Mardi 12 septembre, c'était la première confrontation sociale pour le gouvernement avec comme pomme de discorde les ordonnances travail XXL. En Haute-Loire comme dans la plupart des départements de France, l'appel intersyndical rassemblait CGT, FO, FSU et Solidaires et même la CGC. Dès 10 h du matin, les premiers militants arrivaient par petits groupes place Cadelade. Au fur et à mesure l'évidence était là : l'appel à la mobilisation pour le retrait des ordonnances travail XXL avait été entendu.
En attendant le départ les plaisanteries allaient bon train entre militants des diverses organisations sur les propos du Président de la République à propos des fainéants, cyniques et extrémistes.
Mais dès que le cortège s'est constitué les manifestants ont pris conscience de leur force : "nous sommes près de 2000" . Ce chiffre est le même que le première mobilisation contre la loi El Khomri, cela présage bien de la poursuite de l'action.
Sous un nuage de drapeaux rouges aux couleurs de FO et de la CGT, la manifestation a emprunté Le boulevard du Breuil, puis la rue Chaussade pour terminer devant la Préfecture où les prises de parole des responsables syndicaux de la CGT, de FO, de la FSU et de Solidaires ont eu lieu.
Voici le discours prononcé par FORCE OUVRIERE :
" Mes chers camarades,
L’Union Départementale FORCE OUVRIERE est présente ici dans cette manifestation. C’est naturel et c’est normal.
Depuis 2013 nous avons combattu ensemble tous les retours en arrière sur le droit du travail : l’accord national interprofessionnel de 2013, la Loi Macron, la loi Rebsamen et bien entendu la loi El Khomri. Les ordonnances aggravent l’ensemble de ces textes.
Oui, la Commission Exécutive Confédérale de FORCE OUVRIERE a raison de considérer que nous sommes face à une régression sociale, en tant que telle inacceptable.
Oui la Commission Exécutive Confédérale a eu raison de décider que FORCE OUVRIERE voterait contre les ordonnances dans les consultations obligatoires.
Alors mes camarades, c'est bien sur les positions de notre confédération, contre ces ordonnances travail XXL que nous faisons grève et que nous manifestons aujourd’hui, pour exiger leur retrait et leur abandon !
C’est le patronat qui serait le grand gagnant si elles étaient mises en œuvre.
Les licenciements facilités et plus difficiles à contester,
des accords d’entreprises moins favorables que la loi ou que la convention collective,
un référendum patronal pour contourner les syndicats,
dans les petites entreprises des accords à la baisse signés sans les syndicats ce qui ouvrira la chasse aux syndicalistes,
des représentants du personnel moins nombreux avec moins de moyens :
le MEDEF a toutes les raisons de se frotter les mains.
Et ce n’est pas tout ! Le gouvernement s’attaque tous azimuts aux droits des salariés : blocage du point d’indice des fonctionnaires, suppressions de postes, licenciement des emplois aidés, hausse de la CSG et baisse des APL, privatisations.
Il annonce la couleur, demain il veut s’en prendre à l’assurance chômage, à la Sécurité Sociale, aux retraites et aux nationalisations.
Le programme de ce gouvernement, c’est poursuivre dans la remise en cause de tout ce qui a été conquis dans ce pays en 1936 et en 1945 et que le patronat n’a jamais accepté.
Ceux qui se sont attelé à cette tâche il y a quelques mois ont mordu la poussière. N’en déplaise au Président de la République, nous ne sommes ni fainéants, ni cyniques, ni égoïstes, ni pessimistes, ni extrêmes.
Au contraire, nous sommes déterminés et résolus pour nos revendications parce que nous défendons nos droits collectifs. C’est cela la véritable solidarité entre les salariés, entre ceux qui se lèvent le matin pour gagner leur croûte. C’est à l’opposé de la loi du plus fort, de la loi des dividendes, qui sont portées par les patrons du CAC 40 et par leurs serviteurs gouvernementaux, extrêmement cyniques.
Aujourd’hui 12 septembre nous reconstituons nos forces, dans l’unité d’action intersyndicale, et c’est une réussite. On ne peut pas en rester là.
Et bien oui mes camarades, quelle que soit l'organisation syndicale à laquelle nous appartenons, l'enjeu c'est bien de mettre à l’ordre du jour partout l'action unie et efficace pour le retrait de ces ordonnances, pour gagner sur toutes nos revendications."