Jeudi 25 juin 2015, à 10h30, 130 personnels des établissements de santé et médico sociaux de la Haute-Loire se rassemblaient devant la Préfecture à l’appel de FORCE OUVRIERE, dans le cadre de l’appel national à la grève des organisations syndicales CGT, FORCE OUVRIERE et Solidaires .
Les motifs de ce rassemblement portaient sur de nombreux griefs, à l’égard de leurs employeurs (Etat, Agences Régionales de Santé), qui à travers des économies toujours plus drastiques et au nom du pacte de responsabilité, leur demandent de travailler toujours plus et dans des conditions de plus en plus précaires.
Les personnels de santé grévistes, soutenus par le syndicat FORCE OUVRIERE, ont voulu faire entendre leurs légitimes revendications en manifestant leur opposition à toutes ces mesures anti sociales, devant le siège du représentant local de l’Etat.
Les trois représentants syndicaux (Bernadette Tavernier, pour la santé privée, hôpital Sainte-Marie du Puy ; Marie-Christine Echaubard, pour la santé publique, hôpital de Langeac et Norbert Provost, pour l’action sociale dans le 43) qui sont intervenus pour faire des déclarations publiques, ont insisté unanimement sur la nécessité de combattre les décisions prises en haut lieu, contre les personnels de santé et donc par répercussion, sur l’ensemble des patients.
Alors que leur était posée la question : « selon vous, la situation du secteur de la santé publique et de la santé privée peut-elle encore empirer, à l’avenir ? » ; tous les 3 ont répondu d’une seule voix : « malheureusement oui, si on ne stoppe pas l’action et les décisions destructrices du gouvernement, tant pour l’emploi que pour l’ensemble de la population ayant la nécessité de se faire soigner ».
Ainsi, les représentants syndicaux dénonçaient les MEFAITS et conséquences délétères de la Loi Touraine (votée en avril 2015).Ils sont tour à tour intervenus.
Marie-Christine Echaubard, responsable FO des groupement départemental des services publics et de santé FO a indiqué que pour faire encore et toujours des économies, des audits avaient été réalisés contre les personnels hospitaliers, comme par exemple à Langeac, « ce qui permet à l’ARS de supprimer la bagatelle de 13 Equivalents Temps Plain » ou qu’ « au Centre Hospitalier du Puy, il n’y avait plus de remplacement systématique en cas d’absence des agents, et que le personnel en repos était donc perpétuellement rappelé pour pallier ces manques » ou encore qu’« à l’Hôpital de Brioude, 10 emplois étaient menacés car cet établissement est sous le coup d’un plan de retour à l’équilibre »… ;
Pour Norbert Provost, secrétaire départemental FO de l’Action Sociale : « pour dégager toujours plus d’argent, de bénéfices, les différents employeurs (Etat, ARS…) cherchent par tous les moyens à « faire la peau » à la Convention Collective de mars 1966 (CCN 66), dégradant ainsi toujours plus les conditions de travail des agents des EPAHD, des hôpitaux et autres organismes dépendant de l’Action Sociale. Quant aux remplacements des agents partant en retraite, les employeurs procèdent à ceux-ci, au rabais dans tous les sens du terme, en embauchant des « personnels moins qualifiés » et en annonçant qu’en plus, ils vont réduire leur participation à la formation permanente ».
Bernadette Tavernier, responsable FO à l’hôpital de Sainte-Marie au Puy) indiquait quant à elle que « pour rentabiliser les « moyens humains », les employeurs n’hésitent pas à organiser la « casse du système de santé », en modifiant incessamment les plannings des personnels, en laissant s’installer un phénomène de « pénurie de lits » entraînant une dégradation dans la qualité des soins aux patients devenant donc des clients, en asphyxiant toujours plus les hôpitaux par le « toujours plus d’économies » et en n’intervenant pas pour trouver une solution au manque de médecins psychiatriques ».
Les mots d’ordre étaient clairs, « Maintenant, ça suffit ! », « Nous voulons simplement travailler dans des conditions de travail et un salaire décent », « Nous voulons simplement accueillir les malades dans de bonnes conditions pour qu’ils soient bien soignés », « Nous voulons être entendus à tous les étages, départements, Agences régionales de Santé, Etat par ceux qui nous gouvernent »…
Les syndicalistes FO ont prévenu : « il s’agit aujourd’hui d’un avertissement », déterminés à faire avancer leurs revendications, qui s’appuient sur des résultants encourageants comme celui du recul du Directeur Général de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (PHP), le 14 juin 2015 rendu possible par une mobilisation unie, se traduisant par 3 journées de grève massive, pour le retrait du plan Hirsch qui remettait en cause des jours de RTT.
