140 militants syndicaux de l’UDFO se sont rassemblés, ce mardi 22 septembre 2015, au Puy, lors d’un Conseil départemental placé sous le signe du combat et de la résistance, face aux agressions subies de toutes parts par la classe ouvrière…
Il a été aussi l’occasion de renforcer les liens ainsi que la nécessité d’action collective public-privé de tous les secteurs d’activités, dans la continuité du mouvement de grève interprofessionnelle impulsé le 09 avril 2015.
C’est dans cet esprit de poursuite de la lutte pour la préservation de leurs droits et contre toutes les lois antisociales et liberticides que l’UDFO 43 a tenu à accueillir, pour ce rassemblement, Frédéric Souillot nouvellement élu au Bureau Confédéral et pour l’occasion Président d’honneur de la réunion altiligérienne.
Ce Conseil départemental s’est tout d’abord ouvert sur quelques rappels fondamentaux, de la part du Secrétaire Général de l’UDFO 43 – Pascal Samouth, ayant trait à la vie démocratique tant de notre république que de notre organisation syndicale et rappelant l’importance de la notion de MANDAT… surtout à une époque où beaucoup voudrait tenter de passer outre.
Au plan national, le développement et la vitalité de FO se confirment avec les dernières élections professionnelles de décembre 2014 (1ère place dans les 3 versants de la Fonction publique et 2nde place dans la Fonction publique territoriale et dans la Fonction publique hospitalière). Sur le plan départemental, développement également dans un certain nombre d’entreprises privées et dans le logement social (élus FO à l’AFOC).
Cette force d’appui est d’autant plus importante que depuis l’année passée, le gouvernement a décidé d’accélérer et de durcir le ton contre l’ensemble des salariés de tous les secteurs (volonté de généraliser le travail du dimanche, de faciliter les licenciements, d’entraver la justice prud’homale…).Exemple, avec la régionalisation, ce ne sont pas moins de 2000 emplois publics et privés qui sont menacés de disparition pure et simple à Clermont Ferrand, du fait de la perte des fonctions liées au siège de la Région (administrations, pôle emploi, Carsat…). La réforme territoriale, c’est ni plus ni moins que la mise en concurrence des régions entre elles (accentuation des inégalités, aggravées par « toujours plus de déréglementation » orchestrée par des préfets préfigurateurs, la Loi Macron, Rebsamen…)
Des mesures réactionnaires, d’une ampleur jamais vue jusque là auxquelles il faut faire barrage en organisant partout où c’est possible et sur des revendications claires, l’action commune et intersyndicale (FO – CGT - SUD Solidaires – FSU). Dans ce sens, plusieurs actions intersyndicales ont été menées : rassemblement d’une cinquantaine de militants devant le Conseil des Prud’hommes du Puy le 17.01.2014 contre la loi Macron ; grève interpro du 09.04.2015 (manifestation sur Paris à l’appel de 4 organisations syndicales). Ou encore, quand cela a été possible, avec un prolongement sur le département (action commune FO – CGT) lors du défilé du 1er mai, lors des grèves dans l’enseignement (19.05.2015, contre la réforme du collège), de la santé (en juin 2015), en soutien au PEUPLE GREC (02.07.2015) et contre le travail du dimanche (début juillet 2015).
A partir de là, s’est constitué un « axe de résistance et de combat » de la part de FO qui doit permettre de combattre toutes ces lois scélérates et l’une des plus graves : la remise en cause du Code du travail, par la loi Macron et le rapport Combrexelle. Et pour cela, lutter contre le gouvernement, les patrons devient une urgente nécessité et donc aussi contre leurs soutiens plus qu’actifs personnalisés par la CFDT.
Pas d’autre choix que de très vite, faire bloc et barrage contre eux car c’est le principe du syndicalisme libre et indépendant qu’ils combattent, c’est-à-dire l’existence même de la Confédération… CGT-FO. Pour la battre en brèche, ils frappent fort : remise en cause du statut des fonctionnaires, gel du point d’indice… pour le public ; remise en cause du principe de faveur, de la hiérarchie des normes, des accords de branches, des conventions collectives… pour le privé... et les retraites complémentaires, pour tout le monde.
Tout ceci impose par conséquent à FO un devoir de sensibilisation le plus large possible, à travers une campagne de mobilisation des adhérents et militants pour les arrêter… car nous n’avons pas d’autre choix que le rapport de force en BLOQUANT LE PAYS !!!
