Ce jeudi 8 septembre 2016 a eu lieu un rassemblement devant l’Inspection académique pour exiger l’abrogation de la réforme du collège. Une vingtaine de militants et d’enseignants du second degré étaient donc présents ce matin pour cette nouvelle journée d’action et à seulement une semaine de la rentrée scolaire, pour rappeler leur volonté de voir cette réforme abrogée.
Cette mobilisation a lieu dans des circonstances particulières, expliquait Agnès Chichereau, la secrétaire départementale du SNFOLC. En effet, les enseignants du second degré fortement mobilisés sur le sujet depuis l’année dernière et notamment en Haute-Loire le sont toujours. Mais avec désormais des « contingences techniques » qui font qu’ils doivent se débrouiller avec plusieurs contraintes de taille. Avec 4 ans de programmes (de la 6ème à la 3ème) changés d’un seul coup et sans manuels scolaires pour une majorité de disciplines pour pouvoir préparer leurs cours : leur charge de travail est donc colossale !
Certes, si contrairement à d’autres départements ou académies, la réforme du collège ne semble pas s’appliquer avec la même rigueur en Haute-Loire, c’est bien à mettre à l’actif de la forte mobilisation des enseignants contre cette réforme. Néanmoins, il y a tout de même eu des amputations horaires sur les dotations, des suppressions d’options et ce, en grande partie dans le secteur public. Quand la Ministre parle de « rentrée apaisée » et égalitaire dans les deux secteurs (public et privé), les chiffres parlent d’eux-mêmes nous confie la secrétaire départementale car : à la rentrée 2016, c’est – 43 élèves dans le public et + 60 dans le privé ! Et cette tendance s’inscrit dans une tendance lourde car entre 2012 et 2015, c’était déjà – 96 élèves dans le public contre + 102 dans le privé.
D’autre part, cette réforme du collège a déjà des conséquences cette année pour le lycée qui a vu ses moyens budgétaires revus à la baisse _ moins d’heures, donc plus d’effectifs par classe _ pour pouvoir abonder les différents collèges de Haute-Loire et surtout pour pouvoir « faire passer la pilule » de la réforme. Et cela sans compter l’annonce du président de la République qui fait craindre le pire pour FORCE OUVRIERE : « le lycée doit être maintenant la prochaine étape de nos réformes ».
Encore une fois, c’est toujours la même logique qui est mise en place au niveau national. Que ce soit dans le cadre de la réforme du collège comme pour imposer la Loi travail : ils veulent imposer des règles locales et d’autonomie partout contre les statuts nationaux (dans la fonction publique) et contre les conventions collectives (dans le secteur privé). C’est dans cet esprit que les enseignants poursuivront, avec les autres salariés du public comme du privé, la mobilisation le jeudi 15 septembre contre la destruction des statuts et des droits collectifs.