Mercredi 1er février 2017, suivant l’appel national des organisations syndicales Force Ouvrière, CGT et SUD, les enseignants des 1er et 2nde degré de Haute-Loire étaient invités à se rassembler à 14h30 devant l’Inspection Académique du Puy pour réitérer le refus de voir se mettre en place l’évaluation des enseignants pour la rentrée 2017.
Répondant à cet appel, les enseignants et militants de Force Ouvrière étaient aux environs de 80 à s’être rendus sur place pour manifester leur désaccord contre ce projet ministériel et écouter les interventions des représentants du SNUDI-FO et du SNFOLC de Haute-Loire.
Ainsi, ils ont applaudi les intervenants lorsqu’ils ont rappelé les motifs de mécontentement et d’inquiétudes soulevés par ceux-ci, notamment lorsque :
- Guy Thonnat (FNEC-FP-FO) a _ entre autres _ dénoncé la volonté ministérielle de placer les enseignants dans leur ensemble dans une position de « stagiaires à perpétuité », soumis à des entretiens de type managérial comme ceux qu’ont subi en leur temps les employés de France Télécom (ou plus récemment de La Poste) conduisant à la vague de suicides qui s’en est suivie. Face à l’arbitraire introduit par cette « méthode » plus que contestable, en ce qu’elle place ces fonctionnaires d’Etat seuls face à leur hiérarchie et en but à de forts risques psycho-sociaux, il a rappelé la nécessité de dénoncer cela dans les CHSCT et de continuer à faire signer la pétition jusqu’à l’abrogation de ce projet. Comme en son temps le décret Châtel, lié également à l’évaluation des enseignants, avait été suite à la mobilisation abrogé par Vincent Peillon. En revanche, il a dit son regret de voir les autres organisations appelant sur le plan national, absentes aujourd’hui sur ce rassemblement départemental.
- Agnès Chichereau (SNFOLC) a insisté sur le rejet massif de ce projet d’évaluation avec plusieurs centaines de signatures sur au moins 17 établissements du 2nd degré (collèges, lycées) avec pour certaines des appels conjoints FO – SNES ou FO – CGT… selon les établissements. A travers ce projet, c’est aussi toute la réforme du collège qui est rejetée du fait d’une place de plus en plus mineure du disciplinaire mais en augmentation forte pour toutes les autres missions (liées à l’enseignement…) sous-entendant un phénomène de réunionite. Elle a tenu à rappeler que les collègues stagiaires sont déjà évalués avec cette nouvelle grille d’items et que les motifs de non-titularisation pour un certain nombre de ces enseignants « débutants » sont édifiants : « n’a pas montré suffisamment d’intérêt pour la réforme », « n’est pas présent dans l’établissement en dehors de ses heures de cours »…
- Vincent Delauge (SNUDI-FO) a rappelé les conséquences du danger majeur que représentait la nouvelle évaluation des enseignants, quand on rapproche ceci de la campagne de diffamation et d’accusations graves dont les collègues enseignantes et ATSEM de Vieille-Brioude ont été victimes. Il a fait le lien de cette affaire très politisée et médiatisée, également au niveau national, en ce qu’elle peut créer un précédent préjudiciable dans le cadre de cette nouvelle évaluation. Autant dire que dans le cadre des items 7 (« capacité des enseignants à coopérer avec les parents d’élèves et les partenaires extérieurs ») et 8 (« favoriser un climat propice aux apprentissages ») avec des situations de dénonciation, de lynchage des enseignants qui doivent gérer des enfants et des situations de plus en plus difficiles, elles auraient été plus que très mal jugées… D’où, la nécessité de continuer à les soutenir dans leur long combat et de lutter jusqu’à l’abrogation de ce projet ministériel.
- Jean-Marie Bayard (SNUDI-FO) a dénoncé la charte ou « règlement de bonne conduite » pour les professeurs à laquelle la municipalité du Puy souhaiterait soumettre les enseignants. Il a rappelé qu’en tant que fonctionnaires d’Etat, ceux-ci n’avaient pas à prendre d’engagement devant quelque collectivité que ce soit et qu’ils n’avaient à être jugés-sanctionnés que par leur hiérarchie. Il a évoqué la large adhésion à la campagne de signature de la pétition contre l’évaluation des enseignants avec à ce jour plus de 700 signatures recueillies ; signatures qui seront déposées auprès de l’Inspecteur d’académie lors de l’audience de cet après-midi. Audience au cours de laquelle, les délégués FORCE OUVRIERE ne manqueront pas de rappeler leur volonté de voir ce projet de décret RETIRE DEFINITIVEMENT.
NDLR : A été évoquée également au cours des interventions, le fait que ce rassemblement départemental (relayé devant de nombreux autres rectorats et inspections académiques sur le plan national) était un « premier tour de chauffe » avant l’appel à une manifestation nationale le 7 mars 2017, lancée par les fédérations de la Santé, de l’Action Sociale, de l’Enseignement et probablement de la Fédération des Fonctionnaires FORCE OUVRIERE ainsi que CGT et SUD.