Cet appel explicite à la préparation de la grève générale a eu le mérite d’insister sur le fait qu’elle doit être construite secteur par secteur, branche par branche… afin de stopper le gouvernement dans ses projets d’austérité suicidaire pour les salariés. Il a été relayé par tous les intervenants présents à ce Conseil départemental… en voici quelques commentaires autour de la bataille à mener.
« Il faut prendre conscience de la misère sociale dans le département et des expulsions qui constituent un problème majeur, chez nous! »
Jean-Luc Issartel (AFOC 43) : l’important à retenir pour le combat de FO en faveur du logement social, c’est le travail de tous les jours dans les instances, que ce soit le CA du Foyer Vellave comme dans celui de l’OPAC HLM (dans lesquels FO a gagné un siège aux dernières élections de décembre 2014) pour veiller au respect de l’attribution des logements, des appels d’offre et qu’il soit aussi tenu compte des droits des locataires. Et, en la matière, il y a plus qu’urgence car dans le département, le problème des expulsions est énorme et demande une vigilance de tous les instants.
"Cet été, le ministère du Logement et Bercy ont annoncé la création du fonds national de mutualisation des aides à la pierre. Cette décision a suscité de vives réactions de la part de l'AFOC et des bailleurs sociaux, qui craignent une coupe pure et simple de ces aides. Depuis le début de cette annonce, l'AFOC l'a dénoncé au dernier Conseil d'Administration de l'OPAC de la Haute-Loire. "
« Le rapport Combrexelle dit que pour signer des accords, en France, on est bons mais que sur le plan quantitatif… pas sur le plan qualitatif : traduction, favorisons le syndicalisme rassemblé qui signera tout ce qui se présentera ! »
Michel Pinatel (Métallurgie) : grave problème avec le rapport Combrexelle, remettant en cause la hiérarchie des normes donc l’application du Code du travail et des conventions collectives. Le rapport met en avant le manque de qualité des accords signés par les confédérations jusqu’à présent : ceux-ci n’apportent pas suffisamment de levier pour la compétitivité des entreprises, traduisez : « que le taux d’exploitation des salariés n’est pas suffisant et qu’il faut l’augmenter » ! Il faut donc changer de niveau de négociation pour contourner notre confédération et nos fédérations. La solution : abaisser la négociation au niveau de l’entreprise. Si ce rapport est appliqué, les accords d’entreprise auront force de loi. Il faut être particulièrement vigilant car la CFDT, des « syndicats-maison » ou des référendums d’entreprise veilleront à ce que cette déréglementation totale s’applique. Si ce rapport est appliqué, notre confédération perdra toute influence dans la négociation collective, chaque accord national pouvant être remis en cause par des accords d’entreprise. Il faut bien être conscient qu’il s’agit d’une attaque frontale contre notre confédération, contre son existence même. C’est maintenant qu’il faut réagir contre ces attaques. Nous devons nous préparer à la grève générale interprofessionnelle.
« La réforme du collège détruire l’école de la République et son principe d’égalité ! 5000 collèges, 5000 choix d’enseignement différents, qui peut croire que cela profitera aux personnels et aux élèves ? »
Agnès Chichereau (Enseignement – 2nd degré) : les conditions de rentrée ont été plus que problématiques avec pour exemple, la pénurie de professeurs de français, la multiplication des services partagés sur des communes non limitrophes… mais aussi la bagarre engagée (avec dépôt de préavis de grève) sur le collège Lafayette pour obtenir l’ouverture d’une cinquième classe de 6ème. C’est aussi et rappelé par la grève du 17.09.2015, le refus de l’autonomie des établissements, de la territorialisation de l’école et de la baisse des enseignements disciplinaires, de même que celui du temps de présence allongé dans l’établissement et la formation-formatage pour l’application de la « bonne réforme » détruisant au passage 400h sur les 4 années de formation des collégiens (soit, ½ année en moins). C’est aussi le ras-le-bol enseignant face au déni de grève et de démocratie (publication du décret de la ministre le jour même de la grève du 19.05.2015) ; le refus de voir la destruction de l’école républicaine et de l’égalité de traitement… Et parce qu’à force de discuter avec les collègues, ceux-ci s’aperçoivent des problèmes similaires vécus dans le système privé, il faut donc appeler à la grève générale.
« La territorialisation, les transferts-fusions à l’échelle de la grande région, c’est la mort programmée des fonctionnaires de la DGFIP et par là-même, de la progressivité de l’impôt républicain ».
