Le vendredi 1er mai, près de 500 manifestants se sont retrouvés à l'appel des organisations syndicales du département qui avaient appelé ensemble à la journée de grève et de manifestation du 9 avril: les Unions départementales CGT et FO, la FSU et Solidaires.
A la fin de la manifestation, chaque organisation syndicale a pris la parole. Voici l'intervention faite par l'Union Départementale FORCE OUVRIERE :
"Mes chers camarades,
Ce premier mai 2015 n'aura jamais aussi bien porté son nom: journée internationale de revendication de la classe ouvrière.
Journée internationale de revendication parce que dans tous les pays, de l'Europe à l'Asie, de l'Afrique aux Amériques, partout la classe ouvrière est confrontée à une même offensive contre ses droits collectifs chèrement acquis.
Partout les multinationales, avec des institutions à leurs ordres qui s'appellent la Banque Mondiale et le FMI, ou plus proches de nous la Banque Centrale Européenne et l'Union Européenne, veulent détricoter les législations du travail, s'en prendre au droit sociaux.
De l'autre côté des Pyrénées, 300 syndicalistes espagnols de l'Union générale des Travailleurs et des Commissions Ouvrières sont menacés de prison pour avoir usé de leur droit de grève, en application d'une législation franquiste. Nous les soutenons et exigeons l'arrêt des poursuites à leur encontre.
Oui mes camarades, les gouvernements à la solde des multinationales, à la solde de l'Union Européenne et de sa banque centrale, mènent une politique 100% réactionnaire et répressive.
Ici en France, c'est le pacte de responsabilité, avec 50 milliards volés à la sécurité sociale, volés aux services publics, volés aux salaires des fonctionnaires, volés aux pensions des retraités, volés aux prestations sociales pendant que le patronat, lui, bénéficie de 30 milliards de cadeaux supplémentaires !
Ici en France, c'est la loi Macron qui s'en prend à la législation sur le travail du dimanche et le travail de nuit, qui s'en prend aux fondements du code du travail et aux prud'hommes, qui privatise à tour de bras, qui donne encore plus de facilités aux employeurs pour licencier.
Ici en France, c'est la réforme territoriale qui pulvérise la République en 13 grandes régions concurrentes, avec des pouvoirs réglementaires, avec des menaces sur des dizaines de milliers d'emplois publics, avec les pleins pouvoirs donnés au Préfet de Région. Cela nous rappelle une époque sinistre de notre histoire. Et lorsque j'entends de lutte contre l'extrême droite, n'oublions pas que la régionalisation c'est la mise en œuvre du programme de l'extrême droite des années 30.
Ici en France, c'est le projet de loi sur le dialogue social qui réduit les moyens de représentation du personnel dans les entreprises pour réduire les droits des salariés à se défendre collectivement. Ce sinistre projet devrait permettre aux employeurs, entreprise par entreprise, de déroger aux droit national du travail.
Toutes ces attaques ont une logique: mettre fin aux droits collectifs nationaux, mettre fin aux statuts, mettre fin aux conventions collectives nationales. Ce n'est ni plus ni moins qu'en retour en arrière de presque 200 ans avec le seul contrat individuel où le salarié se retrouve sans garantie, sans protection.
Et ce sont nous, syndicalistes, que l'on accuse d'archaïsme, de manque de responsabilité !
Lorsque le MEDEF revendique, il est immédiatement satisfait. Et il n'en n'a jamais assez, il exige maintenant la fin du CDI ! Ce sont eux les archaïques et les passéistes !
Où sont les emplois qui devaient être créés grâce à toute la dérèglementation gouvernementale, de l'Accord National Interprofessionnel de 2013 au Pacte de responsabilité? Le nombre des chômeurs à augmenté de 6% en un an. Dans le même temps les revenus des patrons du CAC 40 ont connu une hausse de 10 %. Pour l'augmentation de nos salaires, nous nous en contenterions bien...
Face à une telle offensive, nous n'avons pas d'autre choix que de résister et de revendiquer.
Et c'est ce que nous faisons ensemble, depuis des mois, militants de la cgt FORCE OUVRIERE avec nos camarades de la CGT, de la FSU et de Solidaires. C'est ce que nous avons fait, ensemble, le 9 avril dernier qui a vu des centaines de milliers de salariés dans toute la France dans les actions de grève et de manifestation, avec 200 000 manifestants à Paris.
Nous avons choisi ensemble, ici en Haute Loire comme dans un très grand nombre de départements, de prolonger la journée du 9 avril par cette manifestation du 1er mai, avec les mêmes revendications.
Nous ne répondrons même pas à des grincheux - dans d'autres organisations syndicales qui ont choisi d'être absentes aujourd'hui - qui considèrent que pour se mettre d'accord, il faudrait ne pas dire un mot de la politique économique et sociale du gouvernement. Face à cette unité d'inaction que l'on nous propose, nous avons choisi nous, clairement, l'unité d'action sur les revendications parce que c'est la voie pour gagner, parce que le premier mai c'est la journée des revendications, pas celle de la soumission.
Alors mes camarades nous sommes aujourd'hui au coude à coude sur un même cahier de revendications et de la même manières nos syndicats se retrouvent dans l'action commune dans nombre de secteurs professionnels pour se défendre et revendiquer. Dans la suite du 9 avril, dans plusieurs secteurs professionnels des décisions sont prises.
Ce sera le cas le 19 mai avec une grève nationale dans l'enseignement public contre la réforme des collèges à l'appel des syndicats FO, FSU, CGT, Solidaires et SNALC .
C'est le cas dans la Fonction Publique de l'Etat où les organisations FO, CGT, FSU et Solidaires ont quitté le Conseil Supérieur, refusant de cautionner l'application de la réforme territoriale.
C'est le cas face à la loi Touraine où nos fédérations dans la santé et les services de sécurité sociale sont engagée dans l'action commune.
Mes camarades, l'action commune est en route. Toutes ces actions sur des revendications sont légitime et elles convergent sur une même exigence : bloquer la politique antisociale du gouvernement, aux ordres du MEDEF et de l'Union Européenne.
Nous allons poursuivre et élargir ces actions car elles concourent à un même objectif, se donner les moyens de tous ensemble, de toutes les professions, bloquer le pays.
C'est ce que nous avons commencé à faire ensemble le 9 avril, c'est ce que nous poursuivons ce 1er mai, et c'est ce que nous continuerons demain.
Vive le 1er mai, vive la classe ouvrière internationale, vive l'unité d'action pour les revendications."
L'album photos du 1er mai 2015 au Puy