Notre camarade Michel GUIRAL, secrétaire général de l'Union Départementale FO de Lozère nous a transmis un communiqué à propos de la défense de la ligne SNCF "cévenole" qui traverse également la Haute-Loire. Nous publions bien volontiers le compte rendu de cette entrevue.
L’Union Départementale FO avait sollicité auprès du Président de la Région Auvergne, René SOUCHON, un entretien au sujet de ligne Béziers - Neussargues notamment pour la partie cantal située en Auvergne. Cet entretien faisait suite à celui du 27 février chez M. Guillaume LAMBERT, Préfet de la Lozère, sur le même sujet.
La délégation composée de Michel GUIRAL (Secrétaire général) , Frédéric ALBEPART (FO ArcelorMittal) et Jean-Marc BRINGER (FO cheminots) a été reçue à l’Hôtel de Région à Clermont-Ferrand le mercredi 11 mars à 16 h. M. SOUCHON a visiblement anticipé les conclusions du rapport de la commission « Trains du quotidien » présidée par Phiippe DURON qui doivent être rendues publiques en juin qui devraient préconiser la suppression d’une dizaine de TET (Train d’équilibre du Territoire) en considérant comme perdus les TET Cévenol et Aubrac.
Un des vice-président de la région siège dans cette commission ceci expliquant cela. René SOUCHON a indiqué que la région remplacerait le Cévenol par des TER de Clermont-Ferrand à Nîmes. Pour l’Aubrac le président SOUCHON considère qu’il n’y a plus rien à faire en raison de l’A75. Même s’il partage en grande partie notre analyse sur la politique de la SNCF qui a privilégié le tout TGV au détriment des lignes secondaires il estime désormais que « ce sont des positions défensives (...)" « le monde change « et il y aurait selon lui « d’autres moyens d’introduire l’égalité des citoyens » que de se mobiliser pour cette ligne.
Le Président n’a pas été avare de mots sur le sujet comme par exemple : « qu’il faut vivre avec son temps » « qu’il faut repenser tous les services publics et nos modes de fonctionnement » « diminuer les frais de fonctionnement ». Pour lui l’avenir ce n’est plus ce type de ligne mais au contraire qu’il faut axer la réflexion et l’action sur les objets connectés, les cars, les véhicules individuels autour d’un centre régional de mobilité. La région est très avancée en la matière.
Pour FO la loi fourre tout MACRON avec la libéralisation du marché autocar accentuera la fermeture des lignes.
Pour René SOUCHON : « L’intérêt du citoyen c’est de penser l’avenir, comprendre les mutations » et de préciser que la référence au passé c’est fini. Bref la délégation a été quelque peu étonnée et surprise par ce discours très libéral et offensif du Président Socialiste. Pour le Fret le Président ne partage pas l’avis du Préfet de la Lozère en effet il considère qu’il n’y a pas à programmer d’actions dans le futur Contrat de plan Etat-Région en cours de négociation notamment pour des investissements sur la rampe de Neussargues dont l’infrastructure n’est plus adaptée au fret d’ArcelorMittal. Le président a précisé que les régions n’avaient pas de compétence en matière de fret et que la sienne a fait de gros efforts pour le trafic voyageurs et qu’elle les poursuivrait avec le plan trafic Voyageurs doté de 60 millions d’euros par la collectivité pour la période 2014-2020 à égalité avec SNCF Réseau et l’Etat qui abonderont l’enveloppe respectivement de 12 M€ et 48 M€. Les priorités de ce plan concerneront la ligne Le Puy- St Etienne, les TER qui remplaceront le Cévenol et la Gare de Clermont-Ferrand.
C’est à ArcelorMittal et la la SNCF de négocier l’approvisionnement du site industriel de Saint Chély d’Apcher. Il a invité le syndicat FO de l’entreprise à saisir de cette question le Comité d’Entreprise. Même si dans l’immédiat l’offre routière complète pour un transfert n’existe pas René SOUCHON pense que l’Etat ne prendrait pas la responsabilité politique de laisser circuler 12 500 camions par an sur l’A75. De son côté le président s’est engagé à adresser les courriers nécessaires pour que la SNCF maintienne ce service Fret pour ArcelorMittal.
Même si le débat a été courtois la délégation ne partage pas le point de vue du président en estimant nécessaire de maintenir en TET le Cevenol et l’Aubrac. Pour FO la reconquête des voyageurs sur la ligne Aubrac est possible à la condition de poursuivre les travaux sur cette ligne pour rétablir une vitesse normale qui réduira la concurrence avec l’A75 et bénéficiera également au FRET car les deux sont complémentaires. Pour FO le fret a aussi un avenir mais cela suppose une volonté politique forte visiblement absente du sommet de l’Etat aux régions en passant par la SNCF. Les mobilisations doivent se poursuivre".