FO a fait salle comble au centre Roger Fourneyron pour son meeting interprofessionnel ce mardi 17 novembre. 150 militants avaient fait le déplacement de tout le département pour venir écouter Pascal PAVAGEAU, Secrétaire Confédéral en tournée dans toute la France.
"Nous sommes en campagne" expliquait Pascal SAMOUTH, Secrétaire Général de l'Union Départementale FO, "en campagne pour contrer le pacte de responsabilité du gouvernement. Pour cela d'ores et déjà, nous irons nous rassembler le 16 décembre place Vauban à Paris, à deux pas de Matignon avec notre confédération. C'est un premier jalon pour préparer la grève interprofessionnelle avec une manifestation nationale. Et puis nous sommes aussi en campagne pour appeler les milliers de fonctionnaires du département à voter pour les listes FO le 4 décembre prochain."
Des centaines de candidats FO ont été présentés dans le département, en nombre bien supérieur à 2011. Plusieurs orateurs se sont exprimés en leur nom à la tribune: Denis Barthélémy pour Orange, Marie Christine ECHAUBARD pour les Hôpitaux, maisons de retraites et territoriaux, Guy THONNAT pour l'enseignement, Séverine RIGOUX pour la Poste, Antonio LOUREIRO pour les fonctionnaires des administrations de l'Etat et Roland THONNAT, Secrétaire Général Adjoint de l'Union Départementale.
Pascal PAVAGEAU a ensuite développé les priorités de l'organisation syndicale. En ligne de mire pour commencer, la réforme territoriale. "C'est une menace pour la République, c'est une menace pour l'égalité des citoyens. Déjà, ce qui est grave, c'est que le président de la République dans son bureau, puis 22 présidents de régions, décident à eux seuls du redécoupage de la République. Elle ne leur appartient pas ! Lors de l'acte 1 et l'acte 2 de la décentralisation, nous nous étions opposés aux transferts de compétences de l'Etat vers les collectivités territoriales, mais avec l'acte 3 c'est un pas supplémentaire qui est franchi. Il n'y aura plus une République, mais 14 régions en concurrence entre elles avec un pouvoir réglementaire. Par exemple, le Code du Travail fixera le principe d'un salaire minimum, chaque région aura la latitude d'en fixer le montant.
Vous comprenez que dans ce schéma, il n'y a plus de places pour nos statuts et nos conventions collectives.
Il y a aujourd'hui un élu communal pour 100 habitants, c'est une garantie de démocratie. Il y a un Conseil Général et des administrations de l'Etat qui garantissent l'égalité et la solidarité entre les citoyens dans le département. Ils devront déléguer leurs pouvoirs à des intercommunalités de 20 000 habitants élues au suffrage universel ! On ose parler de démocratie, on ose parler de proximité. C'est tout l'inverse. Nous sommes la seule organisation syndicale à exiger le retrait de l'acte 3 de la décentralisation. C'est parce que nous portons la République dans nos gênes ! C'est un des enjeux du vote FO le 4 décembre!"
Pascal PAVAGEAU continuait ensuite son plaidoyer en faveur du service public. "La RGPP, puis la MAP, ont supprimé des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires et abandonné des centaines de missions régaliennes.
En application des traités européens, on ne dit plus service public mais dépense publique. Nous disons nous que le service public c'est celui qui garantit l'égalité. Ce n'est pas une charge pour la nation mais il est créateur de richesse. Un emploi de fonctionnaire génère 4 emplois du secteur privé. L'investissement public pour construire des routes, des crèches, des hôpitaux... il profite à tous et c'est un moteur de l'économie."
On comprendra que les choix du syndicat sont à l'opposé de ceux faits par le gouvernement : "Lorsque le MEDEF éternue, le gouvernement lui tend un mouchoir en soie ! Travail du dimanche, remise en cause des seuils sociaux, facilitation des licenciements collectifs... chaque jour nous apporte une nouvelle mesure régressive. Et le MEDEF en rajoute un peu plus chaque jour, il voudrait même pouvoir licencier sans motif. Il aurait tort de se priver, à ce jeu là il gagne à chaque coup.
Regardez le CICE, c'est un cadeau de 20 milliards de crédit d'impôt aux entreprises. Il suffit de le demander pour le percevoir. Avec cet argent vous pouvez licencier, vous pouvez délocaliser votre production dans un pays "low cost" , vous pouvez servir vos actionnaires. Aucune contrepartie n'est exigée. On voit même les grands groupes exiger de leurs sous traitants des baisses de prix parce qu'ils ont touché le CICE ! Et après on viendra vous dire que le travail coûte trop cher, que les fonctionnaires coûtent trop cher, que le service public coûte trop cher ! Au total ce sont 200 milliards d'exonérations fiscales et sociales qui sont consenties sur le budget du pays aux entreprises. Pour quel résultat en termes d'emplois?"
Pour la centrale syndicale, l'heure est donc résolument à l'action : "Posez vos cahiers de revendications dans vos entreprises, dans vos administrations, soyez sans complexe ! Et puis venez nombreux le 16 décembre à Paris pour le rassemblement FO. C'est un point de départ. La question de l'appel à la grève interprofessionnelle est posée. FORCE OUVRIERE saura prendre ses responsabilités. Nous aurons un congrès national au mois de février pour en discuter".