, nos conventions collectives et nos statuts.
Nous sommes légitimes à défendre nos services publics qui assurent l’égalité quels que soient leur fortune où leur lieu de résidence.
Oui, c’est le moment d’agir. Dans les sondages, ce gouvernement est rejeté par 70% de la population. Il est désavoué, de l’extérieur comme de l’intérieur, par les affaires à répétition, des démissions à répétition, les désaffections
Aujourd’hui 9 octobre il s’agit d’un avertissement. Nous le savons tous, il nous faudra monter d’un cran, en particulier pour lui faire entendre raison pour la préservation de tous nos régimes de retraite face au projet gouvernemental.
Monter d’un cran pour nous à FORCE OUVRIERE, ce n’est pas multiplier les journées d’actions saute-mouton, c’est s’engager dans l’action efficace, tous ensemble, privée et public, et dans l’unité d’action la plus large, sur des revendications claires, comme nous avons su le faire aujourd’hui.
Alors encore merci à vous tous de vous être mobilisés aujourd’hui. Dans vos usines, dans vos services, dans vos hôpitaux, dans vos écoles, dans vos lycées, dans vos collèges, dans vos magasins, partout, discutez avec les salariés, continuez à les informer sur nos revendications pour que le rapport de force soit encore plus important demain dans les mobilisations !