Le 15 mai, ce sont 800 fonctionnaires qui ont manifesté au Puy, comme dans toute la France, face aux attaques qu'ils subissent de la part du gouvernement, en matière de salaires, statut et conditions de travail du fait du pacte de responsabilité.
FORCE OUVRIERE avait appelé à manifester et faire grève sous ses propres bannières, puisque l'appel intersyndical CGT-CFDT-CFTC-FSU-UNSA-Solidaires ne mentionnait pas l'arrêt du pacte de responsabilité. Nous avons donc constitué notre propre manifestation, distincte, qui rassemblait un gros tiers des présents.
Notons que les organisations syndicales "empactées" qui avaient fait pression pour que la CGT, la FSU et Solidaires abandonnent le mot d'ordre d'arrêt du pacte de responsabilité (sur lequel elles avaient pourtant appelé à manifester le 18 mars et le 1er mai) avaient fait service minimum : pour l'UNSA,moins de 10 manifestants); quant à la CFDT, signataire du dit pacte, elle était carrément aux abonnés absents,pas un drapeau, ni une banderole !
Pour FORCE OUVRIERE, nous n'avons pas changé de position en quelques semaines, c'est ce qu'a rappelé Roland THONNAT dans son intervention :
"Mes chers camarades, aujourd’hui, 15 mai, une seule question nous est posée, à nous fonctionnaires et au-delà, à tous les salariés et aux retraités également.
La question qui nous est posée est la suivante : combien de temps cette situation va t –elle encore durer ? Autrement dit, que faut – il faire pour que cela cesse ? Que faut – il faire pour arrêter la furia destructrice des gouvernants aux ordres des capitalistes et de l’Union Européenne ?
Cette situation, vous la connaissez tous !
Cela a commencé sous le gouvernement de M.FILLON, cela a continué avec le gouvernement de gôche.
Et le nouveau premier ministre issu de la déroute gouvernementale aux municipales, M.VALLS a osé annoncer que, dans le cadre du pacte de responsabilité, il allait continuer à bloquer ce point d’indice pour les 3 prochaines années, pour commencer.
Cela fait 5 ans depuis 2010, que nos salaires ont commencé à diminuer du fait de l’augmentation de la cotisation retraite, suite d’ailleurs à la réforme des retraites de M.FILLON qu’ont confirmé et aggravé les gouvernements de gôche.
Pourtant tout le monde le sait : la seule manière de relancer l’économie, de créer des vrais emplois, c’est d’augmenter la consommation et donc d’augmenter les salaires !
15000 fonctionnaires en Haute-Loire qui ont perdu au bas mot 150 € de pouvoir d'achat, cela fait 2 millions 250 000 € par mois qui ne vont pas dans l'économie locale.
Pourtant cela fait des années que, sous les injonctions de l’Union Européenne, les services publics sont remis en cause, détricotés, fermés pour faire la place à la privatisation et aux appétits des capitalistes prédateurs.
Et le gouvernement de M.VALLS, dans le cadre du pacte de responsabilité, au nom des 50 milliards d’économies prévus sur le dos des salariés, au nom des subventions à hauteur de 38 milliards promises aux patrons, ce gouvernement, a décidé d’accélérer encore les processus.
Il remet en cause le bon fonctionnement des hôpitaux en continuant à supprimer des services entiers et des milliers de lits d’hôpitaux
Il remet en cause le bon fonctionnement de l’école publique, à travers notamment les décrets PEILLON – HAMON sur les rythmes scolaires, mais aussi les fermetures de classes, notamment en milieu rural.
Ce gouvernement remet en cause les services des finances publiques, dont les centres ferment les uns après les autres.
Il remet en cause tous les services publics en appliquant la bien mal nommée « modernisation de l’Action Publique », la MAP, synonyme de milliers de suppressions d’emplois.
Ce gouvernement a décidé d’accélérer la destruction en envisageant non seulement la remise en cause du statut de fonctionnaire d’Etat mais aussi celui de fonctionnaire hospitalier, mais aussi le statut de fonctionnaire territorial.
Et pour ce faire il a repris le flambeau des chouans, le flambeau des ennemis de la République.
Il vient d’annoncer à travers un projet de loi présenté en conseil des ministres hier, qu’il voulait supprimer les départements qui sont des produits et des symboles de la révolution française et qu’il voulait réduire le nombre de régions.
En fait, le gouvernement tente de porter un coup fatal à la République et à la démocratie, à tous les services publics, à toute la règlementation nationale, au droit du travail national, aux statuts nationaux, pour revenir à l’ancien régime, celui des provinces du moyen âge. Mais il est vrai que ce gouvernement se soucie de l’avis du peuple et des salariés comme de sa dernière chemise. Il préfère écouter les banquiers et autres affairistes.
L’unique objectif d’une telle réforme, c’est de réaliser encore et toujours des économies de l’ordre de 20 milliards par an, quelles qu’en soient les conséquences pour les populations, qui seraient privées de l’accès aux services publics, c’est à dire de l’accès à la civilisation, et bien sûr les fonctionnaires qui les font fonctionner.
Alors dans ces conditions, à FORCE OUVRIERE, nous ne sommes pas adeptes du double langage. Ce que nous avons revendiqué le 18 mars, puis le 1er mai avec la CGT, Solidaires et la FSU, nous continuons à le revendiquer aujourd’hui :
Le pacte de prétendue responsabilité, le pacte d’austérité que M. VALLS a passé avec le MEDEF et la CFDT soutenue par l’UNSA, au profit des capitalistes et contre les salariés, doit être abandonné.
Les traitements et salaires des fonctionnaires et retraités doivent être augmentés immédiatement de 8 %, ce qui correspond au chiffre de l’inflation depuis 2010, année de blocage du point d’indice.
Le gouvernement doit accorder 50 points d’indice, soit plus de 200 € à tous les fonctionnaires immédiatement pour compenser les baisses de salaires dont nous sommes victimes.
Alors mes camarades, la question est maintenant posée : et si le gouvernement ne cède pas, si comme il l’a fait jusqu’à maintenant, il continue à se moquer du peuple et des salariés,
Si ce gouvernement, comme cela se passe en Grèce, en Espagne et ailleurs, continue à bloquer nos salaires, à refuser de nous augmenter, à détruire la République et les services publics, y a-t-il une autre solution que d’arrêter le travail une bonne fois pour toute ?
Y a-t-il une autre solution que de constituer un vrai rapport de force ?
Y a t-il une autre solution que de faire la grève, la vraie ?
A FORCE OUVRIERE, nous la préparons cette grève.
C’est pourquoi nous vous appelons à vous réunir aujourd’hui, demain ou dans les jours qui viennent en assemblées du personnel, syndiqués, non syndiqués, avec tous les syndicats qui veulent gagner.
Oui, aujourd’hui l’heure est à la préparation et à la réalisation de la grève générale."
Suite à cette intervention, la CGT, la FSU et l'UNSA se sont exprimées à la sono de FORCE OUVRIERE puisque ces organisations étaient venues sans.
De même, puisque FO était reçue par le Prefet pour exposer ses revendications, nous avons intégré ces organisations dans notre délégation, aucune audience n'avait été demandée par leurs soins.
Si FO n'avait pas été là, y aurait-il eu une manifestation revendicative?