Jeudi 21 septembre 2017, à moins d’une semaine de la 1ère mobilisation contre la loi travail XXL, le nombre de militants rassemblés était toujours aussi important. C’est à nouveau près de 2 000 personnes qui s’étaient regroupées sur la place Cadelade, avant de défiler dans les rues du Puy.
En tête de la manifestation, on retrouvait un long cortège de jeunes lycéens et étudiants bardés d’autocollants des syndicats et arborant leurs drapeaux. Comme l’a dit l’une d’entre elles : « «lorsque je vois l’avenir que l’on nous réserve avec toutes les difficultés pour trouver du travail, je n’ai pas envie d’une loi où ce sera plus facile de licencier ».
Tout au long du défilé, on entendait scander parmi les mots d’ordre : « Retrait des ordonnances », « Macron, t’es foutu, les feignants sont dans la rue », « Ordonnances, Loi El Khomri, tout est pourri »…
Après un long trajet à travers la cité, les prises de parole ont eu lieu.
Pour la CGT, Pierre Marsein, Secrétaire de l’UD CGT 43, a dit : « les ordonnances empirent la loi Valls / El Khomri et détruisent le code du travail. Les ordonnances, les réformes en cours ou programmées sur le logement, l’assurance chômage, les APL, les retraites, la CSG, la suppression des emplois aidés forment un tout cohérent. Une cohérence de plus en plus libérale ». Puis, il ajoute : « Uni, notre camp social s’est battu collectivement, et nous avons amélioré nos conditions de travail et de vie, que ce soit en 36, en 45, ou en 68… et à chaque fois nous les avons fait reculer grâce au rapport de forces. Ce qui était possible hier l’est encore aujourd’hui ».
Quant à l'Union Départementale FO, voisi l'intervention de son Secrétaire Général :
"Mes chers camarades,
L’Union Départementale FORCE OUVRIERE se félicite de la réussite de cette mobilisation d’aujourd’hui, après celle du 12 septembre. Elle montre que nous restons déterminés à exiger l’abrogation des ordonnances travail XXL, ordonnances de régression sociale inacceptable !
Un sondage publié hier fait apparaitre que 50% des Français approuve la mobilisation contre les ordonnances travail.
Ce n’est pas étonnant, nous n’avons aucune réponse à nos revendications mise à part les insultes du Président de la République.
L’ancienne DRH de chez Danone, aujourd’hui ministre du travail, en rajoute. Elle a annoncé que l’augmentation de 25% de l’indemnité de licenciement ne touchera que les salariés qui ont moins de 10 ans d’ancienneté.
C’est quand même bien peu cher payer toutes les nouvelles facilités offertes aux patrons pour licencier !
C’est quand même bien peu cher payer la mise en place d’un barème pour les dommages intérêts en cas de licenciement abusif !
C’est quand même bien peu cher payer la précarisation de tous les contrats de travail !
Oui cette loi a été écrite pour le MEDEF qui pourra contourner les syndicats via un référendum patronal pour mettre en place des accords de baisse de salaire, d’augmentation du temps de travail ou de mutations forcées.
Oui cette loi a été écrite pour le MEDEF qui a obtenu de pouvoir négocier avec des salariés non syndiqués dans les entreprises de moins de 50 salariés et de réduire le nombre des représentants du personnel et leur moyens d’action dans les autres.
C’est clair, nous sommes en état de légitime défense ! Si l’opinion publique est avec nous c’est que tout le monde est attaqué.
La hausse de la CSG pénalisera financièrement les retraités et nombre de salariés du public comme du privé. Elle remet aussi en cause le financement de la Sécurité Sociale, donc de nos droits à la santé.
Le point d’indice des fonctionnaires est bloqué, et de nouvelles purges de suppressions d’emplois sont prévues dans les services de l’Etat, de la Santé et des collectivités territoriales.
Plus de 150 000 emplois aidés risquent d’être jetés au chômage alors qu’ils accomplissent des tâches indispensables qui nécessiteraient au contraire des recrutements dans un cadre statutaire dans le public ou conventionnel dans le privé.
Et le gouvernement annonce de nouvelles attaques contre les retraites et l’assurance chômage.
Ce qui est à l’ordre du jour, c’est bien la construction du rapport de forces face à l’ensemble de ces projets. C’est pour cela que nous sommes dans la rue aujourd’hui et que nous soutiendrons toutes les initiatives qui vont dans ce sens.
Nous serons présents mercredi prochain dans le rassemblement intersyndical contre la mise au chômage des emplois aidés et leur embauche sous convention ou statut. Nous serons aux côtés de nos camarades retraités le 28 septembre.
Le 10 octobre nous serons aussi dans l’appel à la grève très large dans la fonction publique. Les problèmes posés : emplois, salaires et droits collectifs sont communs à tous les salariés.
Afin d’ancrer ces mouvements, nous appelons les syndicats à organiser des assemblées générales, des réunions avec les salarié pour s’informer, débattre et décider de l’action efficace pour amplifier le rapport de forces pour obtenir satisfaction sur nos revendications."