Jocelyne Limagne (DGFIP) : les attaques contre le statut, l’abandon des missions… sont ressenties aussi violemment que dans les autres secteurs ; mais, c’est d’abord et avant tout la réforme territoriale qui menace l’existence même de ce corps, par le décret du 17.05.2015 et la « charte de déconcentration », qui donne aux préfets préfigurateurs la possibilité de fusionner, restructurer plus encore… de trésoreries. Avec des transferts, des redirections vers le Puy_ déjà bien surchargé _ et des ouvertures au public de plus en plus réduites à peau de chagrin, la situation ne va faire qu’empirer. Autre « fausse bonne idée » du gouvernement, le prélèvement à la source est considéré comme plus pratique et indolore pour le contribuable, mais l’idée qui se cache derrière, c’est encore et toujours la réduction des dépenses publiques… de même, c’est aussi une belle occasion de remettre en cause la « progressivité de l’impôt » (donc républicain), pour mettre en place un « impôt proportionnel ». Côté postes, c’est 6 en moins pour 2015 et probables, 10 en moins pour 2016, avec déjà une réduction de 18% de frais de fonctionnement pour cette année. Avec le PPCR (plan professionnel de carrière et de rémunération de Marie-Lise Lebranchu), c’est la fin du statut… plan que FO a refusé de signer ! Rien n’est possible sur le plan individuel, pas plus que catégoriel, c’est donc la grève interpro qui doit être préparée.
« Notre lutte pour défendre nos accords et conventions collectives, c’est la garantie de conditions de travail correctes ! Laisser Macron les pulvériser, c’est se faire hara-kiri… et ça je refuse de le laisser faire…»
Bernadette Tavernier (Hôpital Sainte-Marie) : 6 dossiers ont été gagnés aux Prud’hommes (mais déjà à cause de Macron, l’indemnisation ne porte plus que sur 3 ans au lieu de 5). Sinon, dans notre secteur, nous travaillons avec la Convention 51 et l’accord d’entreprise 73, encore plus favorable au droit syndical et individuel (ex : 13 jours fériés, pas de décompte des congés annuels pour arrêt de travail inférieur à 3 mois, pas de jour de carence…). Pourtant, en 2011, il y a eu tentative de l’employeur pour dénoncer cet accord, mais la lutte a permis malgré des conditions difficiles devant le siège social de le maintenir. Et là, avec le rapport Combrexelle, il est prévu qu’un accord ne soit valable que 4 ans… ce qui voudrait dire ensuite se remobiliser pour lutter contre des suppressions de postes, l’augmentation des économies à réaliser… Déjà qu’il y a de plus en plus de postes déqualifiés, une insuffisance en personnel pour faire face à la charge de travail, un chantage à l’absentéisme lié aux conditions de travail infernales… la loi donnerait encore aux patrons la possibilité de détruire ce que les organisations syndicales dont FO ont gagné : eh bien, pas d’accord ! L’appel à la grève générale et interpro avec de vrais syndicats est nécessaire.
« FO Alimentation s’est mobilisé contre le travail du dimanche; et ce dans l’intérêt de tous les salariés. Si on rate le coche, demain ce sera tout le monde qui sera concerné ».
Michelle Leyre (Alimentation 43) : de nouvelles implantations FO ont récemment vu le jour dans le département (à la Française de Gastronomie – Brioude avec majorité des sièges à FO et aux Salaisons du Lignon, là aussi majorité des suffrages). Côté mobilisation, FO alimentation a été présente lors du 09.04.2015 sur Paris et contre le travail du dimanche (pour empêcher, l’ouverture 12 dimanche dans l’année et à Auchan, tous les dimanches de l’été). Face à un gouvernement qui voudrait rayer d’un trait de plume, 150 ans de luttes sociales et à la CFDT qui accompagne tout, FO avec la CGT a dit « non ». Le travail du dimanche a été évidemment présenté sur la base du volontariat, mais c’est un leurre avec à la clé : chantage et peur du chômage… Ce qu’ils veulent, c’est revenir au contrat individuel et dégommer tout le reste trop protecteur… C’est fort de tous nos refus face à cette déréglementation, qu’il faut continuer l’action et la base de discussion avec la CGT pour l’appel du 08.10.2015… jusqu’au BLOCAGE DU PAYS QUI RESTE NOTRE SEUL MOYEN D'ACTION.