Pascal SAMOUTH est intervenu pour apporter le soutien de l’Union départementale FORCE OUVRIERE à la mobilisation, indiquant que les revendications des personnels de santé et de l’action sociale convergeaient avec celles de tous les salariés : salaires, emplois, conditions de travail, défense du service public, des statuts et des conventions collectives . « La politique d’austérité du gouvernement, avec le pacte de responsabilité, la loi Macron, la loi Touraine… aboutit à une régression sociale et même à la remise en cause de la démocratie. Nous nous sommes rassemblés par centaines de milliers le 9 avril, jour de grève interprofessionnelle. Il faudra remettre le couvert pour nous faire entendre. Dès le 3 septembre, les instances nationales de la confédération FORCE OUVRIERE vont se réunir pour faire le point et prendre les initatives nécessaires. »
Une délégation a été ensuite reçue à la Préfecture par Mr Thomas DURET du cabinet ainsi que par le directeur départemental de l’Agence Régionale de Santé, Mr RAVEL David. Elle était composée de Marie Christine ECHAUBARD, Céline ENJOLRAS, Bernadette TAVERNIER, Norbert PROVOST et Pascal SAMOUTH.
Intervention de Marie-Christine Echaubard – Secrétaire Départementale du groupement des services publics et de santé FO
Depuis le début de l’année, le gouvernement met en œuvre les mesures concrètes du plan de réduction des dépenses publiques (50 milliards d’euros d’ici 2017) ; réduction nécessaire au financement du pacte de responsabilité et à la réduction des déficits publics imposés par l’union européenne. Dans ce cadre, un plan de 3 milliards d’euros de baisse de crédits appliqué aux hôpitaux a été arrêté en février 2015.
L’ensemble des syndicats FO des hôpitaux, des EHPAD, publics et privés, et de l’Action Sociale de la Haute-Loire s’inscrivent totalement dans l’initiative intersyndicale nationale (FO, CGT et SUD) qui précise :
« Organisons l’initiative nationale de grève et de manifestation pour le retrait du projet de loi santé, l’abandon de plan d’économie de 3 milliards pour les hôpitaux, l’arrêt des attaques contre les Conventions Collectives et les Etablissements ! »
FORCE OUVRIERE s’oppose à cette politique qui impacte de plein fouet notre secteur et appelle l’ensemble des salariés à préparer la journée de grève de 25 juin 2015 pour exiger :
- Le retrait du pacte de responsabilité et du projet de loi santé
- L’augmentation générale des salaires
- L’abandon de toutes les mesures d’économies qui asphyxient les hôpitaux et les EHPAD
- La défense des droits statutaires et conventionnels
- L’arrêt des fermetures de lits et de services
- Le maintien de tous les emplois
- La titularisation de tous les agents contractuels, CDD, CUI, CAE …
- Le remplacement de l’absentéisme
- L’arrêt des changements incessants de planning
- Et l’arrêt de la casse des métiers du social.
Localement, l’Etat c’est la préfecture, c’est donc bien là où cela se décide et c’est donc là qu’il faut manifester.
Les décisions en matière de santé ne se prennent pas au conseil général. FO ne s’inscrit pas dans une démarche politicienne. Nous nous en tenons aux décisions nationales prises par nos organisations : le ministère à Paris, les ARS en région, les préfectures dans les départements.
Dans le département de la Haute-Loire, au CH de Langeac, la suppression de 13 ETP a été programmé dans un audit diligenté par la direction et financé par l’ ARS.
Au CH du Puy, il n’y a plus de remplacement systématique sur les arrêts : ce qui a pour conséquence de perpétuels rappels d’agents en repos. C’est pour cela que FO a demandé d’ouvrir le dialogue afin de trouver des solutions adaptées rapidement.
Au CH de Brioude, 10 emplois sont menacés car cet établissement est sous le coup d’un plan de retour à l’équilibre.
Dans les EHPAD, les conditions de travail se dégradent, les heures supplémentaires s’accumulent car les agents sont appelés régulièrement sur les repos voire sur les congés pour pallier le manque d’agents.
