Ce mardi 26 janvier 2016, à 10h30 (place Cadelade) au Puy se sont réuni-e-s un peu plus de 600 manifestant-e-s à l’appel des fédérations nationales de fonctionnaires FO, CGT et Sud Solidaires, dont la moitié était représentée par le cortège de Force Ouvrière. Tou-te-s s’étaient mobilisé-e-s pour manifester totalement leur refus de voir détruire leurs droits à des conditions de travail décentes, à des droits découlant de conventions collectives, ainsi que toutes les libertés conquises par les luttes syndicales.
Dans le cortège FO, tous les secteurs du public, ou assimilés, étaient représentés : les Territoriaux, la Poste, la DGFIP, Education Nationale (1er et 2nd degré), Administration Pénitentiaire... A la Sécurité Sociale, dans la santé privée et l'action sociale, les fédération CGT et FO avaient lancé un appel pour cette journée et les camarades étaient présents. Des camarades du secteur privé sont venus en délégation (alimentation – métallurgie – chimie) ainsi que nos camarades retraités, victimes également de baisses de pouvoir d'achat. Il s'agissait de rappeler la solidarité interprofessionnelle dans la lutte commune pour les augmentations de salaire, contre l'austérité dans un contexte où le Code du travail est remis en cause.
Arrivé-e-s devant la Préfecture du Puy, les manifestant-e-s se sont rassemblées pour écouter les prises de parole des différents syndicats (dont nous produisons ci-dessous l’intervention du représentant FO), avant qu’une délégation soit reçue en audience par le Secrétaire Général de la Préfecture auquel elle a fait part de ses doléances et revendications.
Intervention de Roland Thonnat, pour Force Ouvrière :
« Chers camarades,
Vous avez raison vous qui êtes en grève aujourd’hui à l’appel des fédérations nationales de fonctionnaires FO, CGT et Solidaires ; des organisations syndicales nationales FO et CGT des organismes sociaux ; des organisations syndicales nationales FO de l’action sociale et de la santé privée.
Vous avez raison, vous les enseignant-e-s, notamment ceux-celles du secondaire qui manifestez à l’appel de 15 syndicats nationaux, notamment le SNFOLC, le SNETAA-FO, le SNES, SUD, CGT, SNALC, pour l’abrogation de la réforme du collège.
Vous avez raison, vous les fonctionnaires territoriaux, les fonctionnaires hospitaliers qui manifestez à l’appel des fédérations départementales de fonctionnaires FO, CGT, SUD mais aussi FSU.
VOUS AVEZ RAISON PARCE QU’IL FAUT QUE CA S’ARRÊTE !
Le gel du point d’indice des fonctionnaires pour la 7ème année consécutive qui aboutit à la baisse des salaires et traitements, il faut que ça s’arrête.
La réforme territoriale inspirée par Charles Maurras, voulue par MAASTRICHT et appliquée par le gouvernement VALLS-HOLLANDE, aboutit au démembrement de la République, au retour aux anciennes provinces.
Elle aboutit à la destruction du statut de la Fonction Publique remplacé par une déréglementation tous azimuts qui frappe de plein fouet les fonctionnaires, introduit la mobilité géographique forcée, les centaines de suppressions de postes pour l’Auvergne et détruit les services publics remplacés par des officines municipales, voire privées.
La réforme territoriale, c’est aussi la création de super communautés de communes qui conduisent au transfert autoritaire de centaines de personnels des municipalités aux communautés de communes comme c’est le cas au Puy depuis le 1er janvier entraînant aussi pour les agents, de la mobilité forcée, des suppressions d’emplois prévisibles et des baisses probables d’indemnités.
La réforme hospitalière de Mme Touraine, c’est dans la droite ligne de ce qu’avait commencé le gouvernement précédent, l’accentuation du regroupement obligatoire des hôpitaux et surtout la tutelle financière sur les soins hospitaliers allant jusqu’à contraindre les médecins hospitaliers à prescrire en fonction du budget alloué, toujours en baisse d’ailleurs, et non plus en fonction de l’état de santé des patients.
La réforme du collège, c’est le transfert de l’Éducation Nationale aux collectivités locales puisque dorénavant 20% des enseignements seraient décidés par le conseil d’administration de chaque collège.
C’est la même chose que la réforme des rythmes scolaires dans le 1er degré. C’est la même logique que la Convention signée entre le Rectorat et le Président des Maires de Haute-Loire qui confie en fait à ces derniers, le soin de fermer les écoles. C’est la même chose que toutes les réformes entreprises dans l’Éducation Nationale qui visent à détruire l’école de la République en maltraitant les enseignant-e-s et les élèves.
TOUT CELA, IL FAUT QUE CA S’ARRÊTE ! IL FAUT METTRE CE GOUVERNEMENT HORS D’ÉTAT DE NUIRE !
Alors certes, les HOLLANDE – VALLS – LEBRANCHU – VALLAUT BELKACEM – TOURAINE ont des commanditaires.
Le premier d’entre eux, c’est M. CATTAZ du MEDEF, celui qui s’est réjoui de percevoir via le pacte de responsabilité de M. HOLLANDE & VALLS, 41 milliards de fonds publics, 41 milliards détournés par le gouvernement qui ont abouti à 0 création d’emplois.
Et puisque ça marche, puisque les HOLLANDE – VALLS sont à genoux devant lui comme aucun gouvernement ne l’a été depuis plus de 50 ans, M. GATTAZ y retourne. Avec son copain MACRON, ils ont décidé de s’en prendre maintenant au Code du travail.
Et déjà VALLS annonce qu’il pourra être dérogé au calcul annuel de la durée de travail, remplacé par un calcul sur des périodes multi-annuelles.
Et le même premier ministre annonce que bien sûr, il maintient les 35h, mais qu’il pourra y être dérogé tout de même si des accords interviennent entre les patrons et certains syndicats au niveau des entreprises, là où les patrons peuvent faire le chantage à l’emploi.
D’ailleurs le gouvernement les a trouvés, ses syndicats à la botte, toujours prêts à tout signer pour les patrons, contre les salariés. D’ailleurs, hier, Laurent Berger secrétaire de la CFDT trouvait les propos du premier ministre très positifs.
Comme la CFDT, l’UNSA, et il faut malheureusement le dire, avec les responsables nationaux de la FSU, ont trouvé très positif le PPCR (Parcours Professionnel des Carrières et Rémunérations) qui entérine le blocage du point d’indice et supprime les réductions d’ancienneté. D’ailleurs, bien que minoritaire de leur point de vue, le gouvernement a décidé de s’asseoir sur ses propres règles et veut appliquer ce Protocole pourtant avorté.
Mais il est vrai que nous avons à faire à un gouvernement pour qui le respect de la démocratie est un luxe inutile. Il vient encore de le prouver en prolongeant l’État d’urgence et surtout en faisant condamner 8 syndicalistes de GOODYEAR à 9 mois ferme de prison. Ces syndicalistes doivent être relaxés.
Alors oui, il faut arrêter ce gouvernement de « va t’en guerre » non seulement contre les peuples, mais aussi en guerre contre les fonctionnaires, contre tous les salariés.
C’est pourquoi FORCE OUVRIÈRE, vient de le réaffirmer, l’heure est à la préparation de la grève interprofessionnelle.
Face à ce gouvernement, le seul état d’urgence qui vaille, c’est l’état d’urgence syndicale. Avec votre présence aujourd’hui, le moment est venu de redresser la tête ».