"Tout est lié : rythmes scolaires – réforme territoriale – loi Macron – atteinte au code du travail – inversion de la hiérarchie des normes… c'est la grève qui est à l'ordre du jour"
Roland Thonnat ( Enseignement – 1er degré) : Pour rebondir, je dirai que les gouvernants ne font pas de différence entre les « salariés » de la Fonction publique et ceux du privé : il faut tout niveler par le bas, ce qui met à l’ordre du jour l’action interprofessionnelle. Or si l’on regarde ce qui se passe, ce sont les confédérations syndicales qui sont aujourd’hui sur la sellette. Je me livrerai à un petit rappel historique. Contrairement à ce que j’entends ici ou là, en 1940 Pétain n’avait pas interdit les syndicats mais, à travers la charte du travail, il avait interdit les Confédérations… la CGT, que FO continue aujourd’hui.
Avec la marche à la mise en place de la nouvelle région (dont le nom reste incertain ARA ? AURA ? même si cela préoccupe beaucoup les « décideurs »), le préfet préfigurateur basé à LYON a convoqué les organisations syndicales, non pas pour discuter, voire négocier, mais pour leur expliquer comment la nouvelle région va se mettre en place. Des 3 réunions qui ont déjà eu lieu, il en ressort des compte-rendu qui à aucun moment ne laissent la place à l’expression des organisations syndicales, mais qui par contre insistent sur le fait qu’elles ont bien participé même lorsque nous avons quitté la salle lors de la réunion de juin en entraînant avec nous la CGT…
C’est une remise en cause permanente des règles élémentaires de la démocratie. Mais la constitution de ces nouvelles régions constitue en soi un déni de démocratie.
Ainsi, il faut rappeler qu’il y a 3 ans un référendum a été organisé en Alsace pour questionner les citoyens sur la mise en place d’une nouvelle région, sur l’édification d’un code du travail régional dérogatoire. Majoritairement les citoyens ont repoussé ces projets. Et pourtant, c’est précisément ce qu’est en train de mettre en place ce gouvernement contre la volonté du peuple à commencer par les salariés.
De même, il faut par exemple rappeler qu’en 2014 le gouvernement publiait un décret qui permet dans son article 10 aux préfets des nouvelles régions de déroger à la loi républicaine, des décrets et arrêtés de la République. Ce fonctionnement qui échappe à tout contrôle populaire, à tout contrôle des élus du peuple fait froid dans le dos. C’est une nouvelle société basée sur des pratiques totalitaires qu’ils sont en train de constituer. Bien entendu, seuls les syndicats qui, à l’image de l’UNSA ou de la CFDT, collaborent, auraient leur place dans ces nouvelles dispositions.
Pour la petite histoire, lors d’une de ces réunions, le préfet préfigurateur a déclaré que « Lyon sera une locomotive pour l’Auvergne, et en particulier pour le Cantal » qui est le département le plus excentré : à 6 heures de route de Lyon… en été ! Je lui ai fait remarquer que pour faire rouler une locomotive, encore fallait-il qu’il y ait des rails, ce qui n’est pas le cas entre Aurillac et Lyon. Le préfet, un moment déstabilisé, ne s’est pas démonté et il a expliqué qu’il appliquerait la loi MACRON qui transfère aux sociétés privées de bus, les compétences de la SNCF ! C’est symptomatique des buts poursuivis par la réforme territoriale.
Et, pour la 3ème réunion, le dialogue social a été organisé, via une visioconférence pour les organisations syndicales d’Auvergne, parce qu’il parait que c’est plus moderne…. C’est surtout se foutre de la tête des salariés que de traiter de cette manière les organisations syndicales.
Toutes les réformes contre le statut, le Code du travail, aboutissent à tout mettre par terre et à remettre en cause la hiérarchie des normes dans le privé mais aussi dans le public, appuyé en cela par la réforme territoriale.
Dans l’Education nationale, jusqu’à peu, l’école publique était gratuite, tout le matériel était fourni ; maintenant avec les « rythmes scolaires », ce sont les activités payantes qui sont en train d’être mises en place, c’est donc la privatisation qui s’installe et la disparition programmée de l’école de la République. En Haute-Loire, la tentative de mise en place de la convention triennale « élus-Rectorat » s’inscrit dans ce processus ! En résumé, les maires seraient « associés » aux décisions de fermeture des postes et les écoles, alors qu’avant ils manifestaient aux côtés des enseignants, des parents… Mais bien sûr, ils ne détiendraient même pas les cordons de la bourse en termes de nombre de postes. Le projet de convention est une tartufferie qui n’a qu’un objectif : regrouper les écoles autour des 22 collèges de Haute- Loire.
Alors les personnels réagissent. C’est ce qui s’est exprimé lors de la grève du 17 septembre pour l’abandon de la réforme du collège, comme les camarades l’ont expliqué avant moi. Et l’affaire est loin d’être finie !
