La loi MACRON permet dorénavant aux maires d'autoriser 12 dimanches d'ouverture dans l'année. En ce mois de décembre, les municipalités de Haute Loire nous sollicitent donc pour fixer le calendrier de ces ouvertures l'an prochain. C'est déjà le cas du Puy en Velay, de Brives Charensac et de Vals près le Puy.
Pour ces trois communes, la position est identique, elles proposent d'en rester à 5 autorisations par an. Même si ce n'est pas l'intégralité de la régression sociale votée par la majorité, l'Union Départementale a tenu à faire connaitre à ces communes les raisons de son opposition intégrale à ces ouvertures. Voici le texte du courrier qui leur a été adressé :
Monsieur le Maire,
Dans votre courrier du 30 novembre dernier, vous sollicitez la position de notre organisation syndicale concernant l’ouverture dominicale des commerces de votre commune.
A compter du 1er Janvier 2016, la loi dite « Macron » vous permettrait d'autoriser 12 dimanches d'ouverture par an.
Une telle mesure remet formellement en cause la vie familiale, personnelle, culturelle et associative des salariés. Face aux conséquences négatives des ouvertures du dimanche pour les conditions de vie des salariés du commerce on peut légitimement s’interroger sur l’opportunité d’une telle décision, car en fait de quoi s’agit-il ?
S’agit-il de répondre aux attentes des clients ? Ceux qui utilisent cet argument s’appuient sur des sondages d’opinion. Force est cependant de constater que les organisations de consommateurs ne sont pas demandeuses d’ouvertures supplémentaires le dimanche.
S’agit-il de relancer la consommation? Celle-ci dépend du pouvoir d’achat des consommateurs et non des plages d’ouverture des magasins. On peut donc estimer qu’une modification de ces horaires entraînera des déplacements de clientèle sans augmentation du volume d’achats.
S’agit-il de favoriser des créations d’emploi dans ces secteurs ? Aucune entreprise n’annonce de tels effets positifs, au contraire, cette mesure mettra en péril le petit commerce artisanal.
Quant au volontariat, compte tenu du marché de l’emploi actuel et des pressions exercées pour signer un tel document, les salariés n’auront pas le choix de dire non.
Pour l’ensemble de ces raisons l’Union Départementale FO s’oppose à cette mesure, qui aggraverait la précarité des salariés.
Nous avons bien noté que vous envisagiez de proposer à votre Conseil Municipal de n'autoriser que 5 ouvertures dans l'année - ce que vous faisiez jusqu'alors - et nous apprécions positivement que vous n'envisagiez pas d'utiliser intégralement les nouvelles possibilités qui vous sont données.
Nous voudrions toutefois vous faire remarquer que dans le pays, comme par exemple dans la plupart des villes de l'Ouest de la France, les demandes d'ouvertures dominicales sont systématiquement refusées par les mairies.
Il n'est donc pas impossible de faire de même pour une municipalité.
C'est pourquoi, comme nous l'avons fait dans le passé à chaque fois que vous nous avez sollicités, nous continuons à formuler un avis négatif à toute ouverture exceptionnelle des commerces le Dimanche.
Nous vous remercions de nous avoir interrogés et nous espérons que vous voudrez bien prendre en compte nos arguments. Notre organisation syndicale et tout à fait disposée à s'en entretenir avec vous si vous le souhaitez.
Recevez, Monsieur le Maire, nos respectueuses salutations.