Le mardi 9 janvier, à l'appel de FO, CGT et Solidaires, un soixantaine d'agents des finances publiques se sont rassemblés devant leur direction départementale pour contester les 13 nouvelle suppressions d'emplois.
Voici les raisons de cette action, exposées par la section départementale FO DGFIP, majoritaire dans le département.
Ce sont bien 13 suppressions d'emplois qui vont nous être présentées lors du CTL (comité technique local) convoqué ce jour pour avaliser le volet emploi du PLF 2018 qui supprime à la DGFIP 1600 emplois au plan national. C'est égal à 97% des suppressions d'emplois de fonctionnaires alors que la DGFIP (Direction Générale des Finances Publiques) représente moins de 6% des effectifs de la Fonction Publique d'Etat.
Ces suppressions vont se rajouter à celles des années précédentes, soit 46 suppressions en 5 ans et plus de 100 depuis 2000 (30 000 au plan national)! Un véritable plan social qui ne dit pas son nom !
Ce sont bien 13 emplois sur lesquels la directrice départementale va perdre la compétence .
Et ce ne sont pas les artifices déployés dans les documents préparatoires à ce CTL qui vont masquer la réalité ! Les transferts d'emplois proposés sont le signe que la direction locale n'aura bientôt plus la main sur nombre de missions dévolues à notre direction dont la sphère Ressources Humaines et le contrôle fiscal .
Les effectifs du département se réduisent comme une peau de chagrin.
A ce rythme là, la DDFIP de Haute-Loire a une espérance de vie limitée dans la configuration actuelle ! 2019 sera-t-elle l'année de sa fusion-absorption par un autre département? Ou faudra-t-il attendre que la destruction du réseau ait été menée à bien par de nouvelles fermetures de trésoreries, de fusions de services, de concentrations de missions? Tout cela bien sûr au détriment du service public et des besoins des usagers.
En cela, le programme « Action Publique 2022 » lancé par une circulaire du 1er ministre en date du 26 septembre 2017, va certainement y contribuer.
Son objectif déclaré est de réduire la dépense publique de 60 milliards d'euros dont une partie sera réalisée par la suppression de 120 000 emplois dont 50 000 dans la Fonction Publique d'Etat.
C'est dans ce but que les ministres et le Comité Action Publique (CAP) 2022 sont invités à proposer des transferts de missions entre les différents niveaux de collectivités, des transferts au secteur privé, ce qui, en bon français, s'appelle des privatisations et des abandons de missions.
La Fonction Publique de l'Etat est une fois de plus rendue responsable du déficit budgétaire,
Et c'est sous le prétexte fallacieux de faciliter la vie de nos concitoyens que le gouvernement dématérialise à tout va, ferme ou concentre les services publics et délègue au secteur privé des pans entiers de missions dévolues aux 3 fonctions publiques Etat, Territoriale et Hospitalière.
Même notre ministre Gérard DARMANIN (devant la commission des finances de l'assemblée nationale le 02/11/2017) ose affirmer que les collectivités territoriales les plus importantes peuvent se passer de la DGFIP ; il met ainsi à mal le principe juridique de séparation ordonnateur-comptable qui constitue un des socles de la République !
FO-DGFIP condamne fermement cette remise en cause qui ouvre la voie à un développement de toutes les combines financières et à la corruption.
Quant à la mise en œuvre prochaine du prélèvement à la source (PAS) et la suppression programmée de la taxe d'habitation, ces réformes ne peuvent que nourrir les inquiétudes car elles condamnent à terme les Services des Impôts des Particuliers.
Nos inquiétudes sont d'autant plus justifiées qu'un appel d'offres destiné à déléguer à une entreprise privée l'accueil téléphonique des contribuables dans le cadre du PAS vient d'être lancé par la Direction Générale. Cela constitue un désaveu sans précédent pour la déontologie, le dévouement et le professionnalisme des personnels.
FO-DGFIP, qui avait dès la départ alerté sur les risques d'abandon de tout ou partie de missions, est fermement opposé à cette mesure.
Les agents n'en peuvent plus d'être ballotés de réformes en réformes, de restructurations en regroupements de postes et de services avec la crainte de se voir imposé une mobilité fonctionnelle ou géographique.
En plus de la stagnation de leur pouvoir d'achat et des perspectives de carrières réduites, ils ne supportent plus le manque de considération dont ils font l'objet.
Le volet emploi du PLF 2018 présenté aujourd'hui va impacter directement le fonctionnement des services qui ne disposent déjà plus de marges de manœuvres.
Aussi, les élus FO-DGFIP voteront contre les 13 suppressions proposées ce jour et rappellent leurs revendications :
pas touche à nos statuts !
maintien de toutes les missions et structures existantes!
aucune suppression, aucune restructuration de service !
recrutement des emplois budgétaires à la hauteur des besoins !
arrêt immédiat des suppressions d'emplois à la DGFIP !