Alors c’est dans ce contexte que la ministre de la Fonction Publique a proposé aux organisations syndicales de signer un accord sur les parcours professionnels et les carrières et rémunérations (PPCR). Ce projet d’accord aboutit au fait que les signataires avalisent le blocage du point d’indice, la remise en cause de garanties statutaires en échange de quelques augmentations indemnitaires pour quelques catégories de personnels très minoritaires. C’est un marché de dupes. D’ailleurs, FORCE OUVRIERE par l’intermédiaire de l’UIAFP FO a annoncé hier qu’elle ne signerait pas, cette décision ayant été prise à une majorité écrasante. Soulignons que dans le même temps, la FSU au bout du 3ème scrutin, et à une voix près, a décidé de signer cet accord scélérat.
Alors, la question est posée de ce qu’il faut faire et avec qui pour bloquer cette offensive qui atteint tous les sommets et qui met en cause l’existence même des organisations syndicales confédérées.
Je rappelle qu’en 1995 le mot d’ordre fédérateur c’était : « retrait du plan Juppé-Notat », Notat était à l’époque la secrétaire de la CFDT. En 2015, compte tenu de l’adhésion de la CFDT aux orientations gouvernementales, le mot d’ordre n’est-il pas : « assez des plans Hollande-Berger » sur le code du travail et le statut de fonctionnaire. En tout cas, c’est sur ces revendications que l’accord a été réalisé le 8 octobre prochain au plan départemental.
Oui la question qui est posée est bien celle de la grève interprofessionnelle. Les décisions prises par notre confédération peuvent être des points d’appuis. Cependant il est nécessaire de mon point de vue de mettre la question de la grève en discussion dans les entreprises et les services. C’est ce que nous allons faire chez les instituteurs de Haute-Loire en particulier contre le projet de convention. Mais c’est cette question qui est posée partout. Il faut les arrêter.
«La déréglementation est en train de tuer aussi la santé privée ! Stop, ça suffit ! Retour à de vraies formations professionnelles, de vraies qualifications… »
Christophe Exbrayat (santé privée 43) : Stop à la déréglementation et non au rapport Combrexelle qui va réduire nos droits sur les accords d'entreprise en vigueur ! « Oui » au maintien des usages souvent en place dans le secteur médico-social (sur le temps de travail, le repos, les fériés …).
L’UNIFED a dénoncé l'accord sur la formation professionnelle, ce qui va réduire considérablement les droits à la formation continue dans les CCNT 51 (Convention collective nationale de travail) et 66 au CHRS ect (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale) dans les établissements, ce sera une baisse de 20% du temps en moins pour la formation professionnelle continue. Le dispositif CPF (compte personnel de formation) n’est pas suffisant et on sent bien la mainmise des employeurs sur tous les fonds destinés à la formation professionnelle. FO n’a pas signé cet accord et fait valoir son droit d'opposition, et sur ce point, nous avons bien été les seuls.
Concernant les complémentaires-santé, une réunion d’information aura lieu à l’UDFO 43, le 05.10.2015. Pour la santé privée, l’obligation des employeurs de mettre en place une complémentaire santé dans nos établissements n'a pas de financement, la variable d'ajustement sera prise sur la masse salariale et le prix de journée des résidents : quelle Honte ! Mais où sont passées nos cotisations !
Notre syndicat appelle les confédérations à prendre les mesures nécessaires jusqu'à obtenir un appel à la grève générale et interprofessionnelle !
« L’existence même des UL – UD et Confédérations est menacée à terme. Pour preuve à Brioude, c’est – 50% de subvention de la part de la mairie et l’an prochain plus rien. Salariés du public et du privé, on est tous logés à la même enseigne : il faut réagir !»
Guy Thonnat (Enseignement – 1er degré) : concernant l’UL de Brioude, cette année la moitié de la subvention municipale a été retirée mais dans le même temps le courrier informe du « maintien de son existence » (étrange !) et pour 2016, ce sera « zéro subvention » ! De la même façon, les Confédérations sont dans « l’œil du cyclone »… quid à terme de leur existence et leur droit à disposer de locaux !? A l’UL, de plus en plus de délégués du personnel des boîtes privées viennent pour se renseigner et font le lien avec les conséquences de la déréglementation dans les autres secteurs. Dans un certain nombre de boîtes privées du Brivadois (ex : Aubrilam, Ciel…), la Direction a « fait naître » des sections syndicales CFDT spontanées… pour trouver un relais dans l’entreprise sur la base des Accords de Bercy (2008) ! A travers toutes ces discussions, entre public-privé, on sent que les gens sont prêts à se battre pour défendre le Code du travail et donc à élargir le mouvement… en interpro.