Force Ouvrière exige le retrait du projet de loi Touraine qui va se traduire par une accélération des restructurations, des fermetures d’hôpitaux et de services, des centaines de suppressions de lits et d’emplois avec l’obligation de se regrouper en groupe hospitalier de territoire.
Réaffirme leur opposition au plan triennal que tous les hôpitaux doivent établir et qui imposent encore plus d’économies jusqu’en 2017.
Le groupement départemental appelle tous les syndicats à organiser la résistance pour défendre au mieux les intérêts de tous les salariés.
INTERVENTION DE BERNADETTE TAVERNIER
Secrétaire du Syndicat FO
De l’Hôpital Sainte-Marie et responsable FO dans la santé privée
Bonjour à tous,
Nous nous sommes rassemblés là, devant la Préfecture, ce 25 juin 2015 alors que les congés ont déjà commencé et que plus de 50% des personnels sont désignés.
L’heure est grave pour nos hôpitaux et donc pour tous les personnels.
Il y a, en haut, ceux qui nous dirigent et qui veulent appliquer à tout prix l’austérité imposée par Bruxelles, FMI… ; et puis, il y a, en bas, ceux qui bossent, qui bossent toujours plus, pour un salaire de misère, qui ont toujours de plus en plus de contraintes et de surcharge de travail et à qui on impose et oppose toujours des économies, prétextant que tout ira mieux dans quelques années…
Cela fait 30 ans qu’on entend ce discours et petit à petit, tout se dégrade et les personnels de l’hôpital Sainte-Marie ou des établissements de la Santé privée n’en peuvent plus :
- des salaires qui stagnent,
- des effectifs toujours tendus, des plannings modifiés régulièrement,
- des absences non remplacées
- du manque de lits pour répondre correctement aux besoins
- des économies qui asphyxient l’hôpital
- du manque de médecins psy
- du fait que la Convention Collective ne soit jamais améliorée (et pour les établissements de la Santé Privée, des entorses ? au Code du Travail)
- et par-dessus le marché, du projet de la Loi Santé qui prévoit encore des milliards d’économies.
Nous sommes là pour dire « CA SUFFIT ! ». Les personnels rassemblés là, sont venus dire « NOUS VOULONS SIMPLEMENT ACCUEILLIR LES MALADES DANS DE BONNES CONDITIONS… OU VEUT QU’ILS SOIENT BIEN SOIGNES ».
Le 14 juin 2015, à l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (PHP), les syndicats avec les personnels ont fait CEDER Martin Hirsch _ le Directeur Général _ grâce à une GREVE MASSIVE.
Il y a 3 mois, le même scénario a eu lieu à Riom…
Oui, au niveau national, nous pourrons réussir à les faire reculer, en utilisant LES MEMES MOYENS !
Il y a eu la GREVE INTERPROFESSIONNELLE du 09 avril 2015.
Aujourd’hui, nous sommes là en réponse à l’appel national de la CGT, FSU et de FORCE OUVRIERE.
Il faut faire pression pour que soit ABANDONNE le projet de Loi Touraine
Il faut AMPLIFIER et POURSUIVRE LE RAPPORT DE FORCE !
INTERVENTION DE NORBERT PROVOST
Secrétaire Départemental de l’Action Sociale Force Ouvrière
La Convention Collective du 15 mars 1966 (CCN 66) qui regroupe les établissements sociaux et médico-sociaux est remise en cause par les syndicats employeurs.
Ceux-ci exercent un chantage à la dénonciation : ce qui est inadmissible pour FO et les 300 000 salariés que représente le secteur.
Depuis 5 ans, les salaires sont bloqués et ont même diminué.
Les remplacements des départs en retraite se font par du personnel moins qualifiés et les employeurs affirment qu’ils vont réduire le recours aux apprentis et la formation en cours d’emploi.
Ils veulent aussi réduire leur participation à la formation permanente.
Pour les professionnels du secteur médico-social, celui-ci doit rester dans le champ associatif à but non lucratif. De ce fait, les personnels s’opposent à l’ouverture de ce secteur au privé, à but lucratif.
Ce rassemblement du 25.06.2015, devant la Préfecture du Puy-en-Velay, est un avertissement pour s’opposer à tout démantèlement de la CCN 66. Et, si les menaces des employeurs se concrétisent, le personnel ne restera pas sans réagir, et ripostera par une grève massive.