Samedi 31 mars, FORCE OUVRIERE, première organisation chez Carrefour appelait à la grève générale, rejointe par les autres organisations syndicales du groupe.
L’objet de leur ressentiment : le plan d’Alexandre Bompard, P-DG du groupe, qui prévoit un certain nombre de mesures explosives. Parmi elles, la suppression de 5 000 emplois dans les sièges et dans les magasins de proximité ; la vente ou la fermeture de 273 magasins ; la réduction des coûts logistiques et la réduction des coûts de structure ; la réduction de la surface des hypermarchés d’au moins 100 000 m2. Cinq d’entre eux passeront en location gérance. Le groupe prévoit par ailleurs la vente dans les trois prochaines années d’une partie de son parc immobilier d’une valeur de 500 millions d’euros. Au total, une réduction des coûts de 2 milliards d’euros en année pleine est programmée dès 2020.
Comble de la provocation, la participation aux bénéfices a été ramenée cette année à 57 € contre 610 € en 2017. Quant aux actionnaires, ils se sont partagé grassement 365 millions d’euros de dividendes.
Pour tenter de désamorcer la bombe, par lettre directe aux salariés, et sans même en tenir au courant les organisations syndicales, la direction a annoncé une prime complémentaire de 350 € 2 jours avant la grève.
Mais cela n’a pas suffit. Pour FO chez Carrefour : « Si la Direction ne veut plus discuter avec les organisations syndicales, et bien soit, Force Ouvrière ne discutera plus avec la Direction.
350 € c’est un pourboire, nous réclamons 600€, c’est notre dû.
• Des augmentations de salaire dignes
• Non à la location-gérance (mise en place d’un pacte social)
• Non à la réduction des surfaces de ventes
• Non à la fermeture des magasins
• Non aux suppressions d’emplois
Tous en grève le 31 mars, ON LÂCHE RIEN »
C’est ainsi que dans les deux supermarchés Carrefour de la Haute-Loire, celui de Brioude et de Monistrol sur Loire, la grève a été massive samedi matin, avec plus de 80 % de grévistes : 50 salariés dans le mouvement à Brioude, une trentaine à Monsistrol.
Dans toute la France, ce sont 300 magasins qui ont été touchés par le mouvement de grève, du jamais vu. L’Union Départementale FORCE OUVRIERE, dont les militants sont venus apporter leur appui aux salariés sur le piquet de grève, soutient pleinement le combat contre le plan Bompard.