« Renforcement des Territoriaux, aux dernières élections et par l’arrivée de nouveaux secteurs… mais pour autant de nombreuses et vives inquiétudes subsistent, en particulier chez les agents des lycées avec la future grande région : quid de leur avenir ? »
Jérôme Delaigue (Territoriaux 43) : ce syndicat regroupe plusieurs secteurs (ex : présent au SAE, Eaux du Velay, Com d’agglo, diverses petites communes du département, agents des collèges et lycées…) et il est passé en peu de temps de 30 à 70 personnes. Pour les agents des lycées, de nombreuses réunions ont eu lieu pour évoquer la fusion des deux régions mais rien de très précis à ce jour n’en ressort... sauf un sentiment de « panade » ! Par contre, un combat pour l’égalité de traitement des agents, pour les 2 parties de la nouvelle région, va beaucoup nous occuper car ceux de Rhône-Alpes perçoivent une prime de 1 500 euros (équivalent d’un 13ème mois) contrairement à ceux d’Auvergne. Le problème, c’est qu’avec des élections professionnelles en permanence dans les différents secteurs du syndicat, notre énergie est bien moins mobilisée pour le quotidien et le terrain. Autres points d’actualité locale, en bref, c’est la nécessité de construire la représentation FO sur la ville d’Yssingeaux, pour tenter de gagner des sièges aux prochaines élections. Autrement, après le passage des pompiers à FO au plan national, ceux du 43 avec qui on a des contacts, devraient rejoindre FO Territoriaux. Côté Conseil régional, FO est aussi présent mais mesure bien l’inquiétude des collectivités face à l’avenir. L’occasion est aussi donnée de remercier toute l’équipe des Territoriaux pour l’aide apportée en diverses circonstances : déménagement de l’UD, soutien à la grève des éboueurs… et enfin, appel aussi de la section à la grève interpro.
« MSD-La Vallée devenue Fareva-La Vallée par rachat-fusion, c’est en résumé : un PSE, des inquiétudes sur les droits des nouveaux embauchés… et que dire du CHSCT dont les décisions sont balayées par le repreneur au nom de la rentabilité… et en dépit de la santé des personnels… »
Lionel Mouilhade (MSD-Fareva) : pour faire simple dans ce dossier compliqué, on est passé d’ une société internationale à une société par action simplifiée. Petit rappel : Septembre 2013, Merck annonce vouloir se séparer du site MSD-La Vallée ; 2014, annonce d’un repreneur (sous-traitant du groupe) avec Fareva et au passage, PSE entraînant la perte de 50 CDI (avec départ en préretraites… et des conditions plus qu’acceptables, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un grand groupe, donc avec beaucoup de moyens). 2015, investissement de Fareva de 25 millions (dont 17 à la charge de Merck) et avec rachat du site pour 1 euro ! Ce sont bien toujours des produits Merck mais fabriqués par Fareva, qui avec l’assurance pendant 5 ans de pouvoir produire pour le groupe ou d’avoir un budget de fonctionnement « garanti », qui peut donc envisager une rentabilité nette et immédiate. Avec le rachat par Fareva, c’est aujourd’hui plus que 125 CDI avec toujours plus de rationalisation demandée, des garanties hypothétiques sur le maintien des acquis… Pas seulement ici, car on voit bien ce qui se profile dans le groupe Merck, et dans la branche pharmacie entre autres, c’est la volonté de racheter tous les sites de Pfizer et de s’installer aux USA. Dans le nord, autre exemple, Merck se sépare de son site d’Hérouville (350 salariés), avec préparation d’un PSE… et comme par hasard avec un site Fareva, pile en face du site MSD. Pour le site de La Vallée, la crainte est à deux niveaux : quid de la différence entre les « anciens MSD » et l’embauche des « nouveaux Fareva » au minimum conventionnel ? Et quid du rattrapage pour la branche de la chimie qui travaille en-dessous du SMIC ? Depuis la construction du syndicat FO-MSD, en 2006, on a toujours été vigilants à ce que les décisions et les usages de l’entreprise soient appliqués, et on se charge de les faire connaître et appliquer car on craint bien le projet de « lissage » ou de nivellement par le bas ! C’est dans cet esprit qu’avant la fusion, FO a voulu faire des élections pour éviter le passage à la « délégation unique du personnel », mais à l’avenir ? Pour exemple, le CHSCT d’entreprise a inscrit le fait que le site était classé SEVESO seuil haut… et là, Fareva serait autorisé à fabriquer des produits toxiques, cancérigènes. Enfin, sur le Code du travail, il ne faut pas laisser faire car de 2500 pages, ils veulent le réduire à rien ! Et déjà qu’avec une « pré-réforme », c’était de « on doit » à « on peut »… ce qui était très grave, avec Macron et compagnie, c’est et ce sera pire : il faut donc appeler à la grève générale interpro !
« Des audits hors de prix… pour continuer à supprimer des postes et tuer les petites structures : un scandale de plusieurs milliers d’euros et des emplois sacrifiés ! »
Marie-Christine Echaubard (Hôpital 43) : actuellement, ils parlent de communautés hospitalières territoriales avec des suppressions de postes gravissimes. Ils ne parlent plus que de deux groupes hospitaliers et dans ce sens, il demande à l’hôpital de Brioude s’il préfère « partir » sur Clermont ou sur Le Puy… FO a indiqué sa volonté de ne pas prendre part au vote : pas de sa responsabilité de se prononcer contre l’intérêt des salarié-e-s ! Et donc, face à cela, l’ARS (Agence régionale de santé) a retoqué la décision de l’hôpital de Brioude, demandant 28 suppressions de postes ! FO demande par conséquent une entrevue auprès de la Préfecture, donc de l’Etat. Sur Langeac, un audit de 45 000 euros a été payé par l’ARS pour supprimer 13 ETP (équivalent temps plein)… donc comment soigner les malades face à cette casse ? Et comme si ce n’était pas suffisant, un autre audit (de 1000 euros / jour… une broutille !) a été demandé par la directrice de l’hôpital qui ne parle que de « budget »… FO est en attente du compte-rendu prévu pour le 06.10.2015 mais on présume que celui-ci sera encore très largement défavorable au personnel. Au Puy, c’est pareil. Les conditions de travail sont épouvantables : pas de remplaçants donc on rappelle les collègues sur les congés maladie ou annuels… quant à la prime de nuit, elle n’a pas été revalorisée depuis 2002 ! Donc « oui »… pour toutes ces raisons, la grève générale interpro s’impose.
Frédéric Souillot, élu au Bureau Confédéral et Président d'honneur du Conseil départemental de l'UDFO 43, annonce que le projet de résolution (voir ci-dessous) a été adopté à l'unanimité.
« Tous les secteurs sont impactés par la Loi Macron, le rapport Combrexelle, la régionalisation et j’en passe… Une seule solution, rechercher l’unité dans l’action partout où c’est possible… pour préparer la grève générale interprofessionnelle, pour ne pas perdre ce que nos anciens ont durement acquis…»
Pascal Samouth (Secrétaire Général de l’UDFO 43) : Mon propos introductif était en-dessous de la réalité que vous vivez et que vous avez décrite dans vos 12 interventions. Quelques exemples.
La régionalisation, c’est effectivement la catastrophe pour tout le monde, par exemple avec les projets de 7 ou 8 communautés de communes pour la Haut- Loire à la place des 30 existantes, cela rejoint les propos de Roland à propos du rapprochement voulu écoles-collèges, ou ceux de Jocelyne sur la fermeture des implantations locales de la DGFIP. Ce n’est ni plus ni moins que la destruction de l’architecture de la République, donc de nos services publics, avec l’inégalité d’accès aux services publics.
Quant au privé, un des enjeux majeurs, c’est bien de remettre en cause le contrat collectif. Dans la loi, effectivement, les accords tomberaient tous les 4 ans. En année de renégociation, les patrons vont dire que les chiffres ne sont pas bons et qu’il faut faire des concessions au nom de l’emploi. Tout cela pour faire taire les revendications !
En généralisant « accords collectifs CDD », c’est le contrat collectif qui se trouve en CDD et derrière, le contrat individuel. C’est la précarisation de tous les salariés ! Ecoutez ce qu’a dit Issartel de l’AFOC sur le développement de la misère, avec la réforme du Code du Code du Travail, c’est cela qu’ils veulent généraliser à tous les salariés au nom de la modernité et de la compétitivité…
En 1830, les Canuts de Lyon se sont bagarrés en essuyant les balles de la troupe pour obtenir des tarifs. Cette revendication, c’est l’ancêtre de nos accords ! La réforme du Code du Travail, c’est plus de 150 ans de lutte ouvrière qu’ils veulent rayer d’un trait de plume, on ne va pas laisser faire !
On a parlé de « l’Axe de résistance et de combat » porté par la CGT-FO pendant que d’autres, au MEDEF et à la CFDT, collaborent à la destruction de nos droits. Cet axe, il va falloir le revivifier dans les semaines et les mois qui viennent pour que nous puissions opposer un véritable blocage du pays pour bloquer la destruction du Code du Travail, du Statut et pour obtenir nos revendications.
« Le 09 Avril est un point d’appui sérieux ! Il faut donc que partout dans vos secteurs, vos branches, vos corps… les moyens d’actions se renforcent ; et ce, pour permettre à la Confédération CGT-FO d’appeler à la grève générale interprofessionnelle… et sauver nos emplois, notre pays »
Frédéric Souillot (Bureau Confédéral / Président du Conseil départemental) : je suis un petit nouveau au Bureau Confédéral (depuis février 2015) et j’ai reçu le mandat de l’organisation syndicale pour la formation des syndicalistes, car la priorité est bien celle de peser plus… en vue de la liberté et de l’indépendance, et pas que d’un point de vue idéologique mais aussi financièrement parlant ! C’est essentiel, et plus encore aujourd’hui, contre le « syndicalisme rassemblé » de la CFDT et consorts ! On a parlé de l’ « Axe de combat et de résistance » porté par FO et « oui » à l’intersyndicale dans l’action mais sans se tromper de revendications, autrement dit : pas sur le plan politique, pas sur le plan du soutien aux sans-papiers et le « tutti frutti pêle-mêle » ! Pour l’appel du 08.10.2015, nous étions deux du Bureau Confédéral (Pascal Pavageau et moi-même) et nous avons rappelé à l’intersyndicale que nous étions d’accord mais sur une seule base : le rassemblement dans l’action et contre les divers pans de l’austérité ! C’est le principe de la démocratie directe de FO et du mandat de ses représentants : c’est la base qui dicte au Bureau National les orientations à suivre et non l’inverse, comme dans beaucoup d’autres organisations ! Sur le plan de l’actualité, on peut dire qu’il n’y a pas eu de « trêve estivale » car c’est toujours plus d’austérité et comme ils ne peuvent pas changer les peuples, eh bien, ils changent les règles collectives de fonctionnement car les gens qui essaient de mobiliser les autres, c’est dérangeant ! Avec l’inversion de la hiérarchie des normes, c’est 96% des salariés du privé qui vont vivre un vrai dumping social si on ne les arrête pas. C’est aussi le retour au combat contre le « SMIC jeune » et les différences accrues entre les « régions pauvres » et les « régions riches ». Et cela, c’est aussi parce que la France et sa « république sociale » est considérée comme une ANOMALIE pour les grands financiers, qui souhaitent revenir sur tout le programme du Conseil National de la Résistance. C’est pour cela qu’ils font des audits chers, pour battre en brèche toute l’égalité sociale conquise. Autre exemple éclairant, les agriculteurs français que l’on essaie de faire se calquer sur le modèle allemand avec l’établissement de grosses entreprises, avec adhésion forcée à un syndicat pour bénéficier d’une assurance-maladie… [et sans compter encore avec le modèle allemand, la volonté aussi toujours sur ce même modèle de développer les « mini jobs » à 1 ou 2 euro(s) pour continuer à toucher le chômage…] ont dit NON, en manifestant à Paris, c’est bien la base qui a poussé la tête de la FDSEA à changer son mandat ! Autre exemple parlant, les 570 milliards de dividendes du CAC 40 qui représentent ¼ du budget de l’Etat, à ce titre-là, on peut comprendre que Gattaz – Hollande – Vals et Macron, c’est du pareil au même ! Quant à Gattaz père et fils, c’est toujours la même recette du CNPF au MEDEF, c’est « on ne peut pas créer d’emploi… mais on fait en sorte d’éviter d’en casser plus », par contre : Filez-nous du pognon ! Face à cela, le seul moyen de lutter pour nous, c’est la grève interpro qui sera appuyée, relayée par le CCN et le BN à partir du moment où elle sera construite par les différents secteurs, branches, corps… A ce titre-là, le 09 Avril n’est à mon sens, ni une réussite en soi, ni un échec mais un point d’appui pour la suite… car il n’est pas possible de revivre l’échec de 2010 sur les retraites ! L’information, la mobilisation et le rapport de force doivent permettre cet enclenchement logique vers la grève générale car on ne peut clairement pas rester sans rien faire face à des attaques sans précédent.